Cadenas : un état sous clef !
Un vulgaire cadenas, un frère sans-abri, un sans-dents très commun, acheté bon marché au bazar discount à 2 pas, réfléchit à sa condition ! Son opinion a-t-elle une valeur pour cette nation humaine ?
Modeste camelote,
achetée dans un bazar de quartier,
mon propriétaire a désormais tout pouvoir
sur ma condition.
Être garant de sa sécurité,
de son bien-être,
et surtout de la fermer !
Je parle de la porte,
de cette vieille cave humide,
au cœur
ce vieux quartier parisien du XVIe !
Je rêvais d'un abri de jardin,
ou d'un vélo dont j'aurai été l'ami fidèle !
Là, je ravale ma rage !
Je suis sans doute soupe au lait
mais devoir garder cette porte,
moisie,
puante aux relents d'égouts,
avec pour seuls compagnons
de gros rats noirs,
faut-il en dire plus sur ce que je pense !
Je fais partie de son personnel de maison,
tel son majordome en livrée,
dans les bas-fonds
que je côtoie chaque instant de ma précieuse vie,
conservant ce tas de bric et de broc au péril de ma vie.
Quand il tourne son maudit passe
dans ma serrure fragile et délicate,
ma sœur d'esprit et de sang,
violée par ce geste cruel,
gémit de douleurs
au fil des heures.
Un état sous clef,
voilà ce que je suis devenu !
Une misère qui ne lâchera pas ses mots
la liberté retrouvée !
Gardien de l'ordre,
cela me fait sourire,
voire ricaner,
au vu du bazar des lieux !
L'omniprésence d'une soi-disant autorité
de pacotille
qui devrait révolutionner,
avec quels moyens !
Je suis le chaînon manquant
de cette arme absolue :
l'imbécillité des hommes
qui s'imaginent tout pouvoir,
en tout lieux, à tout époque,
sans imaginer que ma servitude
se ternira
par ce vieux fer rouillé,
de toute part,
et enfin la quille !
Un ridicule " Victor Hugo ",
qui réécrit Les Misérables,
avec un air condescendant,
plein de fougues pour les énarques,
de sa promotion,
de la tempérance pour ses émotions,
sirotant
un petit verre de calvados
pour finir ses nuits
de grisaille.
Sa mine dépitée,
je la revois souvent
alors que mes années de jeunesse
ont passé,
dans cet obscur décor de vermine,
sans connaître la lueur du jour
ou
un frisson d'air de campagne.
Lui, le comte,
cette queue de pie,
un vieil habitué
des états d'urgence
voit dans la crise
qu'il rencontre
un renouveau,
un changement propice,
à sa politique de bas-étages
car " l'air " dit-il méchamment "
est dans le discount
et le bas-coût
hormis mes besoins personnels
ou ceux de mon épouse,
cliente chez Cartier
pour ses remarquables
chaines d'or et de diamants ."
Ma valeur n'est sans nul doute pas comparable
mais mon opinion vaut bien la sienne !
" Prends garde ennemi que je ne jure pas contre toi ma complainte qui te peinera et fera de toi mon esclave car je ne suis qu'un modeste cadenas qui agira selon ma force contre ton pouvoir de monarque et nos rôles alors s'inverseront afin de te perdre sans fin dans dans les eaux saumâtres des bas-fonds de Paris ! "
Pas mal pas mal du tout
· Il y a presque 6 ans ·scribleruss
Merci très cher ami. Excellente année et qu'elle soit pour vous pleine de bonheurs et de réussites dans vos projets ! Amitiés
· Il y a presque 6 ans ·Laurène J.Carol
vous sais gré de vos voeux et vous souhaite une année aussi heureuse, amitiés
· Il y a presque 6 ans ·scribleruss