Canned Heat – Boogie with Canned Heat (1968)

Philippe Cuxac

She thought her mind was flyin' on those litte pills, she didn't know it was going down fast ‘cause speed kills !

Chipotons un peu … Canned Heat pour le commun des mortels inculte et accessoirement publivore c'est 2 titres entendus et rabattus : On the road again, hymne bluesy entêtant strié d'harmonica et stratosphérisé par la voix frêle du guitariste Alan Wilson et Going up to the country rythmant les images du calme champêtre avant la déferlante hippie qui allait se déverser sur le festival de Woodstock.

Mais derrière ces succès intemporels se cache l'un des combos blues rock les plus saignants et les plus destroy qu'ait porté le monde du rock. Du gang gonflé à bloc opérant sur cet album, seuls le batteur Aldo de la Parra et le bassiste Larry Taylor sont encore vivants, Alan Wilson a fait une overdose en '70, Bob Hite également en ‘81 et Henry Vestine a succombé à trop d'excès en tout genre. Tout ça pour dire que ces joyeux drilles ne s'appliquaient pas à eux-mêmes ce qu'ils dénonçaient via la chanson Amphétamine Annie (This is a song with a message, il want you to hear my warning).

Juste l'envers du décor pour mieux le planter : cet album regorge de boogie blues à réveiller les morts et effrayer les donzelles les plus prudes mais conserve malgré tout une certaine légereté champêtre, en témoigne An owl song qui fait de ce groupe l'antithèse des Cream, Jeff Beck Group et autres bluesrockers qui n'allaient pas tarder à nous balancer leurs brûlots incandescents. Canned Heat, un blues innocent, festif et terriblement efficace à l'image de la fameuse jam Fried boogie chicken.

 Si vous secouez le cocotier, vous pourrez aussi écouter : Canned Heat & John Lee Hooker : Hooker ‘n' Heat / Crosscut saw : Mad, bad and dangerous to know / Magic Sam's Blues Band : Black magic

 

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