Capsule
k-ramel
Les heures défilaient sur la grande horloge qui trône au dessus du quai, Jeanne, assise, la fixait sans comprendre : « Pas de nouvelles, que dois-je penser, il avait dit 5h10 et toujours pas de nouvelle, deux heures de retard n’annoncent rien de bon ».
Elle scrutait les alentours à l’affut du moindre mouvement dans sa direction.
« Je reconnaitrais sa voix ! », celle-ci lui glaçait le sang chaque semaine depuis presque 10 ans et sans savoir comment, ce matin, Jeanne n’avait plus peur et c’est sans appréhension d’aucune sorte qu’elle avait pris le chemin de la gare sans avoir dormi de la nuit, les idées claires et l’esprit vide.
D’un pas décidé, elle avait marchés les 3 kms qui la séparait de ce quai en emportant, blottie contre elle, sa petite valise de cuir noir minutieusement préparée selon les instructions. Elle était comme portée par l’imminence de ce dénouement qu’elle attendait depuis si longtemps.
Toujours dans l’attente et serrant son portable au fond de sa poche, elle espérait maintenant entendre cette voix rauque et sure d’elle qui la sortirait de cet état de doute.
La gare prenait vie et dans la foule qui se faisait plus dense, elle remarqua un regard insistant. Elle observa ce visage fermé qui s’éclipsa au détour d’un panneau d’affichage, son regard se perdant à nouveau dans la population anonyme. Sa tenue y était surement pour quelque chose se dit-elle ! Il est évident qu’une femme un peu ronde en jupe courte, bas résille et ballerines rouges ne peut qu’attirer l’attention.
Elle passait en revue les évènements de la veille en tentant d’y voir clair.
Le téléphone fixe avait sonné deux fois, annonçant qu’il appellerait sur son portable dans les deux minutes suivantes. Il avait été clair : « une arme discrète, précise et silencieuse, les documents et coupures habituels, une tenue sexy avec des chaussures rouges sans talon et la Gare Montparnasse 5h10 demain matin juste au dessous de la grande horloge.
A suivre…