Caricatures et desseins

Rod Lediazec

Les caricatures de Charlie hebdo et son obscénité médiatique, je m'en fous ! La religion, je m'en tape ! Le buzz, rien à craquer. La liberté d'expression sauce « par ici les pépètes c'est moi qui a les plus grosses », pour tout dire, ça me laisse de marbre. Le il est contre, je suis pour, peut à la rigueur faire grimper aux rideaux quelques compulsifs en rade, mais, entre nous, ça ne froisse pas le turban, tant cela ressemble à une tempête dans un verre d'eau.
A l'extrême rigueur cela servira plus tard à nourrir quelques souvenirs en conserve autour d'une tablée réjouie. La boîte de ragoût qu'on sort quand on est en panne de plat à proposer.
Vingt dieux ! que ce spectacle est déplorable ! La grosse guerre que voilà ! On ne sait plus que inventer pour coloniser ce petit esprit qui s'enfonce irrémédiablement dans le fumier !
Que peut-on déduire de la projection d'un film anti-islamiste en pays musulman ? Pensions-nous que cela allait déclencher une vague démocratique chez l'esclave ordinaire et rouvrir les portes d'un nouveau printemps en cet été finissant ? Ou que cette projection allait surtout apporter de la notoriété à un film sans talent, totalement ridicule, et dangereux pour les occidentaux qui vivent et travaillent dans ces pays... Le pour et les contre. Et ceux, majoritaires, qui s'en branlent, que fait-on d'eux ?... On les jette au charnier ?...
La petite guéguerre que voilà ! Celle qui t'aspire les coins. Celle après laquelle le silence est si dense que même les sourds trouvent la chose bizarre. Le coupable et le témoin. Le commissaire et la loi. La loi de qui ?... Celle à laquelle rêvent tous les laboratoires ! Pour des raisons d'une « obscure clarté » la mayonnaise monte, monte... Mais gaffe, que ça ne tourne pas au vinaigre !
Les deux camps sont en place. Complices. Malins. Affairistes. Implacables. Au dernier vivant, couteau entre les dents...
Les bons et les mauvais nous la jouent gentil-gentil, colère-colère, méchant-méchant, selon que nous soyons chez les uns ou chez les autres... Mais où sommes-nous ?...
Je suis l'en-dehors ! Et je vous emmerde, messieurs !
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