Carnet de bord de Jospeh l'ange gardien Chap 4

fanche

texte écrit en collaboration avec Nessiah 22

Je veux savoir ce que Lucifer a dit à sa fille. Ça me ronge. C'est devenu une véritable obsession.
J'y pense le matin en me levant, le soir quand je suis jusqu'aux coudes dans la pâte à pizza et puis quand je contemple le plafond de la chambre d'ami où la Mama m'a gentiment logé quand les larmes aux yeux, j'ai évoqué ma pauvre condition d'orphelin sans le sou...
Je contemple à cet instant même le plafond, imaginant que c'est le doux bleu du ciel qui me surplombe et puis la caresse du vent sur ma peau tandis que je fends les airs. La sensation descend le long de mon torse, me griffant légèrement et se faufile sous la ceinture de mon pantalon de pyjama. J'attrape sans douceur la main de la démone avant qu'elle n'aille plus loin.

_ Tu me fais mal, ronronne t-elle 

Je serre un peu plus son poignet avant de la relâcher. Elle roule sur le côté du lit avant de s'étirer comme un chat.
Cette fille réveille ce qu'il y a de pire en moi, je ne pensais pas être capable de violence avant qu'elle commence à m'allumer. C'est le propre de sa race, ramener tous les hommes sur le même plan. Elle et ses sœurs nous méprisent profondément, elles prennent plaisir à nous ramener à l'état de bêtes contrôlées par leurs pulsions pour ensuite mieux nous rabaisser.
Je soupire et frotte mon menton rendu râpeux par un début de barbe. Des fois je souffre de ne plus être parfait, impeccable et d'autres.... D'autres c'est comme une libération.
Je me colle une claque mentale. Ce n'est que provisoire, dès ma mission accomplie, je regagne mon morne quotidien angélique et oublie tout du lycée, des jeux vidéo et de ses délicieuses briquettes de lait aromatisé que la petite m'a fait découvrir.
Soudain je perçois un bruit et je tends l'oreille avant d'éclater de rire.
Ludmilla s'offusque :

_ Je n'arrive pas à croire qu'elle fasse ça sans moi !

Le désarroi de la démone me ravit d'une manière pas très catholique.
Au fait, ça, c'est faire le mur comme en témoigne les bruitages que notre ouï supérieure ne pouvait manquer. La gamine ouvre la fenêtre et se glisse dehors, enfin se ramasse, serait un terme plus adapté. Elle murmure une litanie de jurons tandis que son postérieur atterrit peu gracieusement dans les buissons sous sa chambre.
Je claque des doigts et me retrouve vêtu de pieds en cape.

_ Quoi ?! On est pressés !

Ludmilla me sourit d'un air entendu.
Je ne sais pas si c'est parce que j'utilise de plus en plus mes pouvoirs pour mon bien-être personnel en dépit de toutes les règles qu'on m'a apprises ou parce que j'ai dit " on" comme si l'on formait une équipe.

_ Nous sommes ennemis, je lâche

Elle s'accroche à mon bras et pose sa tête sur mon épaule

_ Mais oui mon chou, me dit-elle avec le ton de voix qu'une pute utiliserait en rassurant sur son charme un vieux et répugnant gros monsieur.

Je grince des dents et me matérialise devant ma fugueuse avec Ludmilla qui semble bien décidée à s'accrocher à moi comme un morpion à une touffe de poils.
Oh, faut que j'arrête avec ses comparaisons, je deviens aussi obsédé par le sexe qu'un ado de quinze ans.
La faute à qui ? Je jette un regard noir à mon ornement de bras avant de me recentrer sur la gamine qui par ma faute à frôlé la crise cardiaque.

_ Cazzo ! Jure t'elle la main sur la poitrine

Je pose un index sur ses lèvres et la fille regarde la maison avec inquiétude, craignant sans doute de voir une lumière s'allumer. Mais tout est silencieux, la Mama dormant paisiblement après une dure journée de travail.
Ludmilla m'écarte de ma protégé d'un coup de hanche et demande d'une voix excitée :

_ Alors, on va où ?


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