Carte postale

Sylvia Herbez

Catane

J'ai posé mes lunettes, lâché mes cheveux et pris mon pull rayé gris. Dans le train, ai posé la tête, un soupir et les yeux sur les paysages qui me retenaient. A Catane, le vent m'a parfumée. Mes pas en le suivant se sont mis à danser et mes paupières sans sommeil se sont closes. J'ai vu les oiseaux blancs et laissé fuir les heures. Je serai le veilleur de nuit, l'ombre d'une initiale gravée dans un rêve mal dissipé et qui retient tout l'amour inachevé. Je serai ce regard égaré, ce bras vide et lourd, cette porte qui attend que tu l'entrouvres un matin sans bruit pour me dire au revoir. Encore. Au vent de Catane où je suis née de toi et de tes lèvres.

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