Ce grand gaillard…

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Ce grand gaillard…

Ce grand gaillard, que vous croisez. Parfois. Peut-être.

De loin, de près.

Ce grand gaillard, plutôt affable, presque attachant et séducteur, bien malgré lui.

Ce grand gaillard, depuis des ans, et comme chacun, traverse sa vie.

Et comme chacun, sa vie à lui, n’est pas facile, ce grand gaillard.

Mais pas comme tous, il a pour lui une chose à part, une chose qui brille… dans la grisaille de toute sa vie.

Cette chose à part, cette chose à lui, passe par les mots, et vit en lui.

Des mots qui cognent, des mots qui frappent, parce que ses maux en sont les fruits.

Ce grand gaillard a son image, comme presque tous, c’est une image.

Car la pudeur, car les envies, lui interdisent, ce grand gaillard, de crier gare… ce n’est pas lui !

Pourtant souvent, ça lui arrive, de s’en vouloir, ce grand gaillard.

Par transparence, par honnêteté, il sait qu’il ne s’en veut qu’à lui.

Pas à la vie.

Ce grand gaillard.

Et il regarde devant lui, par conviction, et par déni ?

Il regarde, et il sourit, même s’il a mal au fond de lui.

Ô oui, il souffre, ce grand gaillard.

Car son cerveau le brûle sans cesse : tant de torpeur, peu de tendresse, dans ses méandres, rien qu’à lui.

Se mettre à nu ? C’est impossible. Ce serait se perdre à jamais. Vouloir juste être, pour n’être plus. Oui, c’est joli, mais sans issue.

Alors, il marche, avec sa canne. Une canne que personne ne voit, car il la cache, autant qu’il peu. Autant qu’il doit. Ainsi, bien souvent, va la vie…

Et dans ses écorchures, profondes, ce grand gaillard a autre chose, bien à lui.

Une chose à part.

Une autre, oui.

Toute aussi riche à ses yeux.

Toute aussi précieuse à son cœur.

Toute aussi touchante à son âme.

Cette autre chose, cette autre essence qui à sa vie redonne un sens… ce sont de vrais et grands Amis.

Certains le savent, d’autre s’en doutent… qu’importe… ce grand gaillard les remercie. Sans eux il serait plus maussade, plus fatigué et plus aigri.

Car se grand gaillard a vieilli. Bien avant l’heure. Bien avant lui.

Et il le sait, ce grand gaillard.

C’est un peu de sa croix à lui.

Ce grand gaillard, ce n’est que moi…

… ce n’est que lui.

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