Ce printemps-là avait duré trois jours
Stéphane Monnet
Ce printemps-là avait duré trois jours
J'étais jeune, l'Amour me brûlait les veines
Je courais la ville et ses alentours
Cherchant partout ta silhouette lointaine
J'avais préparé un petit discours
Piqué deux trois tournures à Verlaine
Quand je t'ai vue, enfin, j'ai dit : "bonjour !"
Avant de décamper à perdre haleine
Ce printemps-là avait duré trois jours
L'été de mes quinze ans tout plein de pluie
Je pensais à ta main contre la mienne
Quand nous tenions le même parapluie
Tu portais ton étui de musicienne
Et je te trouvais belle, épanouie
Je te récitais de vieilles antiennes
Empruntées à Ronsard un jour d'ennui
Ton rire avait des notes aériennes
L'été de mes quinze ans tout plein de pluie
L'automne s'était repeint par surprise
J'avais mâché mes lèvres à tes lèvres
Tu étais encore plus belle éprise
Nos corps roussissaient de la même fièvre
Bien que je fus bleu, je te sentais grise
Je nous enivrais d'une prose mièvre
Comme Poe, je t'appelais ma promise
La passion a de ces instincts d'orfèvre
L'automne s'était repeint par surprise
L'hiver s'alanguissait à petit feu
Les semaines filaient sans s'arrêter
Dans tes yeux, je voulais être amoureux
Nous manquions souvent de promiscuité
La vie nous rendait mornes et grincheux
J'exhumais des livres inusités
Un Rimbaud, un Christofle de Beaujeu
Tous parlaient d'Amour et d'obscurité
L'hiver s'alanguissait à petit feu
Un très bon texte, très très agréable et truffé de perles ! Bravo pour ce défi relevé haut la main et félicitation pour cette plus haute marche du podium !! Merci également pour votre appréciation danss les résultats du concours, j'y ai été très sensible !!
· Il y a presque 9 ans ·Stéphan Mary
De rien. Votre participation avait un sacré rythme !
· Il y a presque 9 ans ·Stéphane Monnet
Merci beaucoup. RDV sur d'autres textes
· Il y a presque 9 ans ·Stéphan Mary