Ce que le Seigneur m'a inspiré

Jean Claude Blanc

M'efforce rire de tout peur d'avoir à en pleurer (Beaumarchais) merci aussi à Blaise Pascal un pote du pays....

               Ce que le Seigneur m'a inspiré

Parait que « les voies du Seigneur, nous sont impénétrables »

Pourtant m'a averti, c'est à peine croyable

« Ne fais pas à autrui, ce que tu ne voudrais qu'on te fit »

A moi nullement candide, ni même cul béni   

Alors le prends aux mots, relève le défi

 

Ainsi m'a contacté, hier soir pour me charger

De conjurer le monde, de ses nombres états d'âme

Sorte de télépathie, magique communiqué

Pour renseigner les Hommes, comment garder la flamme

 

Evidemment troublé, rudement préoccupé

Par le sort, le devenir de toutes ses créatures

Car fonder l'univers, déjà sacré chantier

Par contre pour le détail, c'est pas dans sa culture

Seigneur tout puissant, d'autres brebis à choyer

Que de les rassembler, pas une sinécure

 

Malgré Dieu invisible, j'ai senti sa présence

(Faut dire j'étais beurré à perdre connaissance)

D'être partout à la fois, hélas conséquence

Pas marié à une femme, qui se nommerait Clémence…

Parfois il y a des bugs, à se tuer l'existence

 

Trop haut sur son nuage, difficile l'appeler

Essentiel se munir du fameux code secret

Par donné à tout le monde, causer avec les cieux

Dans le genre crédule, tapez sur la touche « Dieu »

 

Ça le fait plutôt marrer que nous hordes de sauvages

Qu'on s'imagine parfaits, comme lui à son image

Mais en rigole moins, dès lors qu'en son nom

On commet des carnages, comme l'Inquisition  

Pure folie de notre race, sectaire vouée au démon

 

Le Bon Dieu au début, magnanime ingénieux

Trouvait ça plutôt bien, que s'aiment les religieux

Enfer et damnation, tout a dégénéré

Même pas assez grande la barque de Noé

Avides de pouvoir, les plus forts ont gagné

Alors les chapelles et les dogmes sont nés

Vous passe les interdits et les obligations

Le rejet des païens, fatals boucs émissaires

Ainsi en mille morceaux, vendues les religions

Instrumentalisées au-delà des dévotions

Quelle chance pour dictateurs qui sèment la terreur

Qui s'accaparent gonflés, la marque du Sauveur

Endossant la chasuble des prudes missionnaires

 

Alors Dieu ronge son frein, pas fier de ses méfaits

S'inquiète de ses fidèles qui détruisent sa planète

Où il les a logés, faudrait qu'ils le respectent

C'était couru d'avance, désolidarisé

De ceux qui le trahissent se prenant pour des saints

Je rajoute « tuez-les tous, Dieu reconnaitra les siens »

Mais je ne compte pas, moi-même mauvais chrétien

 

S'ils disent n'importe quoi, au sujet de la foi

S'en dédouane désormais, seul le Seigneur est roi

Ne daigne même plus, faire donner son courroux

Pour ces« curétamés », qui ne valent pas un clou

Du Christ sur sa Croix, ressuscité debout

 

Retire sa pancarte, de boutique moraliste

Par manque de clients, pour jouer les exorcistes

Ce qu'il a savamment, construit, le démolit

La Terre peut se détruire, de nous en a fini

 

La Bible, le Coran et autres pieux bouquins

Ne les a pas écrit, bien au-dessus divin 

Qu'une invention de ses proches, apôtres gros malins

Histoire interminable, à rester sur notre faim

Pas à confier aux mômes, classée « crimes morbides »

Qui risque les convertir, terroristes stupides

Bien assez la télé, les infos triturées

A la mode attentat à chacun son clocher

 

On ne peut pas l'accuser de nous avoir trompés

Nous a même conseillé d'éviter les pommiers

Couverts de fruits pourris, pas bons pour la santé

Et nous sombres crétins, Adam et Eve en rêve

On a tout dévoré, tant pis s'y on en crève

Ce qu'on peut être ingrats envers ce sage Messie

Qui nous a accueillis en simples apprentis

Nous livrant par la même riche boite à outils

Voilà que de ses hosties, on en fait des fusils

 

Décidément frustrés de mourir en martyrs

Pour atteindre la gloire, partager son empire

Hélas trop trouillards, lâchement on déguerpit

N'est pas gagné d'avance, la paix du Paradis

 

Ainsi s'est prolongée notre conversation

Moi avec mes emmerdes lui avec ses Canons…

Les Tables de la loi, pas ma tasse de thé

Mais lui m'a écouté, pétri de tant de bonté

 

Arguments du pari, je m'en suis prévalu

Discussion animée au sujet du salut

Cette fois pas d'accord, a piqué sa colère

M'affirmant sévèrement, que j'abuse, j'exagère

Ne croire que ce que je vois, ce n'est pas compliqué

J'ai beau me confesser, ne suis qu'un vrai athée

 

Soudain idée de génie, que ma proposition

Pour pas lui faire de peine, quelle bonne occasion

Pourquoi pas se réunir en une association

Comme des moutons de Panurges, mais à son attention

Adeptes de son royaume où il serait le patron

 

Ainsi on diffuserait nos 4 voluptés

Comment ne plus péché, par mensonge, vanité

Comment des députés, en faire des gens honnêtes

Afin que ces misérables ne fassent plus la quête

J'en passe et des meilleurs, car j'en ai plein la tête…

 

Mais Dieu penseur discret m'a vite cloué le bec

Qu'une telle structure, est vouée à l'échec

Devenant aussi un culte, tombera dans le même travers

Religion du paraitre, plus le siècle des lumières

Alors je suis resté, sur le cul ébahi

Me vantant de traiter uniquement avec lui

Car les intermédiaires, pas tous Jésus Christ

Déforment ses propos, toujours à leur profit

 

M'a prié néanmoins à collecter des fonds

Pour traduire en toutes langues, ses mystérieux sermons

Alors m'en fais le témoin, (mais pas de Jéhovah)

Souvent le cerveau lent, rapide cette fois

  

Si bien que pour cette mission, me fais pas tirer l'oreille

Sûr d'être la vedette, en palpant mon oseille

Multiplier les pains, par miracle quelle aubaine

Mais 13 ça porte malheur, imaginez la Cène…

 

Drôle de responsabilité écrire les Mémoires

D'un spectre chauve-souris, abstrait dans la nuit noire

Apparition bizarre, à faire des cauchemars

M'éveillant en sueurs, tremblant en mon plumard

Sachant plus où j'en suis, espoir ou désespoir

En tout cas réussi, artiste du genre anar

Vous offre gratuitement, cette fable ironique

Peut-être pas catholique, encore moins cathodique

 

Les idoles de plâtre décorent les églises

On s'en remet à elles, vivant sur leur emprise

Car ces statues austères, d'apparence ridicules

De nous font des émules qu'avalons la pilule

Quant au grand architecte, porteur de messages

Facteur de notre innocence, qu'adorons les mirages

Impossible d'être conscients, que nos jours sont comptés

Alors indispensable, demeurer aliénés

 

Pleines de contradictions mes rimes philosophiques

S'en m'en apercevoir, j'adresse ma supplique

A ce Seigneur vertueux, le prier c'est logique

Après moi le néant, peut-être, sait-on jamais

Indécis être humain, je doute mais enragé

Savoir où me conduira, l'hasardeuse destinée   JC Blanc  mars 2022  

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