Ce que le Seigneur m'a inspiré
Jean Claude Blanc
Ce que le Seigneur m'a inspiré
Parait que « les voies du Seigneur, nous sont impénétrables »
Pourtant m'a averti, c'est à peine croyable
« Ne fais pas à autrui, ce que tu ne voudrais qu'on te fit »
A moi nullement candide, ni même cul béni
Alors le prends aux mots, relève le défi
Ainsi m'a contacté, hier soir pour me charger
De conjurer le monde, de ses nombres états d'âme
Sorte de télépathie, magique communiqué
Pour renseigner les Hommes, comment garder la flamme
Evidemment troublé, rudement préoccupé
Par le sort, le devenir de toutes ses créatures
Car fonder l'univers, déjà sacré chantier
Par contre pour le détail, c'est pas dans sa culture
Seigneur tout puissant, d'autres brebis à choyer
Que de les rassembler, pas une sinécure
Malgré Dieu invisible, j'ai senti sa présence
(Faut dire j'étais beurré à perdre connaissance)
D'être partout à la fois, hélas conséquence
Pas marié à une femme, qui se nommerait Clémence…
Parfois il y a des bugs, à se tuer l'existence
Trop haut sur son nuage, difficile l'appeler
Essentiel se munir du fameux code secret
Par donné à tout le monde, causer avec les cieux
Dans le genre crédule, tapez sur la touche « Dieu »
Ça le fait plutôt marrer que nous hordes de sauvages
Qu'on s'imagine parfaits, comme lui à son image
Mais en rigole moins, dès lors qu'en son nom
On commet des carnages, comme l'Inquisition
Pure folie de notre race, sectaire vouée au démon
Le Bon Dieu au début, magnanime ingénieux
Trouvait ça plutôt bien, que s'aiment les religieux
Enfer et damnation, tout a dégénéré
Même pas assez grande la barque de Noé
Avides de pouvoir, les plus forts ont gagné
Alors les chapelles et les dogmes sont nés
Vous passe les interdits et les obligations
Le rejet des païens, fatals boucs émissaires
Ainsi en mille morceaux, vendues les religions
Instrumentalisées au-delà des dévotions
Quelle chance pour dictateurs qui sèment la terreur
Qui s'accaparent gonflés, la marque du Sauveur
Endossant la chasuble des prudes missionnaires
Alors Dieu ronge son frein, pas fier de ses méfaits
S'inquiète de ses fidèles qui détruisent sa planète
Où il les a logés, faudrait qu'ils le respectent
C'était couru d'avance, désolidarisé
De ceux qui le trahissent se prenant pour des saints
Je rajoute « tuez-les tous, Dieu reconnaitra les siens »
Mais je ne compte pas, moi-même mauvais chrétien
S'ils disent n'importe quoi, au sujet de la foi
S'en dédouane désormais, seul le Seigneur est roi
Ne daigne même plus, faire donner son courroux
Pour ces« curétamés », qui ne valent pas un clou
Du Christ sur sa Croix, ressuscité debout
Retire sa pancarte, de boutique moraliste
Par manque de clients, pour jouer les exorcistes
Ce qu'il a savamment, construit, le démolit
La Terre peut se détruire, de nous en a fini
La Bible, le Coran et autres pieux bouquins
Ne les a pas écrit, bien au-dessus divin
Qu'une invention de ses proches, apôtres gros malins
Histoire interminable, à rester sur notre faim
Pas à confier aux mômes, classée « crimes morbides »
Qui risque les convertir, terroristes stupides
Bien assez la télé, les infos triturées
A la mode attentat à chacun son clocher
On ne peut pas l'accuser de nous avoir trompés
Nous a même conseillé d'éviter les pommiers
Couverts de fruits pourris, pas bons pour la santé
Et nous sombres crétins, Adam et Eve en rêve
On a tout dévoré, tant pis s'y on en crève
Ce qu'on peut être ingrats envers ce sage Messie
Qui nous a accueillis en simples apprentis
Nous livrant par la même riche boite à outils
Voilà que de ses hosties, on en fait des fusils
Décidément frustrés de mourir en martyrs
Pour atteindre la gloire, partager son empire
Hélas trop trouillards, lâchement on déguerpit
N'est pas gagné d'avance, la paix du Paradis
Ainsi s'est prolongée notre conversation
Moi avec mes emmerdes lui avec ses Canons…
Les Tables de la loi, pas ma tasse de thé
Mais lui m'a écouté, pétri de tant de bonté
Arguments du pari, je m'en suis prévalu
Discussion animée au sujet du salut
Cette fois pas d'accord, a piqué sa colère
M'affirmant sévèrement, que j'abuse, j'exagère
Ne croire que ce que je vois, ce n'est pas compliqué
J'ai beau me confesser, ne suis qu'un vrai athée
Soudain idée de génie, que ma proposition
Pour pas lui faire de peine, quelle bonne occasion
Pourquoi pas se réunir en une association
Comme des moutons de Panurges, mais à son attention
Adeptes de son royaume où il serait le patron
Ainsi on diffuserait nos 4 voluptés
Comment ne plus péché, par mensonge, vanité
Comment des députés, en faire des gens honnêtes
Afin que ces misérables ne fassent plus la quête
J'en passe et des meilleurs, car j'en ai plein la tête…
Mais Dieu penseur discret m'a vite cloué le bec
Qu'une telle structure, est vouée à l'échec
Devenant aussi un culte, tombera dans le même travers
Religion du paraitre, plus le siècle des lumières
Alors je suis resté, sur le cul ébahi
Me vantant de traiter uniquement avec lui
Car les intermédiaires, pas tous Jésus Christ
Déforment ses propos, toujours à leur profit
M'a prié néanmoins à collecter des fonds
Pour traduire en toutes langues, ses mystérieux sermons
Alors m'en fais le témoin, (mais pas de Jéhovah)
Souvent le cerveau lent, rapide cette fois
Si bien que pour cette mission, me fais pas tirer l'oreille
Sûr d'être la vedette, en palpant mon oseille
Multiplier les pains, par miracle quelle aubaine
Mais 13 ça porte malheur, imaginez la Cène…
Drôle de responsabilité écrire les Mémoires
D'un spectre chauve-souris, abstrait dans la nuit noire
Apparition bizarre, à faire des cauchemars
M'éveillant en sueurs, tremblant en mon plumard
Sachant plus où j'en suis, espoir ou désespoir
En tout cas réussi, artiste du genre anar
Vous offre gratuitement, cette fable ironique
Peut-être pas catholique, encore moins cathodique
Les idoles de plâtre décorent les églises
On s'en remet à elles, vivant sur leur emprise
Car ces statues austères, d'apparence ridicules
De nous font des émules qu'avalons la pilule
Quant au grand architecte, porteur de messages
Facteur de notre innocence, qu'adorons les mirages
Impossible d'être conscients, que nos jours sont comptés
Alors indispensable, demeurer aliénés
Pleines de contradictions mes rimes philosophiques
S'en m'en apercevoir, j'adresse ma supplique
A ce Seigneur vertueux, le prier c'est logique
Après moi le néant, peut-être, sait-on jamais
Indécis être humain, je doute mais enragé
Savoir où me conduira, l'hasardeuse destinée JC Blanc mars 2022