Ce que tu m'inspires

Si je vis enfin ce qui nous porte aux sourires
Ce qui en restera, ce n'est même pas une ombre de moi
Et si j'étais coupable de ne plus savoir écrire
Les fautes, les ratures, les gâchés d'autrefois

Si mon amour ne se déclinait qu'à la haine
Serait-ce le vice dans mon cœur qui m'entraîne ?
Des traces de toi que je sème derrière moi
Du sang sur mes bras qui ne coulera pas

Je recherche un chemin, des cailloux oubliés
Des petits bouts de nous, de ce qu'on a été
Je recherche une issue, une étape, une rose
Quand dans les rues de ma vie toutes les portes étaient closes

/Ne serait-ce qu'une seconde, un instant, une trêve
Débarrasser ma bouche de la poussière sur ses lèvres/

Moi qui n'ai jamais su aimer d'autre que moi
Moi qui suis fière, moi qui suis triste, moi qui suis égoïste
Pauvre brebis sans berger, j'étais le loup qui l'a chassé
Dans le faux - dans le vrai- je n'étais que pêcher !

Moi qui étais seule sous le poids de l'orgueil
Moi qui n'ai jamais su réclamer un sourire
Je ne saurais t'écrire tout ce que tu m'inspires

C'est des gestes, des ébats que je ne comprends pas
Des sensations nouvelles qui enfin me révèlent
Pauvre oiseau passager qui ne savait pas voler
Ma cage - ma prison - je m'en suis évadée !

Moi qui n'ai jamais su me taire
Je garderai pour moi
Et ton nom, ton odeur et ta voix.