Ce qui se cache dans l'obscurité

camille-de-vaulx

Des visages gros passent et me sourient en passant. Flous ils s'approchent, me couvrent entier l'œil : me le mangent. Rongent des saucisses et des cornichons sur piques, dans les mains des verres, des tartines.


On fête.


Sur le grill des steaks. Autour de moi les visiteurs; le Monde autour de moi.


A côté d'eux, tout petit : ils m'écrasent sur la tête des regards. Je ne les reconnais pas.


Me parlent. M'embrassent.
Je ne sais pas, qui sont les gens.


Le soleil sur leurs chapeaux les foncent. Sont maintenant bruns, les ronds.


Ils me discutent. Ils me rigolent. Leurs rires pointés sur moi.


Et l'orage dans le bleu collé du ciel bouscule enfin la scène. Le rêve en train de se faire.


La pluie sur leurs gros visages coulent les peaux les masques. Ils brûlent se noient dans les torrents. S'emportent comme ils sont venus.


Vers des ailleurs, plus loin.



Dans le noir, le vert brille : des arbres les feuilles glissent.


Me voilà seul et triste dans un jardin mort
Et triste.

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