Ce qu'il me manque

apothecades

Est-ce trop te demander que d'accepter de jouer avec moi,

Et de faire preuve entre nous d'un esprit un peu moins étroit,

Car il faut bien l'avouer, je t'aurais cru sacrément plus joueuse,

Il serait temps de lâcher prise et de te rendre plus heureuse...


Pourquoi ne pas admettre que notre couple soit candauliste,

Et s'inscrive ainsi dans une démarche absolument hédoniste,

Pourquoi refuses-tu de reconnaitre cet univers des possibles,

Pourquoi serait-ce pour nous deux une chose répréhensible?


D'autant qu'aujourd'hui, nous touchons le plafond de verre,

D'une sexualité effacée que l'on pourrait remettre en lumière,

A travers le prisme du candaulisme, les désirs de chacun,

Pourraient parfaitement s'exprimer et devenir communs...


Moi je ne désire rien d'autre que d'être simplement tout à toi,

Toi qui exige de rester la seule qui puisse me mettre en émoi,

En ce qui te concerne, je te laisse, je te le redis, toute latitude,

Afin que sexuellement tu puisses retrouver toute ta plénitude...


C'est un engagement que tu restes seule maitre des horloges,

De notre couple candauliste, puisses-tu un jour en faire l'éloge,

Mais convient avec moi qu'il s'accorde à ce que nous sommes,

Cultive cet état d'esprit en te montrant un peu plus polissonne...


Alors oui, cela m'a laissé dire que je pourrais devenir un cocu,

J'en mesure toute la symbolique en n'y voyant qu'une vertu,

Celle d'avoir une femme libre et affranchie de toute culpabilité,

Parce que notre Amour se place au dessus de toute infidélité...


Alors oui, j'aimerais t'entendre me dire qu'un jour peut-être,

Il se pourrait peut-être bien qu'un autre que moi te pénètre,

Si pour toi rien n'est interdit, toi tu as su tout m'interdire,

Nous sommes un couple candauliste et c'est peu de le dire...


Je ne te demande rien d'autre que d'en avoir l'état d'esprit,

Que le vent de la liberté te rende avec moi plus extravertie,

Que tu offres un peu plus d'érotisme à ton vieil amoureux,

C'est tout ce qu'il me manque pour être un homme heureux...


N'y voit pas un manque de respect mais plutôt le contraire,

N'as-tu d'ailleurs depuis 20 ans jamais désiré t'envoyer en l'air,

Dans les bras d'un autre homme ne serait-ce que par curiosité,

Sache qu'il me plait que tu aie pu avoir des désirs d'infidélité...


Mais j'aimerais que tu ne te méprennes plus sur ce que veux,

Car si j'ai fantasmé de te voir baisée sous mes propres yeux,

Il faut que tu comprennes que ce n'est pas une obsession,

Et que je respecte que tu n'en aie toujours pas l'ambition...


Je nous vois candaulistes, c'est une question d'état d'esprit,

J'aimerais qu'enfin tu m'accordes que ce n'est pas une ineptie,

Qu'il ne s'agit que d'être libre de jouir sans le moindre interdit,

Si tu ne veux pas d'un autre que moi, dis-toi que j'en serai ravi...


Le costume de l'amant idéal m'a toujours été un peu grand,

J'imagine que celui du mari cocu m'irait comme un gant,

En 20 ans d'expériences, n'en es-tu pas encore convaincue?

Mais c'est à ta seule volonté que nos désirs sont suspendus...


L'habit bien-sûr ne fait pas le moine et en matière de sexualité,

Si la taille compte peu, il faut savoir faire preuve de virtuosité,

Que je ne t'offre ni l'un ni l'autre, tu n'en as jamais fait un drame,

Assumant de devoir caresser à ma place ton précieux sésame...


Je n'ai que trop rarement été à la hauteur de mon imagination,

Cherchant toutes ces années à susciter chez toi de l'excitation,

Jusqu'à ce que je me dise que ma quête était devenue vaine,

C'est ce jour-là que j'ai compris que tu portais des chaines...


Et qu'il était de mon devoir de mari de t'aider à les enlever,

Ma chérie, la morale et les interdits, il faut parfois les braver,

Pour que de temps à autre, on s'offre d'autres réjouissances,

Partageons cet état d'esprit et nous aurons de la chance...







 






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