Cellules pullulent pas que crapules
Jean Claude Blanc
Cellules où pullulent pas que des crapules
Sur la Côte d'Azur, les touristes sont pas rares
Pour se dorer la pilule, n'est certes pas le bagne
Alors que des braqueurs, logés dans un placard
Reclus en rudes centrales, où c'est la foire d'empoigne
Plupart en pénitence, pour une simple castagne
La taule, ne mène à rien, qu'à attiser leur hargne
Faussaires récidivistes qui pillent les campagnes
Dès la levée d'écrou, pas avares de dollars
Débarqué de son île, riant de toutes ses dents
Fonctionnaire de l'Etat, avenir assuré
Pas vraiment bien payé, alors que surveillant
Des paumés, des camés, dans une maison d'arrêt
Doctement surnommé, vachement « le prisonnier »…
Sûr qu'il en voit de drôles au détour des cellules
Des gus allumés et des qui coincent la bulle
Certains plus cultivés, se branchent sur le net
D'autres trainent leur misère, qu'en ont pris pour perpète
Bêtes sauvages affamées, au travers des barreaux
Quémandent leur pitance, une gamelle d'haricots
Puis vont se soulager derrière un rideau
Un seau rempli d'eau sale, en guise de lavabo
Toute leur maudite journée, vautrés devant la télé
Une heure de promenade, pour pas péter les plombs
Mais 6 par chambrée, bordel organisé
Sur des lits empilés, à contempler le plafond
Toujours un chef de gang pour imposer sa loi
Celle de professionnels du crime, la mafia
Deux gardiens par étage, munis d'une matraque
Franchement se foutre du monde, risquent pas être d'attaque
Face au truand costaud, entouré de killers
Qui bouffent dans sa pogne, ces oiseaux de malheur
Mais trop souvent, hélas, adolescents mineurs
Qu'agissent par mimétisme, école de l'arnaque
Leçon à retenir pour leur future mission
Planquer au coin d'une rue, pour fourguer leur poison
En toucher en retour leur part de pognon
Brader à vil prix, ce qui tombe du camion
Les geôles de l'Etat, turbinent à tour de bras
Tandis que des pervers, trouveraient ça sympa
Déporter à Cayenne, pieds entravés de chaines
Juste pour un larcin, un gosse qu'a perdu le nord
Pourquoi pas rajouter, la sinistre peine de mort !
Je n'ose détailler, voyant d'ici la scène
France des Droits des Hommes, la raison du plus fort
Camisole, isolement, fouille, passage à tabac
Besogneux, méticuleux, obscurs magistrats
Principe de précaution, histoire mettre hors circuit
Les bronzés des cités, d'office boucs émissaires
Capables sûrement, boulettes imaginaires
Qui brûlent les bagnoles, caillassent les pompiers ?
Cherchez côté loubards et vous serez ravis…
L'échappé des savanes, fidèle à son emploi
Cris des désespérés, lui font ni chaud ni froid
Prenant soin dans sa turne, de son docile boa
Ne fait que son boulot, recompter ses clients
Instinctivement, en agitant ses clés
Vérifier les verrous, bien consciencieusement
Zieutant dans l'œilleton, car on ne sait jamais
L'autre sur son plumard, ce qu'il peut bien branler…
Par-dessus tout faire gaffe, qu'il ne vienne à se jeter
Pas acte de charité, fait pas de sentiment
Mais quel mauvais effet, ayant prêté serment
Sur quelques mètres carrés, y sont agglutinés
Les vicieux, les bandits, pauvres types en préventive
Des barbus en prière qui prêchent Mahomet
A chacun sa galère, ces rois de la resquille
Pour les infanticides, c'est pas demain la quille
Les chauffards intrépides, champions de la récidive
Le citoyen basique, hors de ses murs, tranquille
Croyant que s'en est fini, pour lui, peur sur la ville
Hélas c'est sans compter sur les remises de peine
Car sitôt libérés, timbrés énergumènes
En remettent sur le métier, davantage de haine
Comme quoi ne sert à rien cette vengeance suprême
Qui rongent les méninges, tout cuit pour Dame Le Pen
Comme à la Samaritaine, on y trouve de tout
Des aliénés furieux, des financiers voyous
Politiciens véreux, de ces tontons picsous
Des assassins de mômes, meurtriers maris jaloux
Cheptel loups solitaires, au gnouf, tous au trou
Ceux qui se font la belle, reçoivent des ovations
De leurs supporters qui se morfondent à l'ombre
Mais dans leur mirador, en rogne les matons
Car pour monter la garde, ils ne sont plus grand nombre
D'ailleurs leurs syndicats, détestent les coupes sombres
Pas de chance pour la Veuve, en vacances à présent
Découpe plus guère de monde, sans condamnés sanglants
Question réinsertion, d'avance pas gagné
Pour ses bandits manchots, vraiment l'amer à boire
Par manque de budget, l'Etat les laisse choir
Ces évadés forcés, retouchent au LSD
Vont pas faire la manche, quel déshonneur serait
Se tournent vers d'équipées, vendeurs de pétards
Les ayant soutenus, jadis au parloir
Logique reconnaissance, leur offrir un pourboire
D'habiles héroïques, prennent la fuite ventre à terre
Escaladant grillages, pour voltiger en l'air
Recueillis par hasard par un hélicoptère
Espèces de Belmondo, dans ses films légendaires
Comme ni vus ni connus se tirent en un éclair
(A ne pas conseiller, aux cacochymes grands-pères)
La police coure toujours, déplorant cette affaire
Ministre de l'Intérieur, au colon grabataire
Constatant les dégâts, s'en torche le derrière
Ne sert que faire valoir, le juge d'application
Jamais exécutée, cette terrible sanction
Juste une mise à l'épreuve, ça ne mange pas de pain
Pour ces cracks qui préparent un nouveau coup de chien
Et comme ça tourne pas rond, minable conclusion
Retour inévitable à la case prison
Encombrés tribunaux, de moindres peccadilles
Conflits de voisinage, divorce, esclandres de famille
Ainsi très occupés, coffrent pas les terroristes
Désarmés les gendarmes, ne peuvent en faire la liste
Sans ordi, sans renforts, autos chez le garagiste
A moins d'être James Bond, vaine la course poursuite
Stressés agents de la paix, presto dégagent la piste
Atteints par le burnout, consultent spécialistes
Un zonard sans contrainte, hélas qu'échec et mat
Même rien dans le ciboulot, automate se carapate
Alors qu'il suffirait reprendre par le début
Refaire son éducation, et lui fixer un but
Plus prosaïquement, lui botter ferme le cul
Car vivre en société exige cette vertu
Apprendre à respecter, les passants dans la rue
Peut-être que sparadrap sur une jambe de bois
Mais tellement nécessaire, pour qu'il marche au droit
80% de malfrats, encore la goutte au nez
Commettent de nos jours, des incivilités
Sans crainte ces chenapans dévalisent les mémés
Alors que les délits présentent peu d'intérêt
Au regard de ces scélérats, qu'affolent la société
Y va de notre affect, qu'en encaisse les effets
Lorsqu'on se trouver privé d'un de nos objets sacrés
Qui n'ont riche valeur, que pour souvenirs passés
Ce que m'a raconté, d'une manière comique
Mon voisin de palier ivre de rhum de Martinique
Etant en maladie à cause de son public
Qu'il fréquente tous les jours, zombies psychédéliques
Le plus souvent anxieux, gavés de narcotiques
Pour pas finir fêlés, qu'une dose thérapeutique
J'en appelle à Marianne, patronne de la Nation
Qu'elle allège les angoisses de son peuple soumis
Aux tristes créatures qui moisissent au violon
D'évidence délinquants, pourtant mourant d'ennui
Punir pour assouvir nos feux de la passion
C'est pas ainsi qu'on restaure dignité de la Patrie
Faute de solution, ce serait un défaut
Remettre au goût du jour, la lame de l'échafaud
Que sage Badinter, ne mâchant pas ses mots
L'a mise hors d'usage, et c'était pas trop tôt
Avocat averti, ancien Garde des sceaux
Qu'en a vu trucider de ces lumineux salauds
Des Etres comme vous et moi, découpés en morceaux
Féroce maltraitance, qu'on épargne aux bestiaux
France mère des arts et de tout ce qui est beau
Peut plus voir en peinture, Guillotin au couteau
Ni même cette mort lente, prononcée, tout de go
Par d'hypocrites jurés, qu'ont honte faire la peau
De cet incurable brigand condamné par défaut
Pour la paix de leur âme, que pourrir dans un cachot
Il ne sera pas dit, qu'on ne soit pas généreux
Car blâmer son prochain, ça rend présomptueux
Le jugement dernier, je laisse ça à Dieu
Mais ça n'excuse pas ceux qui se prennent au jeu
De cette barbarie, dégommer l'existence
Qui n'ont rien demandé, seulement être heureux
Slogan « bonheur pour tous », y perd tout son sens
Ce que je peux envier la vie des petits moineaux
Aucune cruauté, de nature, indomptables
Car pour se nourrir, se contentent d'asticots
N'en sont pas plus violents, bien au contraire affables
Quand vient le moment de crever, n'en font pas un fromage
Sachant instinctivement qu'ils sont que de passage
Alors que nous géniaux, en messages, en hommages
On amuse la galerie, en cachant notre rage
De ne pas succomber, alors on tourne la page
En s'entredévorant, goinfres anthropophages
Me préfère rêveur, la tête dans les nuages JC Blanc aout 2018