Cendrine
valjean
Elle se détache de l'ombre, défaite, alors qu'elle je me remets doucement de mon agression. Elle pleure ou a pleuré, comme le laissent penser ses yeux humides. Je sors un paquet de mouchoirs, hésite à lui tendre, tant mes ongles sont noirs, ouvre le paquet, pour qu'elle puisse s'en saisir, sans se salir.
Ses yeux sont beaux, je ne peux m'en détacher. Mon coeur bat d'une drôle de façon, alors que nos regards embués se croisent et se décroisent.
Elle s'adresse à moi, je ne comprends pas, préfère me bercer des sons qui s'échappent de sa bouché, sourit, essaie de masquer ces dents gâtées par la rue. Je me redresse, il y a tellement longtemps que je ne me suis pas tenu droit.
Nos corps se rapprochent, malgré nous. Je jette au loin ma mitaine souillée, ma main glisse sur son visage si doux, questionne sa peau, remonte doucement,vers ses cheveux, alors que ses paupières se ferment et que je sens l'émotion qui me sert la gorge.
Elle est belle, je voudrais tant la serrer dans mes bras, conjuguer avec elle, le verbe aimer. Mais je suis sale et repoussant....