Cent mille(s)

gini

Jeux de mots à jouer pour tenter d'enjouer.
Et si, très sournois, je vous avançais de cent milles ?
...
Attendez ! Ne vous emballez pas...
Je ne vous parle pas en euros…
Et encore moins en francs suisses…
Vous avancer deux cent mille francs suisses !
Et puis quoi encore ?
Je n'ai pas précisé « très sournois » pour rien.
C'était bien pour prévenir que je ne suis pas franc pour un sou.
En fait, je vous parle en marins.
Oui ! En marins…
Si je vous avançais de cent milles marins ?
Vous me suivez ?…
Ou vous restez là ?… toujours sous francs… à cent milles derrière ?…
Non, parce que si vous restez là à cent assis sur le derrière... serrés comme des sardines… à rien paner... j'empanne et je reviens vous chercher !
Je ne vais pas partir en solitaire…
Je ne vais pas vous laisser sur la page, aux bords des mots... à ne rien comprendre de mon pâté de fable…
Le but, c'est quand même de vous embarquer avec moi... pour voguer à cent milles marins sur mon bateau…
...
À propos ?
Vous n'êtes pas tous marins j'espère ?
Non je dis ça parce qu'une fois... à Brest... j'ai raconté cette histoire à mille marins...
Croyez-moi… ça n'a pas arrangé ma soupe…
J'ai fait un de ces flops mes amis !
Je pensais pouvoir tous les emmener en bateau...
Ben non ! Ils nageaient encore mieux que vous !
Ah si ! Parce que je le vois bien d'ici...
Vous perdez pied…
Je vous sens même partis à la pêche aux gros… à la traîne quoi !
Et vu comme je noie le poisson, c'est sûr, vous n'allez pas tenir des cents et des mille…
Parce que si on récapitule...
Je suis encore au milieu de vous, pendant que vous êtes à mille lieues de moi…
Je suis seul debout, déjà à cent milles devant, et vous toujours là, à plus de cent encore assis sur vos derrières…
En fin de compte, vous êtes plutôt du genre à camper sur vos arrières… malgré mes avances…
À croire qu'on n'est pas du même milieu !
Pourtant, j'aurais aimé vous faire voyager loin d'ici, sur mon océan poétique...
Mais puisque vous préférez rester là...
En bord de scène…
Très bien ! N'en parlons plus…
Restons plus terre à terre… si c'est trop la mer à boire !
Oublions les milles…
L'Émile ? Qu'est-ce qu'il vient foutre là celui-là ?
Je veux dire oublions les milles marins… et avançons seulement de cent pieds, puisque vous me les cassez...
Je ne voudrais pas dire mais... cent pieds ?...
Ça n'en fait pas un paquet…
C'est plus vraiment une croisière…
Vous aurez toujours pied…
Plus possible de vous voir ramer pour tenter de vous sortir de mon guêpier…
Vous allez voir ! Vous allez finir par tous passer à gué…
Ce qui sera beaucoup moins drôle forcément !
Alors pour ne pas tomber dans ce piège, ce que je vous propose, c'est de lever le pied tout de suite... et de faire plutôt les cent pas !
En attendant, c'est peut-être mieux, non ?
Alors ? Vous voulez que je vous les fasse comment ?
D'habitude je fais les cent pas à pied…
Mais là, je ne les sens pas…
Alors pour une fois, je vais essayer de vous faire… du cent pas sur les mains !
Proprement, il s'entend !
Qu'est-ce que vous en dites ?
Là tout de suite, à deux mains… la tête en bas sans plus de sang dans les pieds…
Ou sinon... je peux tenter mes cent pas à quatre pattes sans les mains ?
Ça ira peut-être plus vite, non ?
Quoi que ? Je serai vite sur les rotules… qui seront demain en sang…
Non tenez ! Pour ne pas m'encroûter, je vais vous les faire en rampant ces cents pas…
Sans sus... façon mille-pattes !
Oh pardon ! J'ai redit du mille !
J'ai mis le doigt… là où il ne fallait pas…
Mais que voulez-vous ? Je suis incorrigible, j'aime trop les milles…
Je prends mon pied qu'avec les milles…
Les marins j'entends ! Pas l'autre, l'Émile Machin ! Vous allez où, là ?…
Je veux dire que je ne peux vraiment pas vous emmener à cent… sans mettre...
milles derrière…
J'ai trop le pied marin !
Et puis soyons francs pour une fois…
Si j'étais venu pour vous avancer de cent… sans vous dire que c'était finalement des milles…
Entre nous… l'addition n'aurait pas été assez salée !


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