Cerf-volant pour un poème
Eddy G.N. Lane
Sur la plage un garçon tenait le fil et regardait le cerf-volant au-dessus de lui.
Un très beau cerf-volant. Grand, fier avec un sourire rouge sur sa surface blanche. Le garçon le faisait tourner, le laissait monter, très haut. Je les regardais en marchant lentement dans le sable. L'homme à côté du garçon me dit :
― C'est beau, n'est-ce pas ?
― Oui, très.
― Vous voulez essayer? J'en ai d'autres ici. Ils sont tous magnifiques. Faites-vous plaisir. Je ne les loue pas très cher.
Surpris, j'ai vu, plusieurs cerfs-volants près de lui et du garçon.
― Vous louez les cerfs-volants sur la plage?
― Oui, monsieur.
― Comment les louez-vous?
― Ça dépend. Vous en choisissez un et vous le faites voler pendant une heure. Après vous écrivez un poème et si ce poème plait à mon fils et à moi, alors ça sera gratuit, sinon c'est 10 euros.
― Je ne sais pas écrire des poèmes et je n'ai pas 10 euros non plus.
― Essayez, monsieur, venez avec moi.
Le garçon se mit quelques pas plus loin et me fit signe: allez. Je pris un cerf-volant. Il s'envola aussitôt et vibra à côté de celui du garçon.
― Oui, c'est bien, Monsieur. Gaspard n'aime pas être seul là-haut.
Le garçon riait. Je tenais le fil tendu par le vent et je m'entendis rire. Nos têtes vers le haut, le petit garçon me dit, répondant à ma question non posée.
― Simon, il s'appelle Simon, le vôtre.
Gaspard et Simon. Le garçon et moi. Gaspard fit un saut en avant. Je suivis le garçon et Simon dansa tout près de son ami, Gaspard. Le garçon riait. Simon tremblota, un peu, je senti le fils bouger dans ma main. Il se cacha derrière Gaspard, sorti de l’autre côté, revint et montra son sourire de nouveau. Le garçon sauta en arrière, je l'entendis rire dans mon dos. Là haut c’était le tour de Gaspard de faire les galipettes. Il fit un cercle autour de Simon. Les cerfs-volants mélangeaient leurs pirouettes dans le ciel pendent que le sable devint un dessin marqué par les traces des pas de garçon et de moi. En dansant et riant aussi, mon regard levé vers le haut, je ne sentis pas le temps passer. Une heure plus tard, l'homme me tendit une feuille et un crayon. J'écrivis mon poème. L'homme le lit puis le garçon, aussi. Après une assez longue pause le père me dit :
― Je trouve que vous ne me devez rien. J'aime ce que je vois sur ce papier mais ... Tommy n'est pas de mon avis. C'est la première fois que ceci se produit. Alors nous devons recommencer. Une heure de vol des cerfs-volants et un poème. Demain. Le garçon sourit.
― A demain.
― A demain.
Le garçon m’accompagne pour me dire - au revoir.
― Monsieur, j’aime bien votre poème.
― Mais tu veux faire plaisir à Simon et à Gaspard ?
Il riait.
― A demain.
― A demain.
Oui, reviens demain ... excellent
· Il y a environ 11 ans ·Gray Amarila