Cervidae
Marie Caplain
Un cri de douleur survint d'une grande demeure alors que la nuit laissait bientôt place au jour, un faible hurlement, puis plus rien. Quand on porta l'enfant à sa mère, cette dernière commença à sourire de bonheur, mais en découvrant un peu le crâne du nourrisson elle y vit deux choses qui en sortait. Deux cornes qui semblaient être de bois. La mine de la jeune mère changea et des larmes commencèrent à couler le long de ses joues. L'enfant du diable, pensa-t-elle. La mère voulu s'en débarrasser sur le champ, elle regarda une dernière fois le magnifique visage de cette créature du diable avant de la donner à son frère.
"Par loin et tue la, cette enfant n'apportera que le malheur."
Il hocha simplement la tête en prenant le bébé dans ses bras puis parti. Au petit matin il arriva à la lisière d'un bois, il arrêtât son cheval pour entrer dans la forêt. Après quelques minutes de marche il prit l'enfant face à lui. La petite fille ouvrit légèrement ses yeux bleus et fit un petit gazouillis en gigotant ce qui fit sourire tristement l'homme. Il sortit sa dague de son étuis en cuire sur lequel un cerf majestueux était gravé et l'approcha de la gorge du nourrisson, pourtant celui-ci semblait toujours aussi paisible. Au moment d'appuyer pour trancher la chaire fraiche de l'enfant, l'homme stoppa tout et remis sa lame dans son étui. Il remit correctement la couverture de l'enfant puis enleva sa cape pour l'enrouler dedans pour qu'elle est plus chaud, puis il la déposa sur le sol, près d'un chêne, laissant sa dague avec. Il fit un signe de croix sur le front de la petite avant de partir en courant sans se retournée.
Le silence, l'un de ces moments quiets qui semblait apaisant. Le son du vent dansant entre les feuillages des hauts arbres, sifflant comme une douce berceuse accompagné du chant matinal des oiseaux. D'un coup des pleurs survinrent venant de l'enfant qui gigotait comme il le pouvait, emmitouflé sous deux couches. Le bruit attira plusieurs têtes animales autour du nourrisson. Des crépitements de feuilles se firent quand un cerf s'approcha du bébé, il avança son museau humide vers le nez humain et, sentant quelque chose l'effleurer, la petite fille calma ses pleurs après avoir éternué. La bête observa l'humain avec qui elle avait cependant un point en commun : des bois. Il releva la tête et brama. Un bruit de course se fit entendre et un homme arriva vers l'enfant tout essoufflé, quant au cerf, il se recula simplement, sans quitter des yeux le nouveau-né. L'homme s'avança vers l'enfant et à la vue de ses bois jeta un coup d'oeil au cerf avant de prendre l'enfant pour regagner sa petite maison.
"On te nommera Cervidae, tu verras on s'occupera bien de toi."
Il lança un dernier regard vers le cerf qui n'avait toujours pas bougé et lui fit un signe de la tête en s'inclinant un peu. Il apportait un enfant à sa femme qui en avait toujours voulu.