C'est quand qu'on va où ?

Nous sommes le treize avril de l'année deux-mille quatorze.

Cette année, c'est l'année de mes vingts ans.

Cette année est moche.

Cette année, je commence à ne plus croire en rien. 

J'ai toujours cru qu'il était bien d'être gentille et de donner tout ce que j'avais aux gens que j'aimais. En réalité je crois que je me suis trompée. Je crois qu'aujourd'hui j'aimerai être plus égoïste et plus méchante que jamais.

J'aimerai ne plus réagir avec passion. 

J'aimerai vraiment partir très loin de ces rues, et de cette ville hantée.

Je ne sais pas si quelqu'un va lire cela, quoiqu'il en soit, il faut que les personnes qui ont été mes amours ou bien mes amis sachent que je les aime. Que je les aime malgré moi et malgré tout. En dépit du temps, des trahisons, des larmes et des mauvais moment, je garde en moi le plus beau. Je garde dans mon coeur et dans ma tête des instants si merveilleux qu'en y pensant mes yeux se noient. 

Je sais qu'aujourd'hui je n'existe plus pour beaucoup de ces personnes qui m'ont aidé à être ce que je suis.

Je regrette de ne pas avoir su faire les choses comme il le fallait, je regrette, parfois, de les avoir laissé partir.

Et si aujourd'hui je suis triste, c'est parce que je n'arrive pas à retrouver des choses aussi belles que vos rires. 

Mon coeur ne cessera jamais de vous aimer je crois, et je sais que cela causera bien plus que des larmes.

Aujourd'hui, il faut que je parte. Que je prenne le grand air. Il faut que mes souvenirs restent dans cette ville qui désormais m'oppresse.

J'ai cette impression malsaine que je ne rencontrerai plus jamais personne aussi bien que vous l'êtes dans mes souvenirs. Malgré ça, je me dois d'avancer.

Vous m'avez fait vivre de si belles choses, qu'aujourd'hui, plus rien n'a de goût, plus rien n'a de sens.

Il faut se convaincre, encore et encore, que demain sera un jour beaucoup plus joli qu'hier. Et que dans le futur, on m'attend pour vivre enfin quelque chose de beau.