Cette propriété remplie de souvenirs
perlificoquette
Quand j'ai lu le thème la première fois, plusieurs images sont apparues, se superposant au fur-et-à-mesure de ma réflexion. Il y a eu tout d'abord la maison inaccessible, tout droit sortie des contes que je lisais enfant. Puis, revenant à la réalité, je vis celle de mes rêves qui rempliraient tous les critères de la maison parfaite où il fait bon vivre.
Et puis il y eut cette image, cette maison que dis-je, cette propriété où j'ai passé de nombreux et merveilleux moments : la maison de mes grands-parents. Ce lieu rempli de souvenirs, de bêtises, de découvertes, d'apprentissages…
L'avenue
On y accédait par un chemin où deux voitures ne pouvaient s'y croiser, appelé très modestement l'avenue. Cette « avenue » était bordée de champs où vaches et pommiers se côtoyaient. Le sol était irrégulier parsemé de morceaux de briques ou de carrelage et de cailloux en tout genre, avec une bande d'herbe au milieu. A mesure que nous avancions, nous pouvions voir l'arrière de la maison.
L'extérieur
Une fois le portail en bois franchi, on arrivait dans une immense cour où pouvaient tenir une dizaine de voiture, avec au centre un vieux pressoir à pommes rempli de fleurs qu'on prenait pour un rond-point. Au loin un potager et un jardinet magnifiquement entretenu avec un chèvrefeuille qui embaumait. Après l'arrêt d'activité de cette ferme, des dépendances avaient été abattues, qui étaient nos terrains de jeu favoris. Seuls subsistaient quelques pièces : un garage, des remises, diverses pièces, une salle de traite des vaches, un poulailler… Et au loin une mare aux canards et grenouilles (qu'on entendait coasser le matin durant les grandes vacances) parachevaient ce petit coin de paradis. Cette cour a vu un certain nombre de jeux, courses-poursuites, de premiers pas, de premiers coups de pédales…
L'habitation
Passée la porte d'entrée, nous arrivions dans une petite salle à manger qui servaient lorsque mes grands-parents recevaient peu d'invités. Cette salle à manger était « collée » à la cuisine tout en longueur d'où on voyait les gens arriver sur l'avenue. Si d'un côté la cuisine rejoignait le cellier avec son pressoir à pommes et ses tonneaux à cidre, de l'autre, elle débouchait sur une immense salle à manger où trônait une grande cheminée sur le bord de laquelle nous pouvions nous asseoir pour discuter. Le mobilier se composait d'une grande table de ferme et d'une imposante armoire normande. Il y avait de magnifiques poutres et des pierres de toute beauté qui, elles, paraient deux des murs de cette pièce. Cette pièce donnait accès aux commodités (dont une salle de bain qui permettaient de se laver les dents tout en voyant les vaches brouter à moins de 2 mètres de nous) mais également à l'étage. Un escalier de bois dont certaines marches craquaient et avant d'arriver à l'étage, une petite fenêtre avec un rebord pour s'asseoir nous permettait de voir la campagne environnante, sans que personne ne devine notre présence.
Le pallier donnaient sur 2 immenses chambres : celles des parents (où dormaient les parents et les filles) et la chambre des garçons (où dormaient les garçons de la famille). De grandes fenêtres sans volet laisser passer le soleil dès son lever sur la campagne. Les lumières au plafonnier s'allumaient avec un bouton électrique classique ou avec une ficelle (sur laquelle il fallait tirer) derrière la tête du lit. Au sol un magnifique parquet qui renfermait un secret dans une des chambres… En effet, une des lattes du parquet de la chambre de mes grands-parents avait un petit trou. On avait ainsi un accès direct sur la grande salle à manger située juste en dessous. Combien de fois, nous avons embêté les adultes, écouté leurs conversations et décampé avant qu'ils ne nous rejoignent.
Cette maison n'est plus qu'un souvenir maintenant, mais au fil des années elle reste bien présente dans mon esprit et dans mon cœur. Elle restera à tout jamais le logement parfait pour couler des jours heureux même si elle n'existe plus que dans ma mémoire…