Chagrin d'amour.
Jim Curtis
Chagrin d'amour. ( extrait )
de Jim
Quand j'y repense, parfois, je me dis que c'était une mauvaise idée mais nous n'avions plus vraiment le choix et il fallait absolument que l'on prenne une décision, le plus vite possible. Il n'y a rien à faire quand on ne s'aime plus, tout est perdu. On peut si l'on veut, ressasser le passé, essayer de comprendre quand, comment et pourquoi on as commencé à se désaimer ou parfois dans l'incompréhension de nos états d'âme se résoudre avec une ferme détermination de trouver des réponses en se lançant dans l'exploration ultime, l'aventure inconsciente, se plonger au plus profond de soi durant des heures incessamment et finalement obtenir quelques révélations qu'on écrirait peut-être , dans un roman qu'on publierait peut-être. Je me demande pourquoi l'écriture.. je n'ai pas encore la réponse, jusqu'ici. Comme si l'écriture pourrait tout résoudre, comme si l'écriture pouvait guérir des maux aussi douloureux que de ne pas pouvoir aimer vraiment, de ne pas pouvoir aimer toujours. Comme si l'écriture relierait l'être aimé à nous, une fois encore. Quand c'est fini, on ne peut que se laisser submerger par le vide des sentiments d'autrefois et dans ces moments-là, les larmes coulent toutes seules comme d'un naturel nostalgie d'après l'amour.
Je me souviens encore de nos têtes de cons dans ce petit café morbide où nous nous sommes donné rendez-vous, pour la dernière fois. A la fin d'une relation amoureuse, être glamour ne sert plus à rien, seul compte le fait de pouvoir se débarasser de l'autre dans l'immédiat. C'est juste dégueulasse mais c'est comme ça, nous ne sommes que des humains, après tout.
- Ni toi, ni moi ne mérite de vivre un tel échec.
-Je suis du même avis que toi.
-Nous ne nous aimons plus. Du moins plus autant qu'avant.
Il faut que ça s'arrête et vite.
- Oui, il faut que nous prenons une décision maintenant.
Je me souviendrai toujours du matin où nous prîmes, finalement, la décision de mettre un terme à notre relation. C'était un lundi matin comme les autres, il me semble, il n'y avait rien de particulier sauf que je venais de me perdre pour toujours. C'est comme cela, que je nous ai tué un matin d'automne, c'est comme cela que je me suis séparé d'une partie de moi, la meilleure sans nul doute. C'est comme cela que je me suis débarassé de ton joli petit minois, ma puce. Comment ai-je fait pour en arriver là ? Qu'est-ce qui n'as pas marché, au fond ? Est-ce que tu as la réponse, mon coeur ? Il n'y avait sans aucun doute plus rien à faire, ni pour elle ni pour moi, alors comment aurai-je pu espérer que ce " nous " auquel on aspirait, autrefois, puisse perdurer ? Nous nous sommes séparés comme cela, de façon contractuel, c'était plus simple. Comme s'il s'agissait d'acheter ou de ventre une maison. L'amour est loin d'être comme les affaires, ce n'est pas aussi facile. En amour on perds toujours, même quand la personne est à quelques centimètres de vous, on se sent loin et démunis en pensant qu'un jour, elle ne sera plus là et qu'au bout de la vie, il y a certainement la mort. Et puis, de toute façon nous nous serons séparés que nous le voulons ou pas. Je pense tout de même que nous n'aurions pas dût prendre une décision, on aurait pu se laisser aller tout doucement chacun de son côté, tous simplement, mais il fallait bien évidemment que les choses soient claires, autrement, ça aurait été compliqué. La seule différence entre commencer et finir une relation amoureuse, c'est qu'au tout début on commence par s'aimer un tout petit peu pour finir par s'aimer beaucoup et à la fin, on commence à s'aimer de moins en moins ,petit à petit, parce qu'on s'aime beaucoup trop. Au tout début on se lâche, nul besoin de prendre quelque décision, on se laisse porter par l'amour de l'autre et on apporte de l'amour à l'autre. Quoi demander de mieux ? Au début comme à la fin, l'amour ne nous laisse nullement le temps, il repart comme il est venu sans qu'on ait le temps de s'en apercevoir et ahuri, on découvre parfois un grand vide au fond de soi suscitant de la colère dû à une entière incompréhension vis-à-vis du fameux état de non-amour. C'est le désamour. Les désamoureux, ne comprenant pas ce qui leurs arrivent s'en veulent, mutuellement. Désormais, les douleurs et les solitudes des désamoureux ne se rencontrent plus, le pont magique s'est effondré avec le temps. Le temps était maintenant venu de tourner la page, d'aller de l'avant et de ne plus regarder en arrière, que pouvaient-ils bien faire ? Sinon, pour une dernière fois échanger un regard vrai, avec un brin de sourire aux lèvres, en se touchant humblement le bout des doigts autour de leurs tasses de cafés.
C'est du vrac, c'est beau, vraiment.
· Il y a environ 12 ans ·jane-doe