Changement

Cette Fille Là

Pour mon tout premier texte, j'ai eu envie d'un changement...

   Marre... J'en ai assez ! Assez d'être la gentille tandis qu'en moi se cache un véritable démon. J'en ai assez des bonnes notes et des mots d'amour soufflés chaque soir par mes parents. J'en ai assez que, chaque jour qui passe, mon père tente vainement de rattraper toutes ses absences par de l'argent. Assez de ma vie. Assez des vies qui s'incrustent douloureusement dans la mienne. 

   Au fond, je n'en demande pas trop. Je veux juste que l'on me laisse en paix. Ne puis-je donc pas rester seule un instant sans que l'on me dérange. 

   Tristesse. Dégoût. Haine. Colère. Acharnement. Larmes. Faux sourires... 

   Ou alors, je le mérite. Je mérite de ne pas m'aimer, de m'inspirer ce dégoût chaque fois que je me regarde dans la glace. Que je vois la peau sur mes os, mes côtes qui saillent, mes hanches qui se voient. Oui, peut-être que je mérite mon sort, mon anorexie, ma mort...

   Oui, peut-être est-ce cela la solution, il faut arrêter de se mutiler pour donner le coup fatal. D'un geste brut, boum ! je me tranche les veines. Le sang va couler, il coule déjà. à flot. Ma main est plongée dans l'eau, l'eau qui maintien ma blessure ouverte. J'hésite à le retirer... Non, on m'a toujours dit que, lorsqu'on commence quelque chose, on le termine. 

   Je m'enfonce encore plus dans la baignoire. Mes yeux se ferme, doucement, lentement, sûrement. C'est la fin.

   Mes paupière doucement s'ouvrent. Est-ce là le paradis, quatre mur immaculé et un lit bien trop bordé. Non... J'ai échoué. Et toutes mes souffrances vont recommencer. La prochaine fois, je ferais plus radical, je sauterais du toit de la maison. 

   Sans m'en rendre compte, je franchis portes et allées, j'arrive à un escalier, un gigantesque escalier. Je le gravis. Puis l'escalier s'arrête, c'était long. Il me semblait sans fin. Oh, c'est beau, d'ici je vois toute le village.

   Là bas ! c'est la maison de mes persécuteurs... Ma maison à moi. Ici ! c'est l'école, là où je vois mes camarades détruit dans les flammes de mon imaginations. Et là... c'est le parc. C'est décidé, c'est ici que je veux mourir. 

   Je me lance, j'ai pris beaucoup d'élan. Je saute. J'ai l'impression de voler, je nage dans les airs. Ma chute est longue. Comme si l'on avait arrêter le temps. Qui donc pourrait faire ça... La mort elle même. Je flotte, petit à petit, les maisons se rapprochent. Le vent fouette mon visage, je touche le sol. J'ai l'impression de rebondir dessus. Tout est toujours au ralenti. Je n'ai pas mal, je... je flotte à nouveau. Je vois les nuages s'approcher à une vitesse extrême, je les dépasse, le... le paradis ? Moi, Lina, 10 ans, je fais l'expérience la plus étrange et la plus redoutée de la vie... La mort. C'est un nouveau départ, un grand changement.

  • Texte qui m'a fortement plu par le sujet abordé car j'en ai écrit de similaires à une époque. Par contre, je trouve l'âge de 10 ans en désaccord avec le thème abordé. Je sais que même les enfants de ce jeune âge peuvent éprouver de vives souffrances au point d'en abandonner la vie, je n'aimerais pas minimiser cela, mais l'ensemble se réfère globalement plus à l'adolescence en elle-même. A ne pas prendre comme une critique négative, c'est un simple point de vue !
    Bonne continuation.

    · Il y a environ 9 ans ·
    Victoria franc%c3%a8s 1

    sylvertia

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