CHAOS, Prémisse.
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CHAOS
Prémisse
1
Sur le tarmac, l'équipe était assez nerveuse. D'un moment à l'autre, un avion était censé atterrir avec la plus grande prudence. Ce fût à l'aéroport de Lungi, en Sierra Leone que Renaud Xavellin fût diagnostiqué porteur du virus ebola. Un membre de la sécurité de l'aéroport, alerté par les symptômes flagrants du jeune homme avait prévenu les autorités compétentes qui avait immédiatement escorté le jeune homme en zone de quarantaine. Il s'était avéré qu'il était effectivement positif au test de dépistage du virus. Renaud était un baroudeur, cela faisait maintenant huit mois qu'il était partis en Afrique de l'ouest. Il se considérait comme un aventurier et aimait à parcourir le plus de pays possible. Il avait commencé son voyage au Mali, ignorant volontiers les mise en garde du gouvernement visant à protéger ses ressortissants. Il aimait se considérer au dessus des autres, il aimait faire ce que peu de gens pouvaient faire. Il était partis il y a huit mois, il était vêtus de sa tenue d'aventurier et il arborait fièrement son sac fétiche. Cela lui donnait un certain cachet. Après un séjour de trois mois au Mali, il avait traversé la frontière à pieds pour se rendre en Guinée où il était resté quatre mois. Il voulait absolument finir son périple par la Sierra Leone ; ce qu'il fît. Renaud aimait plus que tout aller au contact de la population. Le plus loin possible des grandes villes, il allait de village en village, se laissant volontiers bercer par les contes et légendes que les locaux voulaient bien lui raconter. Il aimait aller chez l'habitant, écouter et partager des histoires de toutes sortes. Il n'avait pas beaucoup de sous en poches lors de ses périples mais il trouvait toujours le moyen de se faire loger. Il accostait avec une aisance déconcertante les gens du coin avec lesquels il arrivait très vite à se lier d'amitié. Il ne dormait que très rarement deux nuits consécutives au même endroit. Il rencontrait de nouvelles personnes, échangeait des histoires avec l'habitant, mangeait à leurs tables, dormait dans leur foyers, puis au petit matin, il partait.
Renaud lui même ne s'était pas douté un seul instant qu'il aurait pu contracter le virus ebola. Il était au courant que l'épidémie faisait rage, mais à part pour prendre l'avion, il ne fréquentait pas les lieux peuplés. Lors de ses rapides passages en villes, il portait un masque de protection qui lui recouvrait le nez et la bouche. Les locaux n'était pas étonné en cette période de voir un blanc masqué. Il était plutôt précautionneux, organisé, réfléchis.
Le choc fût énorme quand un groupe d'individus représentant les autorités locales lui demandèrent de les suivre à l'écart de la foule. Sous bonne escorte, il était accompagné jusqu'à l'hôpital de l'aéroport où était préparée une zone de quarantaine récemment installé au vus des événements. Il avait vu défilé bon nombres de personnes avant que la nouvelle ne tombe ; Monsieur Xavellin, nous avons le regret de vous informé que vous êtes porteur du virus ebola. Nous avons contacté l'ambassade de France qui nous a mis au courant de la procédure concernant les ressortissants de votre pays. Un avion d'Air France sera spécialement affrété à votre transport jusqu'à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Votre transport sera effectué dans la journée.
A Paris, l'équipe qui attendait sur le tarmac s'apprêtait à réceptionner le passager. Il devait ensuite être escorté jusqu'à l'hôpital de la Pitié-salpêtrière ou une zone de quarantaine et de traitement avait était préparée à cet effet. Les autorités avaient choisis de ne pas divulguer publiquement l'information. Le transport du patient devait rester secret jusqu'à son arrivée au centre de soins.
Pendant ce temps-là, à quelques centaines de kilomètres d'ici, deux jeunes gens s'apprêtaient à allé dîner en famille.
- On y va ? Dit il à sa femme, impatient.
- Oui oui on y va, je finis de me préparer.
- Tu finis de te préparer ? Ok encore une heure quoi, dit Henri à sa femme sur un ton moqueur.
- Roo tu exagères rétorqua Sylvie, tu sais que je suis nerveuse.
- Nerveuse ? Pourquoi nerveuse ? Je te l'ai dit, mes parents sont adorables, je suis sûr qu'ils vont t'aimer tout de suite.
- Tu est mignon, mais tu n'y peut rien, avec toutes ces choses que tu m'as raconté sur ton père…
- Quelles choses ? Dit Henri plutôt étonné.
- Ba tu sais bien, l'armée et tout ça, les séjours en Afghanistan...
- Ah, l'Afghanistan… lança Henri, dubitatif. En même temps, pourquoi serais tu nerveuse à propos de ça alors que tu ne sais rien sur ce sujet, tout comme moi d'ailleurs…
Le père d'Henri était militaire. Actif depuis bientôt 28 ans, il s'était engagé très tôt au sein des Chasseurs Alpins et il était un rude gaillard. Un homme carré, la cinquantaine, ses cheveux poivre et sel étaient toujours impeccablement coiffés. Un homme propre sur lui. Un homme dont la taille et la corpulence suffisait à imposer le respect.
Henri et Sylvie devait se rendre en ville ce soir. Cela faisait maintenant longtemps que leurs relations avait débuté mais la jeune femme n'avait toujours pas rencontrée les parents de son cher et tendre. Une sorte de dernière étape avant d'officialiser cet amour pourtant déjà vieux de deux ans. Ils n'habitaient pas la région, ils habitaient même très loin des parents d'Henri. Adolescent déjà, le jeune homme rêvait de liberté, d'autonomie, d'aventures. Cela lui avait bien réussi, il était partis à 18 ans du cocon familial pour vivre sa vie. Commençant par des petits boulots, il avait vite compris comment se rendre indispensable pour son patron et il occupait aujourd'hui un poste plutôt important ; il était chef d'atelier dans une entreprise de menuiserie et avait une dizaine d'employés sous ses ordres. Henri avait gravis les échelons marche par marche, faisant preuve autant d'habileté que d'audace. A seulement 25 ans, la vie qu'il s'était construit tout seul lui convenait parfaitement. Il n'avais jamais rien demandé à personne, il était doué de ses mains, mais pas seulement, il avait une aptitude naturel au commandement, sans doute hérité génétiquement de son père. Henri habitait au nord de Paris avec Sylvie. Il aimait se lever tôt, monter dans sa voiture et partir un peu en avance au travail où il dégustait comme chaque matin son café dans l'atelier. Debout près de son poste, buvant sa tasse il feuilletait les commandes des clients à exécuter que son patron avait comme tous les soirs accroché sur le tableau de liège à côté de Marilyn Monroe en couverture de la première édition de Playboy. Henri lisait et pensait déjà à l'organisation de sa journée, à l'organisation de ces gars, comme il disait. C'était un bon job pour un type aussi jeune. Plutôt bien payé, il n'avait vraiment pas à se plaindre. Il prenait un malin plaisir à dire quoi faire à des hommes plus vieux que lui, mais il était toujours juste, toujours humble. Sylvie et lui avaient emménagés dans un appartement au 2ème étage d'un petit immeuble du 18ème arrondissement. Le confort de son foyer l'aidait beaucoup quant il rentrait le soir, fatigué de ces 8 heures de boulot dans les pattes. Sylvie l'attendait toujours, souriante, belle et rieuse. Leurs relations était très importantes à leurs yeux et ils n'avaient jusqu'ici aucun incident de parcours à signaler. Un couple heureux, dans une routine agréable. Henri devait se charger seul d'assumer les dépenses du foyer car Sylvie n'avait pas finis ses études. Cela le réconfortait dans sa position d'homme de famille et lui apportait une certaine satisfaction.
Dans la chambre d'hôtel qu'ils avaient réservée pour l'occasion, Sylvie avait bientôt finis de se préparer. Henri attendait sur le lit, à demi-allongé, télécommande dans la main, il zappait tout en y allant de son petit commentaire à chaque fois qu'il pressait le bouton, maudissant tel ou tel présentateur dont la tête de con l 'insupportait comme il disait. Henri ne regardait jamais la télévision, à chaque fois c'était la même rengaine. Il passait 5 minutes à passer de chaînes en chaînes tout en maudissant machinalement Morandini, Cyril Hanouna et autres animateurs dont il ne supportait pas les émissions.
- Regarde-les tout ces connards, à se ridiculiser dans ces putains de télé-réalités pour gagner un peu de célébrités, dit Henri sur un ton que Sylvie ne lui connaissait que trop bien.
Henri éteignis la télévision et s'allongea de tout son long sur le lit tout en poussant un petit soupir d'impatience. Sylvie sortit de la salle de bain, ses magnifiques cheveux roux étaient coiffés de façon à ce qu'un de ses yeux sois à peine visible, cela lui donnait un charme étonnant. Elle était belle. Sylvie n'était pas très grande mais elle savait se mettre en valeur, sa belle robe bleu épousait parfaitement ses formes. Son décolleté laissait entrevoir un tout petit bout de sa poitrine parfaite, douce et pâle comme de la peau de bébé. Avec ses boucles d'oreilles et ses chaussures à talons assortis, elle avait tout d'une femme fatale. Henri était très fier de sa compagne, et très amoureux. Pour rien au monde il n'aurait laissé quiconque lui faire du mal. Il pouvait se montrer particulièrement violent et sanguin quant il s'agissait de la défendre.
-Je suis prête, dit t 'elle en souriant.
- Mon dieu, que tu est belle, dit Henri en la regardant de haut en bas.
- Hihi, fit t 'elle avec cette petite mimique qui avait le don de charmé Henri.
Les deux jeunes gens, sur leurs 31, quittèrent la chambre d'hôtel pour se diriger vers la voiture. Il s'installèrent, Henri mis le contact et démarra.
- Tu penses qu'on va trouver facilement ?
- Oui je pense, dit Henri sur un ton calme et confiant. Ouais enfin, dans le doute, rentre l'adresse sur le gps : 40 route des Pontets, le restaurant s 'appel le Picabraise. Si y 'a besoin, on s'en servira, mais t'inquiètes, ça va le faire.
Sylvie esquissa un petit sourire.
- Quoi ?! Demanda Henri un brun agacé.
- Rien mon cœur. Olala, je te jure, toi et ton ego, dit Sylvie en Souriant.
Vingt minutes plus tard et après seulement deux petits détours, comme Henri aimait à dire, le couple arriva au restaurant et sans l'aide du GPS. La voiture se gara sur le parking. Sylvie poussa un petit ouf de soulagement tout en ajoutant qu'elle était contente qu'ils ne soient pas en retard.
- Je t'avais dit qu'on arriverait à l'heure, dit Henri à sa douce, l'air fier.
- Oui oui, esquissa t 'elle.
Sylvie était toujours amusée par ces petites victoires qui flattaient l'ego de son homme. Elle le connaissait sur le bout des doigts et s'amusait beaucoup de le voir toujours aussi sur de lui, même quand cela n'était pas gagné à l'avance. Combien de fois l'avait t 'elle entendu dire « T'inquiètes, ça va le faire ». Et combien de fois avait elle eu à écouter ses excuses quant « ça ne le faisait pas ».
Elle avait l'air un tout petit peu nerveuse, il faut dire que cela faisait maintenant deux ans que Henri repoussait le moment où il présenterait ses parents à sa compagne. Il avait toujours le don de trouver une bonne excuse pour ne pas y aller, la plus fréquente étant bien sûr la distance qui les séparaient les uns des autres. Cela l'avait intriguée profondément. Henri n'était pas forcément logique quant il s'agissait de parler de ses parents. Il les avaient décris à la jeune femme comme étant assez froid et trop carré. Quand la jeune femme lui faisait part de ses craintes à l'idée de les rencontrer, il répondait simplement qu'ils étaient adorable et que tout se passerait bien. Henri coupa le contact et déboucla sa ceinture.
- Attends, dit Sylvie.
- Quoi?répondit Henri, surpris.
- Faut que je t'avoue un truc, je stress…
- Tu stress?demanda Henri très étonné.
- Oui je stress!répondis Sylvie, puis elle souffla.
- Mon cœur, exprime toi. J'ai du mal à te suivre, tout à l'heure tu était contente et maintenant tu me dit que tu stress…
- C'est moi qui ai du mal à te suivre, dit elle en le coupant. Un jour ce sont des dictateurs, le lendemain ils sont adorables… Je ne comprend pas, donc je stress…
- Écoute, tu est sure que c'est le moment de parler de ça ? Parce qu'en fait si tu veut, ils nous attendent… répondit Henri assez froidement. En plus tu est mignonne, mais je n'ai jamais dit qu'il étaient des dictateurs.
- Non pas des dictateurs, mais les rares fois où tu me parle d'eux, tu n'en dit pas que du bien… Et depuis que nous avons prévus ce dîner, à chaque fois que je te fait part des mes inquiétudes, tu me calme avec ton « gna gna gna ils sont adorables »
- Tu te souviens de ce que je t'ai dit à propos de mon grand-père?demanda Henri.
- Évidement ! Il était espion ou je sais pas quoi.
- Espion, répéta Henri en souriant. Oui enfin disons qu'il travaillait dans le renseignement, je ne t'ai jamais donné de détails, car je n'en ai pas. Le jeune homme soupira. Disons que dans ma famille, la carrière militaire est une vocation, excepté pour moi. Je suis le fils qui déçois…dit le jeune homme, laconique.
- Pourquoi seraient ils déçus par toi ? Tu travaille dur, tu gagnes bien ta vie et tu t'assumes totalement ; tu est quelqu'un de bien et tu as un grand cœur. Sylvie posa sa main sur l'épaule de son compagnon. Henri se rapprocha d'elle, posa la main sur sa nuque et l'embrassa avec tendresse.
- Disons que j'étais censé faire une carrière militaire et j'en ai choisis autrement. Nous nous sommes quittés fâchés.
- Et ta mère, demanda la jeune femme, elle aussi elle est fâchée ?
- Ah ma mère...dit il penseur. Disons que dans la discussion, apparemment elle n'avait pas son mot à dire…
- Tu m'expliques?demanda Sylvie interloquée.
- Tu sais les femmes de militaires sont souvent soumises à leurs maris, enfin je crois, enfin en tout cas ma mère est soumise à mon père si tu préfères. C'est comme ça.
- Et en quoi ta mère est fâchée contre toi?demanda la jeune femme.
- Elle ne l'est pas. Dommage collatéral… C'est tout, lança t'il pour clore le débat.
Sans surprise, le repas fût assez froid. La mère d'Henri était très heureuse de le revoir après trois longues années de coups de fils occasionnels. Elle était aussi plutôt heureuse de rencontrer la jeune femme qui partageait la vie de son fils mais ne le montrait que timidement. Quant à son père, il était égal à lui même. Il avait accueillis Henri avec une poignée de main accompagné d'un simple « fiston »… Le restaurant était très chaleureux, lieux très convivial où les familles aimaient se retrouver. Dans un univers en apparence médiéval, le restaurant était plutôt grand. Henri avait un peu de peine en regardant les tables alentours, les gens qui s'y trouvaient s'y amusaient plus qu'à leurs tables. Henri avait hâte d'en finir même si il était heureux de les revoir. Quelques discussions sans importances venaient de temps à autres briser les silences glaciales à répétitions.
- Tu sais, en ce moment, la situation mondial est assez tendus, Poutine me surprendra toujours, dit Marc, le père d'Henri.
- Oui j'ai regardé les informations, tu crois que c'est vrai tout ce qui se passe ? La colonne de blindés qui est entrée en Ukraine, Poutine qui aiderait et armerait les militants pro-russe ? Henri se rend compte qu'il n'aurait peut être pas dût poser cette question.
- Évidement que c'est vrai!rétorqua vivement son paternel. Ce type est le pire fumier qu'on ai vus depuis longtemps, las bas bien au chaud dans son kremlin, à chier dans la soie et à magouiller avec ses sbires… Je te le dit moi, il faut que notre armée sois prête, entraînée, dissuasive. Il n'y à que comme ça que l'on arrivera à se faire respecter sur le plan international. Un pays fort, un pays qui a de la voix, un pays qui a du cran et qui ose s'opposer aux grandes puissances quand elles dépassent les bornes. Quand je pense qu'on va encore baisser notre froc devant cet enculé de rouge !
- Ouais, sûrement, dit Henri.
Marc se tourna vers Sylvie.
- Et vous Sylvie, vous tenez-vous informé de ce qui se passe dans le monde ?
- Et bien non, pas tellement, dit elle assez gênée. En ce moment je suis en dernière année de mon bac professionnel et j'ai beaucoup de travail, je vous avoue que je n'ai pas trop le temps.
- On a toujours le temps de savoir ce qui se passe, il suffit de le trouver, rétorqua Marc très sèchement. Henri et Sylvie se lancèrent un petit regard équivoque.
Henri pris la parole pour venir en aide à sa compagne.
- Papa, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus, tu pourrais laisser la géopolitique à ceux que ça concerne s'il te plaît. On est pas venus manger avec vous pour parler de Poutine. Je suis venus vous présenter Sylvie, je suis venus car ça fait très longtemps qu'on ne s'était pas vus, et que je trouve ça normal de venir avec Sylvie, la femme qui partage ma vie.
- Et de quoi veut tu qu'on parle?répondit Marc.
- Et bien je ne sais pas, tu pourrais t'intéresser au minimum à ce qui se passe dans ma vie. Marc fulminait.
- Mais je m'y intéresse. Tout homme devrait être capable de s'assumer, de trouver du temps pour soi, pour sa famille mais aussi pour son pays. Tu travail, tu mène une vie de couple mais tu ne t'intéresse pas à la défense de ton propre pays. Il fût un temps, les jeunes hommes étaient appelés à servir. Sans rechigner nous répondions présent à l'appel et il était normal de donner de son temps pour servir la France. Aujourd'hui vous les jeunes, vous croyez qu'en passant 5 heures le cul vissé sur une chaise pour votre journée d'appel, vous avez fait votre devoir?Marc s'énervait légèrement. Tu aurais dût t'engager, tu aurais appris les vrais valeurs, celles que tu as toujours refusé en bloc venant de moi. Peut être qu'un temps d'armée t'aurais mis du plomb dans la cervelle.
- Écoute si à chaque fois que l'on se voit, ton armée de mes deux est un motif de dispute ; on ne se verra plus!Henri commençait à bouillir de l'intérieur.
- A chaque fois c'est la même chose! Quand va tu grandir ?!
- Et toi quand va tu comprendre que c'est déjà fait ?! Je n'ai pas fait l'armée, d'accord ! Je n'ai pas servis mon pays, d'accord ! Et bien aujourd'hui ça marche comme ça !
Le ton montais rapidement entre les deux hommes . Comme à son habitude, la mère d'Henri restait effacée et se contentait de sourire niaisement. Affectée par la tension qui régnait, elle tentait toujours de changer de sujet en parlant cuisine. Ce qui dans le contexte semblait totalement absurde. Sylvie tenta bien tant que mal de répondre, elle aussi très mal à l'aise par la tension entre les deux hommes. Dans cette petite trêve gastronomique, les deux hommes ne se regardaient que très peu. La tension était palpable mais Henri ne se laissait pas démonter. Il voulait absolument tenir tête à son paternel et lui montrer qu'il était un homme, un vrai. Trop de fois il s'était écrasé, il n'en était plus question.
La suite du dîner fut semblable au début. Après avoir parcourus tous les sujets d'actualités, de l'épidémie d'ebola en Afrique de l'ouest en passant par les frappes aériennes contre les forces de l'état islamique en Irak et en Syrie, le dîner touchait à sa fin. Henri était de plus en plus impatient d'en finir et espérait vraiment pouvoir avoir une ou deux minutes seul avec sa mère pour pouvoir lui parler sans la présence de Marc ; ce fût le cas. Henri et Sylvie purent avoir deux minutes de conversations agréable pendant que Marc était aux toilettes. A la fin de la soirée, les au revoir fût bref sur le parking du restaurant. Henri n'avait pas dit à ses parents qu'ils avaient fait la route depuis la capitale spécialement pour ce dîner ; il leurs avaient dit que lui et sa compagne étaient dans les environs chez des amis pour un mariage. Comme d'habitude, Henri les quittaient le cœur brisé… Seulement, il pouvait compter sur le réconfort de sa douce, cela l'aidait beaucoup. Ils remontèrent dans la voiture et retournèrent jusqu'à leurs hôtel. Sur le chemin du retour, Sylvie se tourna vers Henri et lui dit :
- J'ai compris…
Aucun autres mots ne fut échangé sur le chemin de l'hôtel.
Arrivée dans la chambre, Henri dénoua sa cravate et la jeta par terre. Il était plutôt triste. Il alla prendre une douche. Sylvie l'attendait sur le lit, songeuse. Cette douche lui sembla longue, très longue. Henri sortit de la salle de bain et rejoignis sa compagne sur le lit. Il était torse nu, une serviette autour de la taille. Elle était en sous-vêtements. Il se posa doucement à côté d'elle ; elle le pris dans ses bras. Henri n'était pas le genre d'homme à pleurer. Ses larmes restèrent une fois de plus à l'intérieur. Sylvie rapprocha ses lèvres de celles d'Henri, elle l'embrassa délicatement. Ils respiraient tout deux de plus en plus en fort. Henri commença à la caresser, il descendis sa main délicatement sur son torse magnifique et la caressa avec douceur, avec tendresse. Il fit descendre sa main doucement vers son entre-jambes, elle poussa un petit soupir de plaisir. Sa main qui la caressait, son souffle chaud sur sa nuque, la raideur de son sexe en érection contre sa jambe. Elle en devenait toute excitée. Ils s'enlevèrent mutuellement leurs sous-vêtements dans un balai de caresses et de baisers langoureux. Ce soir là, Henri lui fit l'amour comme jamais ; après trois orgasmes tonitruants, ils s'endormirent en chien de fusil, à deux, heureux…
2
Le patient X avait était diagnostiqué porteur du virus ebola à l'aéroport de Lungi_Sierra Leone. Une équipe de spécialiste était en place à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle et avait pris en charge le patient. Le transport était effectué dans une ambulance spécialisée, accompagnée par deux voitures des services d'hygiène comprenant chacune des spécialistes des maladies infectieuses, le tout escorté par deux voitures de la Police National formant un cortège long et bruyant fonçant à toute vitesse.
- Tu crois que ça pourrait se propager ? Demanda le jeune policier à son collègue dans la voiture de tête.
- Je n'en sais rien, en même temps, j'pense que ces gars-là savent ce qu'ils font. Répondis l'adjudant Romero, inquiet.
- T'imagines ? Ebola, en France… Il paraît que c'est une vrai saloperie ce truc-là…
- Je sais ! Je sais…répondit le policer expérimenté avec un peu d'agacement. Regarde la route et concentre toi ! Si ça bouchonne, gueule par la fenêtre ! C'est pas le moment d'avoir un accident compris ?! Le jeune policier acquiesça d'un léger signe de tête.
Le cortège fonçait à vive allure dans la capital, traversant les arrondissements les uns après les autres sous les yeux curieux et inquiets des Parisiens qui assistaient à la scène. Le véhicule de tête menait la cadence, la sirène combiné à l'agressivité de la conduite du policier suffisait à libérer la voie. Les voitures s'écartaient naturellement sur les côtés, dans le bazar perpétuel de la capitale, le convoi arrivait à se frayer un chemin jusqu'à deux pas de l'hôpital. Contre toutes attentes et à seulement quelques kilomètres de celui-ci, le convoi fit halte dans les bouchons.
- Poussez-vous ! Dégagez la voie ! Hurla le jeune policier par la fenêtre du véhicule.
Forcée de s'arrêter, la voiture de tête se gara sur l'accotement, les deux hommes descendirent. L'adjudant Romero donna ordre au jeune policier de se placer de l'autre côté de l'intersection pour essayer de libérer la voie. Les deux hommes, séparés de quelques mètres essayaient tous deux de faire la circulation pour que le cortège puisse passer et arriver le plus vite possible à l'hôpital. Les voitures étaient à l'arrêt, au niveau de l'intersection. Là-bas, à l'hôpital, une équipe attendait sur le parvis des urgences, nerveuse et concentrée. Le cortège n'arrivait pas à avancer, malgré tous les efforts des deux policiers qui allaient de voiture en voiture pour dégager la voie. L'intersection était bondé, le feux passait du rouge au vert mais personne ne pouvait avancer. Dans le vacarme des sirènes, les automobilistes avaient essayés au mieux de s'écarter voyant le cortège arriver derrière eux. Les gyrophares de la police éclairaient les devantures des immeubles et rayonnaient sur les vitres des bâtiments ainsi que des voitures présentes. Des piétons curieux restaient sur les trottoirs et assistaient à la scène, pour ne pas en manquer une miette.
- Tu crois que c'est quoi?demanda un piéton à son ami, sur le trottoir adjacent aux véhicules. L'homme essayait d'apercevoir l'intérieur de l'ambulance en se tenant maladroitement sur la pointe des pieds.
- Pfff, j'sais pas, répondit l'autre homme. Encore un VIP à escorter à l'hôpital. Nous on peut crever en attendant les secours et messieurs les riches ont le droit à leur petit cortège de connards en uniforme.
Péniblement, l'adjudant et son collègue arrivaient à libérer un peu la voie, avec l'aide de leurs trois collègues qui avaient laissé eux aussi leur véhicule ; garé, gyrophare allumé, juste derrière l'ambulance. Les cinq hommes couraient partout, faisant de grand signe énervés, montrant l'urgence de la situation. La foule de piéton sur les trottoir ne cessait de croître. L'adjudant fit un signe au convoi, il pouvait repartir. Le convoi avançait, puis accélérait à toute allure pour passer l'intersection quand soudainement, un bus surgit de la rue perpendiculaire et vint percuter de plein fouet la voiture qui était au nez de l'ambulance. Le choc fût terrible, la voiture fut éjecté sur le côté avec une force incroyable et partis en tête à queue à une vitesse effrayante, allant se cogner de tout son élan contre un camion citerne placé sur le bas côté, près de la station d'essence. La citerne commençait à fuir, endommagé par le choc, des litres de kérosènes se répandaient sur le sol. L'ambulance avait pillée et était partis elle aussi en tête à queue. Les autres voitures du cortège réussirent à éviter la collision. Les policiers, sur la voie furent dans un premier temps choqués par la scène. L'adjudant Romero donna de la voix.
-Putain ! Hurla l'adjudant qui assistait médusé à la scène. Vite ! Venez avec moi ! Hurlait t'il à ses collègues qui était restés passif sur le moment.
Le cortège était maintenant à l'arrêt, stagnant au milieu d'une énorme marre d'essence qui ne cessait de croître. Les hommes présent, paniqués, fuyaient leurs véhicules et essayer de s'enfuir le plus loin possible de la rue, sachant pertinemment que l'épouvantable était à deux doigts de se produire. Les hommes du convoi quittèrent leurs véhicules dans une panique tel que personnes n'était plus capable de savoir quoi faire. L'instinct de survie prenant le dessus, les hommes de la police ainsi que les spécialistes essayèrent de s'éloigner le plus vite possible de la zone accidenté sans se soucier du patient, sentant que l'explosion était proche.
- Qu-es qu'on fait ? Putain qu'es qu'on fait ?! Demanda l'ambulancier à son collègue sur un ton hystérique. On laisse le patient ? Viens on s'en fous, putain sauvons notre peau !
- Ouvre la porte ! Répondit le deuxième homme, il reste plus que nous et ce pauvre con, je compte pas crever pour lui, qu'il flambe ! Et son ebola avec !les mots de ce dernier résonnaient dans la tête du patient qui compris que sa situation était précaire.
Tout le monde quittait les lieux, les deux ambulanciers, en combinaisons anti-bactériologique quittèrent péniblement le véhicule, laissant la porte de derrière grande ouverte, essayant de se frayer un chemin loin de cette catastrophe. La rue était maintenant jonché d'essence, l'odeur qui s'en dégagé était nauséabonde et faisait tourner les têtes. Nombreux étaient ceux qui gisaient sur le sol, inconscient, respirant et haletant dans cette gigantesque flaque. Le kérosène s'écoulait encore et encore de la citerne. En plus de se répandre sur la chaussée, il dévalait les caniveaux en un petit torrent extrêmement inflammable et rapide. La scène était inimaginable, tous les hommes du cortège, hormis ceux tombés dans les pommes sur la voie, étaient sur le trottoir à une bonne distance de sécurité. Muets et impuissants, leurs bouches étaient grandes ouvertes et leur yeux ne reflétaient que le désespoir. Un hélicoptère de la police, arrivé très rapidement sur les lieux tournoyait autour de la zone tout aussi impuissant. Tout ce kérosène qui ne demandait qu'à s'enflammer, tout ces véhicules abandonnés, ces corps inerte baignant dans cette flaque aux reflets caméléon… La porte de l'ambulance grande ouverte laissait entrevoir le corps immobile du patient porteur du virus. Masque à oxygène sur la bouche, il était allongé sur le brancard, recouvert d'une couverture de survie. La porte de l'ambulance n'était pas censé être ouverte avant l'arrivée à l'hôpital. Un sas de décontamination était prévu à cette effet. L'ambulance devait être amenée jusqu'à ce sas, hermétiquement fermé, les hommes devait ensuite ouvrir la porte et pousser le brancard du patient dans le long tunnel de plastique jusqu'à la zone de quarantaine. Le virus se transmet à l'homme à partir des animaux sauvages et se propage ensuite dans les populations par transmission interhumaine. Tout les membres de l'équipe spécialisée qui étaient sur le lieu de l'accident le savaient. Le virus était là, dans cette ambulance, sans aucune protection, sans aucune quarantaine. Il était libre de se propager, en plein Paris.
Sur les lieux, personnes ne bougeaient. Les policiers et les spécialistes restaient à portée de vue de l'ambulance tout en gardant une bonne distance de sécurité. Certains curieux téméraires osaient rester à proximités des policiers. Les autres Parisiens étaient tous plus loin, à deux cents mètres de là, regroupés près d'un grand rond-point. Les civils s'interrogeaient tous. Pourquoi personne ne bougeaient ? Pourquoi personne ne donnaient d'ordres ? Pourquoi aucun renfort n'arrivaient ? Pourquoi diable un si gros cortège pour une simple ambulance ? Tant de questions qui restaient sans réponses. Au loin les Parisiens regardaient. Plus près, les policiers regardaient aussi, sachant ce qu'il y avait à l'intérieur de l'ambulance, ils étaient terrifiés.
- Regardez ! Il bouge ! Cria l'adjudant Romero à ses collègues.
Le patient qui était dans l'ambulance, se redressa péniblement. Assis sur le brancard, un peu hébété, il n'était pas tombé dans les pommes grâce à ce masque qui l'aidait à respirer mais la cascade l'ambulance l'avait un peu remué. Péniblement, il essayait de se mettre debout. Lui aussi avait le droit de sauver sa vie. L'ambulance était inaccessible pour les policiers qui ne voulaient pas se risquer à s'approcher de la zone. L'homme, qui avait l'air fatigué et très malade se tenait debout dans l'ambulance, sa main droite posé sur la paroi du véhicule, il avait l'air essoufflé. Sa blouse bleue était tachetée de rouge, éclaboussée par sa toux sanguinolente et virulente. L'homme essayait de descendre de l'ambulance, il posa son pied sur le sol et sentis le kérosène mouiller son pied. Il n'avait pas l'air paniqué. Il se tenait là, debout, tanguant sur place. Il pris une large respiration et enleva son masque à oxygène. Il fixa les hommes qui se tenaient à bonne distance, puis il commença à marcher dans la direction opposé, se dirigeant vers une ruelle adjacente.
- Mais qu'es qu'il branle ?! Interceptez-le ! Interceptez-le ! Hurla frénétiquement l'adjudant.
- Mais mon adjudant, aucun homme ne s'approchera ! Nous ne sommes pas protégés, et que faites vous de l'essence ? Aucun homme ne veut se faire sauter !répondit un autre policier, la peur dans le regard. Il faut prévenir le préfet, il nous faut des renforts, il nous faut de l'aide !
- Putain de bordel de merde ! Vous, les sois-disant spécialistes, essayez de faire le tour, essayez de le rattraper avant qu'il ne sois trop tard !
Le patient, à présent hors de portée de la flaque d'essence, s'éloignait petit à petit en titubant. Les spécialistes des maladies infectieuses courraient le long de l'autre trottoir, essayant d'arriver le plus vite possible au niveau de l'homme, très ralentit par leur grosses combinaisons. On aurait crus voir deux astronautes sortis de nulle part, faisant de grandes enjambés, vêtus ainsi, il était très patauds. Le premier homme arrivait pratiquement au niveau de la bouche d'égouts quand il fut éjecté à toute vitesse dans les airs à une hauteur incroyable. Le souffle de l'explosion réduit en poussière le deuxième qui était à seulement cinq mètres derrière lui. L'explosion, ainsi que le souffle se propagèrent à une vitesse incroyable, le bruit sourd qui en résultat ressemblait à une explosion nucléaire. La station service attenante pris feu elle aussi et explosa dans un vacarme similaire. Les policiers furent tous éjectés violemment contre le mur derrière eux et tombèrent tous inconscient. Il en fût de même pour de nombreux civils qui étaient restés trop près ; la police n'ayant pas eu le temps de mettre en place un périmètre de sécurité. A terre, les flammes commencèrent à se répandre et à les dévorer petit à petit sous les yeux horrifiés des milliers de parisiens qui regardaient la scène de loin ; eux aussi abasourdis par la puissance terrifiante de l'explosion. L'hélicoptère de la police fut soufflé et alla se fracasser contre un immeuble, créant ainsi une deuxième explosion, accompagnée d'une chute impressionnante de débris provenant de l'immeuble qui pris feu à son tour. Le chaos était totale, une épaisse fumée noir s'élevait au dessus de Paris. On ne pouvait qu'entendre le bruit des alarmes de voitures et des hurlements terribles et perçant des civils horrifiés par la scène qui couraient dans tous les sens dans un mouvement de panique totale. Les gens couraient, se bousculaient, certains tombaient et se faisaient piétiner par la foule incontrôlable qui cherchait désespérément à fuir cette atrocité, laissant derrière elle quelques corps inanimés et aplatis par les milliers de pieds qui venait de les fouler.
Après l'horreur, les secours n'allaient pas tardé à arriver. De loin on entendait le bruit assourdissant de centaines de sirènes qui convergeaient toutes vers le lieux de l'accident. Hélicoptères, voitures de polices, camions de pompiers, voitures ministérielles, voiture du préfet, voiture du chef des pompiers etc...tous allaient sur le lieux de la catastrophe. Les médias arrivèrent en masse, les camions et hélicoptères de toutes les chaînes et radios arrivaient sur place. Personnes ne disposaient d'informations, tous croyaient en un attentat terroriste ;réponse agressive des talibans à l'encontre de la France. Tout le monde pensaient dans un premier temps que c'était un attaque visant à punir la France pour ses frappes aériennes sur les forces djihadistes en Irak et en Syrie. La confusion était totale. Tout le monde le pensaient, à l'exception de l'équipe de spécialistes qui attendait toujours le patient sur le parvis de l'hôpital ainsi que le responsable du service. Ils avaient entendus au loin les explosions mais ne se doutaient pas que cela pouvait avoir un lien avec le patient porteur d'ebola qu'ils attendait. Les réseaux téléphoniques étaient sur le moment saturés à cause du grand nombre d'appels résultant de la catastrophe. Mr le Président de la République fût immédiatement mis au courant, il n'eut pas à décrocher le téléphone ; le bruit lui parvint jusque dans son lit, le réveillant ainsi en sursaut. Par sa fenêtre, il pût voir l'épaisse fumée noire qui couvrait petit à petit tout le ciel Parisien, laissant retomber une fine couche de cendre qui grisait tout le paysage. Il était 7h20 ; les officiels couraient partout, essayant de savoir ce qu'il c'était passé. Le Président attendait avec impatience qu'on lui rende compte des événements. Tout le monde était sur le pied de guerre ; ne sachant ni le pourquoi du comment.
Le préfet, arrivé sur place, donna ses directives au chef de la police ainsi qu'au chef des pompiers. La catastrophe devait être maîtrisée. Les feux devaient êtres éteints. Les victimes devaient êtres secourus. Les corps devaient êtres évacués. Il fallait protéger la vie de tout ceux qui étaient sur place. Un périmètre de sécurité fût installé tant bien que mal ; il était très difficile de repousser la horde de curieux, la horde de journalistes. D'un côté on voulait satisfaire sa curiosité, persuadé de vivre à ce moment même le 11 Septembre à la Française. De l'autre, on voulait l'exclusivité. Civils et journalistes se bousculaient pour être au plus près, donnant énormément de fil à retordre aux forces de polices qui tentaient de contenir cette immense foule. Le préfet appelait toutes les compagnie de CRS disponible et proche en renfort. Des membres de la Garde Républicaine venaient prêter mains fortes, tout en laissant assez d'hommes pour continuer la surveillance des bâtiments officiels ; dans la crainte d'une seconde attaque terroriste. Dans les esprits, nous avions bel et bien subis une attaque.
Ce fût seulement au bout de plusieurs longues et pénibles heures que le calme fut rétablis. Dans un premier temps, tout les feux furent éteint par les courageux pompiers qui eurent trois blessés à déclarer. Tous les effectifs de la capitale étaient sur le coups. Une fois les feux éteints et les immeubles aux alentours évacués, les pompiers s'attelèrent à mettre les cadavres calcinés dans des sacs mortuaires. Mis en ligne sur le trottoir, la scène était macabre, une cinquantaine de sacs étaient posés ainsi. Les carcasses des voitures calcinés ne furent pas évacués tout de suite. La zone était sinistré, mais praticable.
« Flash spéciale. Mesdames et Messieurs, au moment où nous parlons, une terrible catastrophe vient de nous frapper de plein fouet. En effet, ce matin peu après sept heures, un accident aurait coûté la vie à de nombreuses personnes en plein cœur de Paris. Une déflagration impressionnante dût à l'embrasement d'un camion citerne aurait fait exploser une station service. Selon nos sources, une bombe aurait était la cause de cette catastrophe. Sur place, retrouvons notre envoyé spéciale.
- Oui Denis en effet, je me trouve en plein cœur de Paris, dans le 13ème arrondissement où vient de se dérouler un terrible accident. Sur les lieux, les informations sont difficiles à obtenir mais pour l'instant, la thèse de l'attentat terroriste est à envisagé. Ce matin, aux alentours de sept heures, un camion citerne aurait explosé juste à côté d'une station essence, provoquant ainsi l'embrasement de celle-ci. Sur place l'horreur est totale, on dénombre pour l'instant une cinquantaine de morts, et le bilan ne cesse de s'alourdir… Nous reviendrons sur la situation dès que nous aurons plus de détails. »
Dans l'incertitude la plus totale, personne ne songeait au patient porteur d'ebola. Les officiels ainsi que les services habilités savaient pertinemment que le convoi avait explosé dans la catastrophe, mais tout le monde pensaient que le patient avait lui aussi brûlé vif dans l'explosion ; se débarrassant ainsi du virus qui n'aurait pas pu survivre à un tel brasier. Ce n'est que quelques heures plus tard, quand les pompiers eurent finis de débarrasser les corps calcinés restant dans certains véhicules que l'on constatait l'absence de cadavres à l'intérieur de l'ambulance. La découverte fût terrible. A l'heure du rapport, la peur se faisait de plus en plus grande. Un homme porteur de la souche ebola était errant dans la nature. L'information devait rester secrète…
Immédiatement après la remise du rapport, une cellule fût mise en place ; formée d'individus triés sur le volet, ils avaient pour mission de retrouver le patient avant qu'il ne puisse transmettre le virus à quinconce. Ces hommes, entraînés et conscient de la menace arrivèrent sur le terrain pour recueillirent des informations. Tout le monde vaquaient à ses occupations et la zone était encore sinistré. Pompiers et policiers était encore sur les lieux, ainsi que plusieurs équipes télévisées. L'équipe en charge de retrouver le patient était composée de quatre individus ; trois enquêteurs des services de polices accompagnés d'une spécialiste des maladies infectieuses. La jeune femme avait était contactée très vite après la catastrophe, elle avait appris tout d'un coup et cela lui fit sur le moment froid dans le dos. Elle fût immédiatement après le briefing transportée en hélicoptère sur les lieux où elle devait retrouver les trois enquêteurs affectés à cette mission. Le plus grand se nommait Hervé, en service depuis déjà dix-sept ans il avait était nommé chef de la mission. L'homme donnait des directives très clairs et tout le monde sût tout de suite quoi faire. Ils formèrent deux binômes, il avait choisi d'être avec la jeune femme. Chacun de leurs côtés, ils essayaient de glaner des informations en allant se renseigner auprès des habitants proches.
Le patient avait réussi à se frayer un chemin jusqu'au quais de Seine. Dans le chaos généré par le spectaculaire accident, il n'avais pas eu de mal à passer inaperçu. Il s'était maintenant réfugié sous le pont de Bercy. L'homme n'était plus apte à penser après la forte concentration de médicaments et d'antidouleurs qu'il avait avalé. Il aurait était très dur à repérer, sous le ponts il s'était caché sous une voûte humide et sombre. Des vieux cartons et canettes vides au sol témoignait de fréquents squattages. Les SDF aimaient s'y abriter car il n'y avait pas beaucoup de passages. Pour l'instant il n'y avait personne excepté l'homme qui venait de s'allongeait à même le sol. Il était en très mauvais état et il crachait beaucoup de sang à chaque fois qu'il toussait. Il n'avait plus conscience de sa situation ; il n'avait pas conscience d'être une telle menace. Petit à petit, l'homme sombrait dans un profond sommeil. Pieds nus, avec pour seul habit une blouse bleue tachetée de sang, il gisait au sol.
Paris, comme de nombreuses capitales avait une forte concentration de rats. Sur les quais de Seine, il était fréquent de les voir galoper. Un rat s'approchait doucement de l'homme qui était toujours au sol. Le petit rongeur était porteur de la rage ; il s'approchait petit à petit, intrigué par l'odeur nauséabonde qui émanait de l'homme. Le rat s'approchait, humant et reniflant ces odeurs alléchantes. Au moment où le rat était monté sur le torse de l'homme, celui-ci eux une quinte de toux qui effraya subitement le rongeur. Celui-ci, pris de peur infligea une morsure à l'homme au niveau de la poitrine et s'enfuit en courant à toute vitesse. La rage est une affection virale qui survient le plus souvent après la morsure d'un animal enragé.
« Le virus de la rage se fixe sur le système nerveux central, plus précisément sur le cerveau et la moelle épinière aussi bien chez l'humain que chez l'animal. Pendant la période d'incubation, c'est-à-dire entre le moment de la contamination et l'apparition des symptômes, le virus se déplace le long des nerfs jusqu'à ce qu'il atteigne le cerveau. Ce processus dure au moins 10 jours et, en moyenne, de 30 à 50 jours. L'infection provoque une inflammation du cerveau et de la moelle épinière. Elle peut se transformer en encéphalopathie et entraîner la mort. Une encéphalopathie est une affection d'origine diverse qui modifie le fonctionnement ou l'organisation du cerveau. »
L'homme qui était déjà porteur de la fièvre hémorragique ebola se retrouvait maintenant porteur de la rage. Gisant sur le sol, en plein cœur de la capitale, une mutation génétique était en train de s'opérer...
3
Devin et Clémence ne regardaient que très rarement les informations. Ils venaient tous deux de s'installer dans un petit lieux-dit au centre de la Bretagne. Lui était maraîcher ; elle était vendeuse. Dans leur somptueuse maison isolé du reste du monde, ils étaient heureux. Le terrain qui entouré la maison était soigneusement entretenu. De jolies massifs venaient habiller à la perfection la pelouse tondu rigoureusement par Devin. Le coin pergolas était leur lieu préféré, ils aimaient inviter des amis, allumer le barbecue et s'enfiler quelques bières les doigts de pieds en éventails. De là ils riaient et pouvaient contempler la beauté de la nature avoisinante. Ils étaient fières de voir leurs deux chiens s'épanouir dans ce vaste jardin. Paisiblement, la vie suivait son cours non loin de la ville de Guingamp.
Devin sortait de la maison avec un plateau à la main et se dirigeait vers la pergolas où se trouvait sa compagne et leurs deux amis. Il trébucha presque sur Riki, son malinois, puis se rattrapa in-extremis sans renverser la moindre goutte.
- Putain j'ai eu chaud, dit il fier de lui.
- T'as pensé au glaçons ? Demanda Clémence tout en étant sure que la réponse serait négative.
- Ah merde non.
- Évidement, les mecs… rétorqua la jeune femme sur un ton amusé.
- En même temps si tu ne me le dit pas, je ne risque pas de le deviner…
- En même temps vu qu'il fait chaud, je me disais que tu y aurais pensé par toi même, quichon.
- Ok ok, j'y retourne, tu sais moi je suis bête et discipliné, tu me le dis, et j'y vais. Devin posa le plateau sur la table et retourna dans la cuisine. Il ouvrit le congélateur et commença à remplir un bol de glaçon quant il entendis Clémence parler fort au loin ;
- Mon cœur, allume la radio s'il te plaît.
- RTL 2 ? Demanda le jeune homme.
- Évidement, répondis Clémence.
Devin retournait à l'extérieur et vint s'asseoir à la table. Les amis étaient détendus et profitaient de cette journée ensoleillé quant soudain, un flash spécial vint interrompre Shiny happy people, R.E.M.
« Flash spéciale. Mesdames et Messieurs, au moment où nous parlons, une terrible catastrophe vient de nous frapper de plein fouet. En effet, ce matin peu après sept heures, un accident aurait coûté la vie à de nombreuses personnes en plein cœur de Paris. Une déflagration impressionnante dût à l'embrasement d'un camion citerne aurait fait exploser une station service. Selon nos sources, une bombe aurait était la cause de cette catastrophe. Sur place, retrouvons notre envoyé spéciale.
- Oui Denis en effet, je me trouve en plein cœur de Paris, dans le 13ème arrondissement où vient de se dérouler un terrible accident. Sur les lieux, les informations sont difficiles à obtenir mais pour l'instant, la thèse de l'attentat terroriste est à envisagé. Ce matin, aux alentours de sept heures, un camion citerne aurait explosé juste à côté d'une station essence, provoquant ainsi l'embrasement de celle-ci. Sur place l'horreur est totale, on dénombre pour l'instant une cinquantaine de morts, et le bilan ne cesse de s'alourdir… Nous reviendrons sur la situation dès que nous aurons plus de détails. »
Les quatre amis étaient médusés. Ils restèrent silencieux, se regardant à tour de rôle les uns les autres. Pendant quelques secondes, le silence fût total. Comme si le monde venait de s'arrêter de tourner. La musique repris au bout de quelques secondes et cela sembla absurde au yeux de tout le monde.
- Putain, c'est chaud… dit Devin, timidement.
- Une attaque terroriste ? Sur Paris ? S'étonna Alice, l'amie de Clémence.
- Ba c'est bien ce qu'ils ont dit non ? La thèse ou j'sais plus quoi d'une attaque terroriste est à envisager. C'est bien ce qu'ils ont dit non ?
- Ouais mais bon pourquoi quelqu'un nous attaquerait ? Répondis Clémence.
- J'sais pas moi, c'est ce qu'il viennent de dire ! Attaque terroriste ! Devin semblait nerveux.
- Les gars écoutez, en même temps c'est triste, mais bon tu vois si Aljazeera veut nous attaquer, il vont pas bombarder la Bretagne, ok ?! Dit Alice.
- Euh alors déjà c'est Al Qaida et pas Al jézeera truc là, et en plus, je te rappelle connasse que moi j'ai de la famille à Paris. Alors essaie de réfléchir deux petites secondes avant de parler ! Rétorqua violemment Devin.
- Tu ne me traites pas de connasse ! Alice se leva de sa chaise énervée.
Devin se leva à son tour et sans un mot, il fusilla Alice du regard. A ce moment, son compagnon la pris par le bras et l'emmena à l'écart pour essayer de la calmer. Clémence fit de même avec Devin. Les quatre amis était d'un bout à l'autre du jardin essayant de calmer la situation. Ils n'étaient pas forcément habitués à ce genre de situation, Devin n'était pas le genre à se mettre en colère mais cette fois-ci, c'était pour de bon. La jeune femme ne parvint pas à résonner son compagnon, elle le pria de retourner à l'intérieur et l'informa qu'elle allait demander à leurs invités de partir. Elle se dirigea vers Alice et son homme. La jeune femme qui venait de se faire insulter était redescendu en tension mais il était préférable que le déjeuner en reste là. Clémence essaya d'expliquer calmement pourquoi Devin s'était mis en colère. Les trois jeunes gens discutèrent un petit moment près du portail. Pendant ce temps, Devin essayait de prendre des nouvelles de sa famille. Il composa le numéro et attendit. « Bip, bip,bip.. En raisons d'un nombre importants d'appels, nous vous informons que le réseau n'est actuellement pas disponible. Veuillez réessayer ultérieurement. Bip... » Le jeune homme essaya à nouveau, puis à nouveau ; rien ne changeait. Il semblait impossible de passer un coup de téléphone en direction de la capital. Devin semblait nerveux et angoissé. Il ne pouvait pas s'empêcher de se demander ce qu'il pouvait bien se passer. Dans sa tête les choses était plutôt simple, tout ceci était lié à l'attentat terroriste. Il voulait comprendre, mais par dessus tout, il voulait être sur que ses parents était en vie et en santé. Devin sortit en courant, au moment où il arriva à côté de Clémence, la voiture de leurs amis s'éloignait déjà.
- Mon cœur, j'ai pas réussi à les appeler. Apparemment le réseau est saturé, impossible de joindre mes parents. Devin était paniqué, Clémence se rapprocha de lui et mis une main sur son épaule.
- Comment ? Saturé ? Tu as essayé combien de fois ?
- Oui saturé putain saturé ! J'ai essayé trois fois ! A chaque fois c'était la même chose, ya eu deux trois bips et puis une voix de femme, mais pas une vraie femme, plutôt genre annonce d'une machine quoi qui disait que en raison d'un grand nombres d'appels tout le réseau était saturé et qu'il fallait essayer plus tard.
- Ne t'inquiète pas, c'est sûrement rien. Mais avec l'annonce de l'explosion à Paris, tout le monde doit essayer d'appeler sa famille pour savoir si ils vont bien c'est normal. Ne stress pas, je suis sur que tes parents vont bien.
- Mais qu'es que tu en sais ? Le jeune homme avait perdu tout son sang-froid, Clémence savait qu'il fallait à tout prix le calmer.
- Primo, tes parents habitent près de Montmartre exact ?
- Oui et bien ? Répondis le jeune homme, impatient.
- Ba Montmartre c'est plutôt au nord de Paris je crois, et sans être une Parisienne, il me semble que c'est assez loin du 13ème. Et aux infos ils viennent de dire que c'était dans le 13ème arrondissement que l'explosion avait eu lieu. Secondo, ils disent qu'il y a eu une cinquantaine de morts. Quelles sont les chances que tes parents sois dans les cinquante victimes ?
- Ok tu as raisons, ça sert à rien de paniquer. On va allumer la télé et regarder les infos, je vais réessayer de les appeler jusqu'à ce que ça marche et puis qui sais, si ça se trouve ils vont en parler aux infos des problèmes de communications. Ils nous diront peut être même quand ça sera rétablis et quand nous pourrons téléphoner.
- Voilà, tout à fait. Je vais nous faire du café et on va allé se caler sur la chaîne d'infos.
Devin et Clémence retournèrent à l'intérieur. Le jeune homme se dirigea directement vers le salon et alluma directement la télévision. Nerveusement, il passa de chaînes en chaînes et s'arrêta sur BFM TV. Il avait l'air angoissé, il était assis sur le bord du canapé, les coudes sur les genoux. Il tenait la télécommande d'une main et se rongeait les ongles de l'autre main. Clémence avait finis de préparer et le café et vint immédiatement le rejoindre. Les informations ne parlaient que de ça. Il n'y avait pour l'instant pas beaucoup de détails. L'envoyé spéciale de la chaîne était en direct et le présentateur lui posait des questions. Sur le bord droit de l'écran, on repassait en boucle les images de l'explosion vus pas les caméras de surveillances des alentours.
« Écoutez Denis à l'heure actuelle, peu de détails nous parviennent des autorités. Parmi les informations que l'on a pu obtenir, le bilan ferait états de 75 morts et le chiffre ne cesse de grossir. Beaucoup de gens auraient était pris dans l'explosion. Certaines personnes paniqués serait restés dans leurs véhicules au moment où la citerne se déversait sur le sol. Beaucoup de corps sont à peines visible tant la chaleur résultant de l'explosion et de l'incendie fût intense. En plus de gros dégâts matériels, un hélicoptère s'est écrasé dans l'immeuble derrière moi. Le bâtiment a était évacué mais parmi les débris, les pompiers pensent retrouver encore des corps. »
Devin et Clémence n'en croyait pas leurs yeux. Aucune informations viables n'avait était divulgué mise à part le décompte des victimes. Les images passaient en boucles et les journalistes ne cessaient de se répéter. Clémence et Devin se regardaient de temps en temps, sans un mot. Il était persuadés eux aussi de vivre le 11 Septembre Français. Devin était toujours aussi inquiet pour ses proches et ses ongles rapetissaient au fil des minutes. Clémence se leva et alla chercher deux tasses de café. Elle revint et se rassis sur le canapé, toujours sans un mot. Les heures s'écoulèrent et les deux jeunes gens étaient toujours devant leur poste de télévision. Les médias ne faisaient part d'aucunes informations quant à l'état des systèmes de communication. Il était toujours impossible de téléphoner. Devin avait tenté à plusieurs reprises ; sans succès.
- Qu'es qu'on fait ? Demanda Clémence.
- On reste là. On reste là et on écoute. Répondis Devin, laconique.
La suite est actuellement en cours d'écriture…
Merci de vos lectures,
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