Chapitre 1

Anthéa Claux

'' Toute secte, en quelque genre que ce puisse être, est le ralliement du doute et de l'erreur ''

François Marie Arouet; Voltaire


Je ne vois rien. Et pourtant mes yeux cherchent à capter la moindre parcelle de lumière possible. Je suis aveugle sans l'être. On m'a mis un sac sur la tête.

Je ne sens rien. Et pourtant mon odorat est à l'affût de la moindre senteur familière : une effluve, un parfum, une essence ou bien tout simplement une odeur laissée derrière sois comme un vulgaire mouchoir. Le sac en toile de jute m'empêche de sentir.

Je ne touche rien. Et pourtant, mes mains et mes doigts se tortillent derrière mon dos à la recherche du moindre bout de tissu. On m'a menottée.

Enlevez ses sens à un Homme et il se sentira perdu. Je me sens perdue. Privée de tous mes sens, je ne peux que me reposer sur mon ouïe.

J''entends. J'entends des bruits, des souffles, des claquements de portes, des pas, des murmures, des chuchotements, des sifflements..tels que ceux des oiseaux. Ils sont deux. Deux oiseaux de grandes envergures. Est-ce des aigles majestueux ou des vautours charognes ? Deux croassements, deux hommes. Parmi ces oiseaux, je reconnais un sifflement, une voix en particulier. Plus douce, plus claire, une voix cristalline. Celle de Serena. Une voix douce, et très harmonieuse. Sa voix est chœur des anges qui résonne dans mes oreilles et dans mon cœur. Serena, sa voix fredonne une divine mélodie si chère à mes yeux, rossignol au carillon céleste entre vautours affamés. Elle m'appelle et me rassure. '' Tout va bien '' chantonne t-elle. '' Tout va bien... Nous sommes en sécurité ici '' siffle t-elle dans mes oreilles. Elle marche à mes côtés et m'accompagne. Mais où ? Ensemble ? Toujours.


J'ai compté. Cela fait exactement cinq minutes que nous marchons sans aucun but. Marcher, accélérer le pas, ralentir, s'arrêter. Où m'emmène t-on ? Je ne vois rien. Et pourtant, je sais que je suis dans un couloir étroit, car les échos des voix ne portent pas très loin et l'espace restreint nous oblige à nous serrer. Je ne vois rien. Et pourtant, je sais que la luminosité est faible, car j'entends des mains incertaines frotter contre le mur à la recherche d'un appui. Un pas après l'autre, j'avance bêtement, traînant les pieds contre le sol. On s'arrête. J'entends les cliquetis d'un porte-clés. A en jugé par la sonorité des clés, il doit en avoir plusieurs. Certaines sont plus grandes que d'autres et produisent un son plus aigu, d'autre sont plus épaisses et ont un son plus grave et étouffé.

Une clé entre dans la serrure d'une porte et cette dernière s'ouvre dans un petit bruit sourd. On s'avance et j'entends le bruit d'un interrupteur que l'on actionne suivi d'un grésillement de néons au plafond. Je pense que nous sommes dans une grande pièce, car les échos se répercutent contre les murs et s'amplifient. J'entends le grincement d'une chaise contre le sol. On l'attire en arrière et on me pousse à m'y asseoir. La chaise n'est pas vraiment confortable,il n'y a pas coussin dessus, elle est froide et en plastique. Mais elle me convient. Cela fait longtemps que je me suis pas assise et mes pieds me font s'y mal. On repousse la chaise et détache mes menottes. Je peux enfin sentir. Je sens des picotements au bout des doigts et des fourmillements remontant jusqu'à mon avant-bras. C'est désagréable. Je passe mes mains devant moi et tourne mon poignet dans tous les sens afin de faire disparaître la sensation de paralysie et secoue chacun de mes doigts. On me prend mes mains et les pose sur quelque chose de froid que je devine comme étant une table. On me menotte à cette dernière. Puis j'entends une autre chaise être tirée en arrière. Quelqu'un s'y est sûrement assis car la chaise grince. Il doit être en face de moi car je sens ses pieds en dessous de la table. Je sens des souffles chauds derrière moi, contre ma nuque et on me retire mon sac. Je vois. Mais je suis aveugle. Il faut quelques minutes à mes yeux pour s'habituer de nouveau à la lumière. Tout est d'abord flou et les personnes sont entourées d'un halo de lumière blanche. On dirait des anges. Suis-je morte ? Il n'y a que deux issues possibles, le salut....ou la mort.

A travers le halo de lumière, se dessine peu à peu les formes de leur visage. Des traits doux et fins pour Serena et des traits plus épais et irréguliers pour l'homme qui se trouve en face de moi, sur la chaise. Plus les minutes passent et plus la lumière se dissipe, laissant derrière elle une légère traînée tachetée. Je tourne lentement ma tête à droite. Rien. Puis à gauche. Rien non plus. Je suis dans une pièce vide avec seulement une table et deux chaises pour mobilier. Pas très esthétique. Ce genre de pièce me rappelle les salles d'interrogatoire de la Communauté. Pourquoi suis-je dans une salle d'interrogatoire ? Que me veulent ces hommes ? Tant de questions se bousculent dans ma tête et attisent non seulement ma curiosité, mais aussi ma crainte. Je prends vite peur et essaye de retirer mes menottes. Un homme derrière moi, tente de me coller contre le dossier de mon siège et m'éloigner de la table. Mais j'ai peur et me débats. Je regarde avec de grands yeux le colosse qui me retient et cherche de l'aide dans les yeux de mon amie. Serena s'approche rapidement de moi et prend mon visage entre ses mains pour capter au mieux mon attention. '' Arrête de te défendre...c'est fini. Ils sont de notre côté. Ils veulent juste te poser quelques questions... '' dit-elle de sa voix la plus douce. Je reste la bouche entre ouverte, incapable de prononcer le simple mot. J'ose à peine faire un signe de tête.

Je lève les yeux et scrute le plafond. Il y a une caméra et elle est rivée sur moi. On me surveille. On m'observe. Des yeux derrière cette caméra analysent chacun de mes gestes et chacune de mes paroles. Et si c'est Eux ? Et si c'est un test pour vérifier ma loyauté envers la Communauté ? Ou alors comme le dit Serena et si c'est Eux ? Et si j'ai réussi à m'échapper ?



'' On peut commencer ? '' demande l'homme au visage fermé assis sur la chaise devant moi.

Serena lâche mon visage et repart plus loin. Je panique et observe l'homme sortir de son sac, posé au sol, un objet. A ce moment précis, mon imagination se met en marche. J'imagine différents scénarios pour parer toutes les éventualités possibles. Je commence toujours par le pire pour ensuite envisager le meilleur et me rassurer d'une certaine manière. Dans son sac, il pourrait avoir une arme. Ça, c'est le pire. Il pourrait avoir un téléphone, une carte, un stylo, une feuille, du maquillage; quoi que j'en doute; une bouteille d'eau, une barre de céréale ou rien du tout. Ça, c'est le meilleur. L'homme prend son temps et joue avec mes nerfs et mon angoisse. Sur ma chaise, je me tortille. Il se décide finalement à poser sur la table l'objet en question. Ce n'est pas une arme ni un téléphone ni même un cahier. Contre toutes attentes, c'est un enregistreur à cassette. Je détaille l'objet avec la plus grande attention possible, retenant chacun de ses détails. C'est un objet fascinant que je n'avais plus vu depuis une éternité. Il n'est pas grand ni petit. Il est noir. Tout simplement noir. Et pourtant, il a toute mon attention. A quoi peut-il donc lui servir ? Il l'actionne et les cassettes tournent dans le lecteur. Il souffle, toussote et parle d'une voix claire et audible '' Premier entretien avec une Croyante de la Communauté. Nous sommes lundi, le premier du mois ''. Il regarde sa montre '' et il est dix heure du soir, heure locale. L'entretien sera effectué par un agent fédéral dont le nom ne sera pas divulgué pour sa protection. Nous allons commencer par des questions purement formelles. '' Il toussote de nouveau, sort de son sac un dossier, le pose sur la table et l'ouvre. Dedans, il y a plusieurs photos de moi, de mes parents, mon frère....ma famille. Non, ce n'est plus ma famille. Le Guide l'a dit. Nous sommes ta famille à présent, les Croyants sont ta famille. '' Bien. Déclinez votre identité. Nom, prénom, âge... '' souffle l'homme en lisant les notes dans le dossier. Il sait qui je suis alors pourquoi me faire répéter ce qu'il sait déjà à mon sujet ? Je m'appelle Rose Lloyd et j'ai vingt-cinq ans. C'est ce que je devrais répondre mais les caméras au plafond m'en empêchent. Les Anges vous observent pour mieux vous protéger. Faîtes leur confiance comme vous me faîtes confiance. Ment Rose ça vaut mieux pour toi si tu veux survivre :

'' Je n'ai pas de nom monsieur. Les noms ne sont là que pour nous séparer des un des autres, or nous sommes une communauté. Nous sommes tous des frères et sœurs, des enfants du Guide. '' répété-je par cœur comme un discours, car c'est effectivement le discours qu'on nous a rabâché en boucle au centre de rééducation. '' Et j'ai 2 ans monsieur. ''

Il fait les gros yeux et rit. Pourquoi rit-il ? Je lui ai dis leur vérité. Les Anges l'observent et ils vont l'arrêter s'il continue à rire. Je l'interroge du regard et fronce les sourcils. Il me teste...oui je le sais. Il me teste. Je regarde de nouveau la caméra et dis en silence à l'Ange qui s'y trouve probablement derrière '' Si vous croyez que je tomberais dans le panneau. J'ai bien l'intention de survivre et pour cela d'être fidèle à votre foutu Guide. ''

'' Bien sûr.... '' marmonne l'inspecteur sans insister plus sur la question. '' Et eux... '' commence t-il en sortant une photo du dossier '' Tu les connais ? ''

Je reste impassible devant la photo de moi, mon frère et mes parents, mais je sens bien que les larmes me montent aux yeux. La photo a été prise à l'anniversaire de mon frère. Je ne sais plus lequel... les souvenirs de mon ancienne vie ne sont plus aussi précis qu'avant. Nous sourions sur la photo, nous sommes heureux. Enfin, nous l'étions. C'était avant que l'Enfer ne débarque dans la ville. Je prends la photo entre mes mains pour mieux l'inspecter. J'avais vu ça dans un film, avant : l'interrogé observait les preuves de plus près lors de son interrogatoire. Je retourne la photo et remarque au dos de celle-ci, une petite inscription en bas en droite écrite rapidement au stylo bleu. '' Anniversaire de Finn, 23 ans. '' C'est ma mère qui a écrit ça. Je reconnais son écriture et ses boucles parfaites sur le e. Je déglutis et rends sans plus attendre la photo à l'homme '' Non désolée. Je ne connais personne. ''

'' Vous êtes sûre ? Pas même la jeune femme ici... '' ajoute t-il en désignant la jeune brune sur la photo.

Évidement que je la connais idiot, c'est moi. Enfin, non, c'est Rose Lloyd. Et Rose Lloyd est morte il y a deux ans. Relevez-vous à présent et renaissez. Oubliez votre passé, vivez le présent et construisez un nouvel avenir. '' Non désolée, je ne la connais pas. '' Je me tourne vers la caméra. Toujours pas convaincu de ma loyauté ?

L'inspecteur souffle et semble ne pas être satisfait de ma réponse. Il range la photo dans le dossier et à la place, il en sort une autre. '' Et ça tu connais ? '' me demande t-il.

Ça, c'était le bar familiale. Mes parents ont travaillé dur pour le restaurer et ils ont donné leur vie entière pour qu'il reste dans la famille et résiste à l'arrivée du Guide en ville. C'était leur troisième enfant...et ils leur ont prit. Et je vis les flammes de l'Enfer s'élever vers les cieux. Encore une fois, je dois mentir. Je secoue la tête de droite à gauche. '' Non je ne connais pas ce lieu. C'est un bar, ça je le vois mais c'est tout. '' Mentir est devenu une habitude pour moi, c'est même devenu plus simple de sortir un mensonge que de révéler la vérité. Mentir, est la clé de la survie au sein de la Communauté. Les prostituées feignent le plaisir avec leur client pour vivre alors feint le bonheur avec le Guide pour survivre. Alors que je dupe tout le monde avec mes mensonges, je commence moi-même à me duper et à croire à mes propres calomnies.

L'homme me dévisage longuement et reste silencieux pendant deux bonnes minutes. C'est assez gênant à vrai dire. Il finit par se recaler plus confortablement dans son siège et se décide à briser le silence. '' Soit le sujet ment, soit il semble ne plus avoir aucun souvenir de sa vie passée. '' déclare t-il.


Serena, qui est restée sagement dans son coin sans dire un mot depuis le début se tourne vers moi. Elle décolle son dos du mur et avance d'un pas nonchalant, presque détendu. Je suis en train d'être testée et ma meilleure amie reste bien trop calme à mon goût. Que cache t-elle ? Tu n'es pas la seule à jouer la putain ici. On fera tout pour survire même si ça veut dire espionner, dénoncer ou trahir. N'accorde ta confiance à personne. '' Rose '' commence Serena d'une douce voix. Je lève les yeux vers elle et la regarde avec détresse. Ne me trahis pas Serena ..Jamais. '' Nous sommes en sécurité ici. Ces hommes ne te veulent aucun mal. Mais tu dois raconter ton histoire et témoigner pour faire tomber la Communauté. Fais-moi confiance. '' Elle tourne ses yeux bleus vers la caméra et me souffle à l'oreille '' On va faire tomber cet enfoiré ''. Je reste sans voix, le regard dans le vide. Mais pourquoi a t-elle dit ça ? L'Ange derrière la caméra va la tuer, comme il va le faire avec l'homme. Comme c'est triste...la trahison provient toujours de son entourage et des personnes en qui on a une confiance aveugle. Elle me teste. Elle fait partie du plan du Guide pour tester ma loyauté. Je ne me ferais pas avoir...pas une deuxième fois. Je durcie les traits de mon visage et lance un regard noir vers la caméra.

'' C'est la caméra. '' déclare Serena en s'approchant de l'homme. Elle pose les mains sur la table et le regarde de haut '' Retirez cette caméra et je vous promets qu'elle parlera. ''

L'homme ne semble pas prêt à collaborer et défie Serena '' On peut pas faire ça. La caméra doit rester activée, raison de sécurité. '' Il me désigne de la tête et ajoute avec un ton méprisant '' Votre amie là, elle est classée comme dangereuse dans le dossier. ''

Serena me regarde avec pitié. Dangereuse moi ? J'ai fait ce qu'on m'a demandé....tout simplement. Je voulais survire. Je suis fière de toi mon enfant. Tu nous a débarrassé d'une épine dans le pied.

'' On peut parler en privé ? '' réplique Serena en s'éloignant de la table.

L'homme me jette un dernier regard avant de sortir de la pièce avec mon amie. Je ne les quitte pas des yeux mais le geôlier qui est resté derrière moi depuis le début me fait explicitement savoir de me retourner aussitôt. Je n'ose pas le désobéir, il est bien plus fort que moi. Au lieu de ça, je me remets face à la table et attends patiemment. De quoi parlent-ils ? Ai-je réussi le test ? Je vais pouvoir sortir ? Les minutes s'écoulent comme passent une heure; longuement. Le stress monte plus vite que ne se termine leur conversation, et pour faire passer le temps et me détendre, je fais claquer mon pied rapidement contre le sol. Boum. Boum. Boum. Boum. Boum. Boum. Boum. Je confonds bientôt le bruit du claquement avec les battements de mon cœur contre ma poitrine. Serena et l'homme ne sont toujours pas revenus et une conversation longue n'est jamais bon signe. Je dois partir, je dois m'enfuir. Sans prévenir, je tente de retirer les menottes qui retiennent mon poignet à la table. J'ai peur. '' Arrête ça tout de suite ! '' hurle le geôlier, et me voyant insister, il m'assomme d'une violente gifle. Je sens ma tête partir brutalement sur le côté et ma chaise se balance sous la force du coup.

Alertés par le bruit, Serena et l'inspecteur reviennent en vitesse. '' Rose ! Rose tu vas bien ? '' s'exclame mon amie en s'agenouillant à mes côtés. Elle me caresse la joue et nettoie comme elle le peut les petits points de sang. La douceur de ses mains fait l'effet d'une poche de glace sur ma peau chaude et rougie par le coup.

'' Sortez ! Maintenant ! '' ordonne l'inspecteur à mon agresseur. '' Vous aussi. '' ajoute t-il en parlant à Serena. '' Je dois lui parler seul à seul. ''

Mon amie me sourit une dernière enfin de rejoindre la sortie. L'homme retourne s'asseoir à sa chaise et m'observe en silence pendant de longues minutes. Je ne me sens pas en sécurité avec lui. Il pose ses coudes sur le rebord de la table et commence son discours '' Je suis désolé pour ce qui vient de se passer et les infirmières nettoieront ta plaie d'ici peu de temps. '' Il marque une pause puis continue tout en me fixant '' Je sais ce que tu ressens. '' Je ris en silence. Vraiment ? Personne ne peut comprendre ce que je ressens. Personne. '' Je sais que tu as peur. Je le sens. Tu ne me fais pas confiance et à vrai dire moi non plus. Sache que ton amie a raison. On ne te veux aucun mal alors essaie de te détendre tu veux bien ? '' Aucun mal ? C'est pour ça que je suis menottée à la table et qu'on m'a collé un geôlier derrière mon dos. Il ment, comme tous les autres. '' Est-ce qu'il y a quelque chose qui t'aidera à te détendre ? Tu veux une quelque chose à grignoter ? '' Je reste impassible et le regarde dans les yeux.


Il se penche légèrement vers moi jusqu'à être presque allongé sur la table et me dit d'une voix autoritaire '' Écoute moi bien, on sait ce que tu as fait. On sait tout. Et si tu n'avoues pas, on peut facilement te condamner à la prison à perpétuité. Ce n'est pas ce que tu veux je me trompe ? '' Il s'arrête deux secondes avant de reprendre '' Mais tout peut se passer autrement. On sait que l'homme que tu appelle le Guide vous manipule tous et c'est sûrement lui qui t'as ordonné de faire ce que tu as fait. '' Fait le, et tu seras libre. Fait le et le Guide te récompensera. '' On peut l'arrêter et l'envoyer derrière les barreaux. On peut mettre fin à la Communauté. Mais pour ça on a besoin de toi et de tout ce que tu sais sur lui. '' Je ne dis rien. '' Est-ce qu'il y a quelque chose tu voudrais me dire ? '' demande l'homme avec une voix plus calme que précédemment.

Il y a des tas de chose que j'aimerais lui dire comme par exemple que j'emmerde le Guide et ça foutue communauté, mais je dois garder le silence pour rester en vie. Je dois faire attention à la moindre phrase que je sors, l'Ange entend tout et me voit à travers les yeux de la caméra. '' Oui monsieur, j'ai bien quelque chose à vous dire. '' commencé-je avant de marquer une pause. C'est maintenant où jamais, encore un mensonge et je serais libre. Je me tourne vers la caméra et la regarde fixement comme si je défiais la personne qui s'y trouve derrière. '' J'ai confiance envers le Guide et son jugement. Je suis une sœur de la Communauté. '' Je me tourne une derrière fois vers l'inspecteur et lui dit avec conviction et détermination '' Je suis une Croyante. ''

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