Chapitre 3 partie 2

Sergueï Bonal

Le trou en face de lui grandissait à vue d'œil. Il vit alors quelque chose qu'il ne parvint pas à expliquer : une immense tour carrée semblable à celle qui se situait à Florence en Italie.

— Je dois rêver, ce n'est pas possible autrement, une telle chose ne peut pas exister !

— Et pourtant mon garçon, lança la voix en prenant un accent italien, c'est bien Florencia que tu vois, Piazza de la Signora ! Je crois que c'est la place la plus belle du monde. Veux-tu que je te la montre ?

Yvan ne savait plus quoi penser. Une personne normale aurait peur dans une telle situation, pourtant, lui, restait face à ce trou béant montrant une autre ville, qu'il n'avait jamais vue.

— Comme si cela était possible, et les soldats, ne risquent-ils pas de nous voir ?

— Ne t'en fait pas mon garçon, je m'occupe de tout, il te suffit de te laisser aller. Écoute cette musique puissante, troublante et violente. Ferme les yeux et imagine-toi à Florence, imagine-toi ensorcelé par cette musique.

La voix lui faisait un effet qu'il n'avait jamais connu auparavant. Il avait envie de le suivre, d'entrer dans cette faille temporelle. La musique l'attirait comme un aimant. Ses jambes le poussaient vers la fissure d'où s'échappait la musique, il ne pouvait plus revenir en arrière, il était bien trop près.

— Viens mon garçon ne crains rien, mais je crois que ce n'est pas un problème pour toi. Alors, laisse-toi aller, par ma voix, succombe au charme de l'Italie mon enfant.

Petit à petit, Yvan disparut ainsi que la musique, la faille se referma en ne laissant que le vide. 

Signaler ce texte