Chapitre six

shuyler

« Je suis toute seule face au monde. »

 PDV Logan. 

Lorsque j'arrive enfin à notre endroit de rendez-vous, je m'aperçois que mes deux amis m'attendent déjà.

Drame est vêtu d'une combinaison assez ample et très foncée, tandis qu'Erin à opté pour des vêtements de sports, tout comme moi.

Je me poste à quelques pas d'eux, et les dévisages longuement, me demandant encore une fois si je fait le bon choix.

Comme si il entendait mes pensées, Drame me dis :

-Ne t'inquiète pas Logan, tu fais ce qu'il faut. Et puis, tu n'es pas seul.

-Le problème n'est pas là, et tu le sais très bien. intervient Erin.

-C'est bon, je vais bien. C'est juste que mon départ à été assez mouvementé. Ne vous en faites pas.

Après ces quelques mots échangés, je leur fait comprendre que je n'ai plus l'envie de discuter dans le vide. Ils respectent mon silence tant bien que mal, ce qui me fait plaisir quelque part. Nous contrôlons nos sacs une dernière fois. Celui de Drame ayant des armes à feu, des armes blanches et des munitions. Il prend aussi un arc dans sa main, prétextant devoir toujours être prêt à l'attaque. Erin, quant à elle, à remplit sont sac d'aliments plus appétissants les uns que les autres, expliquant qu'il nous fallait au moins cela pour tenir le coup pendant quelques temps. Elle tenait dans sa main droite un livre complet sur les plantes comestibles et dangereuses.

Et c'est à ce moment là que je compris toute l'ampleur de notre expédition. Ce n'est plus la même histoire que quand nous sommes petits et que nous voulons faire comme nos héros.

Et ça donne un sens très différent, et beaucoup plus responsable à mes actes.

Avant de prendre la route, Drame nous amène a une rivière, pour que nous remplissons nos gourdes. Et nous donna quelques explications sur les dangers que nous pourrons rencontrer, ici ou là-bas.

Je me suis cru dans un compte abominable, peuplé de grosses bêtes à poils, ou baveuses, au choix. De dents aiguisées, prêtent à couper. De yeux jaunes ou rouges, épiant nos gestes. D'oreilles poilues, écoutant nos destinations. D'âmes errantes, se nourrissants de nos peurs. Et tant d'autres créatures encore...

Nous marchons longuement, longeant la rivière, chacun dans ses pensées, observant de temps en temps les recoins de la forêt plus sombres que la normale. Pourquoi l'obscure nous fait-il si peur ? Qui sait, peut-être que les monstres peuvent aussi se mettent à la lumière sans fondre dessous ?

Mon imagination me joue tellement de tour, que je ne parviens pas à me concentrer complètement sur le chemin, et que je faillis perdre la trace de mes amis

Comme nous sommes en pleine nuit, les étoiles nous guident à travers les arbres. Drame nous autorise une pause où nous remplissons nos gourdes, nous rafraîchissons, et nous détendons un peu, comme on pourrait se détendre dans ce genre de situation. Erin regarde la rivière, Drame est en pleine contemplation du ciel, et moi, je surveille nos arrières, commençant à sentir un regard lourd dans mon dos.

Je n'ai pas le temps d'avertir mes amis qu'une bête effroyable nous attaque. Enfin, on aurait pu penser que c'était une bête atrocement grande, jusqu'à ce que l'on puisse voir que ses yeux n'étaient pas proportionnels à sa petite taille.

C'est une sorte de boule de poil, pas plus grande qu'un pingouin et pas plus large qu'une palette de couleur. Elle est dans les tons marrons, et arbore un rictus malsain avec de grandes dents pointues. Ses yeux sont exorbités et fluorescent dans la nuit.

Elle s'approche doucement de nous, et à ce moment là, Drame éclate de rire. Erin et moi nous retournons instantanément vers lui, pensant que ce n'est pas le moment du tout, quand il nous sort :

-Les gars, n'ayez pas peur, ce n'est qu'une bête de faible niveau ! il accompagne ses paroles d'un sourire malin, me lançant un livre sur les créatures.

Je me détends un peu, et donne le livre à Erin, qui est toujours sous le choc. Pendant que Drame joue avec la bestiole, je m'assois sur un rocher, et me demande comment de telles créatures peuvent exister dans notre monde. Comme nous n'avons passé encore aucun portail, je ne trouve pas de réponses plausible à mes interrogations.

Drame, me sortant de ma rêverie, m'informe que nous allons passé la nuit ici, le coin étant plutôt à l'abri du vent, et très spacieux pour que l'on puisse dormir comme il faut.

Nous installons la tente, et préparons un petit feu, pour se réchauffer et reprendre des forces en mangeant. Il faut dire que les émotions nous consumes tellement.

-Je me demande sur quoi on va tomber demain ! lance Drame en taquinant la bestiole qu'il a appelé Surprise.

-J'espère que ce sera une journée paisible. Je n'aimerais pas rencontrer d'autres monstres de ce genre là. réponds Erin, toute tremblotante.

-Je vais dans la tente, je n'ai plus faim. A tout à l'heure. je lance, en exécutant mes paroles.

En entrant dans la tente, je remarque qu'elle est suffisamment large pour trois personnes, et je me dis que c'est une bonne chose, au moins, nous ne nous marcherons pas dessus.

Je pense à Elaura. A elle et à notre baiser. A elle et si elle s'est endormie depuis que je suis partit. Je m'endors en pensant que je me dépêcherais de faire cette mission, et que je reviendrais vivant, pour elle.


PDV Elaura.

Il est déjà 04h26 et je n'ai pas encore fermé l'oeil de la nuit.

Je me demande ce qu'il fait à cette heure là, si il est encore sur la route pour son nouvel appartement. Je ne sais même pas où il s'en est allé, je n'aurais pas dû l'éviter mais lui demandé tous les détails. Je suis tellement stupide que je n'y ai absolument pas pensé.

On ne peut pas toujours tout contrôler. Et dans ce cas précis, mes sentiments ont prit le dessus.

J'arrête mes jérémiades et écoute un peu de musique. Mais elles sont tellement tristes que les larmes coulent sans autorisation de mes yeux.

Il me manque. C'est affreux comme il me manque.

Je repenses à nos moments de complicités et tous nos secrets. Parfois, la nuit, on s'appelait quand on arrivait pas à dormir l'un l'autre, et cette nuit, je n'ai personne à appeler. Personne qui pourrait me consoler ou me bercer de sa voix.

Cette nuit, je suis toute seule face au monde.

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