Charlie

Je me souviens d'une époque où, très jeune, je lisais en cachette les numéros de Fluide Glacial de mon oncle Jacques, qui parsemaient sa maison. Normandie rimait avec Fluide, et surtout avec humour sur papier. Et je me souviens avoir trouvé, égaré ou glissé au travers des magazines, un petit journal avec des couvertures qui me faisaient beaucoup rire, bien que je ne les comprenais pas toujours. Tout les dessins présent dans ce journal était très amusants, et aussi naïfs que moi à cette époque.

Avec le temps, j'ai grandis et j'ai appris à comprendre les couvertures de Charlie Hebdo. Je n'ai pas arrêté de rire pour autant. Je ne cessais de les apprécier encore plus.

Et aujourd'hui, certains des auteurs de ces dessins sont morts.

Je ne suis plus un enfant, et je ne ris plus. Des blagues me viennent, mais elles ne sortent pas de ma bouche. Je ne suis plus naïf, et je connais les symboles attaqués durant cette terrible attaque, qui toucha notre journal satirique bien aimé. J'attend avec impatience que ma tristesse s'atténue, et alors notre devoir sera de rire encore plus fort.

L'humour est d'or mais déjà, et tristement, menacé. Et nous devons faire face à la menace, rester sans peurs, rester libres, de penser et de rire.

Nous sommes tous des enfants que Charlie continuera à faire rire, mais nous sommes également des adultes que Charlie aidera, dans les heures les plus sombres en nous sortant de la violence par son humour libre et précieux.

Je suis Charlie.