Cheikhs en blanc

Jean Claude Blanc

ils signent de suite pétrodollars...bien payées les stars

                            Cheikhs en blanc

 

Ce sont des magiciens, les cheikhs du Qatar

Ne changent pas l'eau en vin, mais en pétrodollars

Signant des chèques en blanc, à nos équipes de stars

Tous fans de football, pour se faire du lard

 

Savent pas quoi faire du fric, comment le dépenser

L'Arabie, c'est où dites, implorant Mahomet

Qu'a garni son sous-sol, d'or noir, trésor caché

Pendant qu'occidentaux, font la mendicité

 

C'est un Monopoly, mais de grandeur nature

On déplace ses pions, sur géant échiquier

Acquérir « rue de la Paix », pour eux, c'est pas bien dur

Emirs brassent billets, comme nous on joue aux dés

 

Ils investissent leurs rentes, dans pays en faillite

Fiers de nos avenues, Paris, la République

Nous viendrait pas l'idée, qu'on dilapide la France

Qu'on s'est fait dérober, notre corne d'abondance

 

On traite de métèques, nos émigrés misères

A voir leur teint bronzé, on sent, ne sont pas clairs…

L'argent n'a pas d'odeur, ni même de couleur

Aux gus du golfe d'Oman, on leur fait bien des fleurs

 

Ce sont nos bienfaiteurs, et nous leurs serviteurs

Où c'est qu'il est passé, le sens des valeurs

On leur baise les pieds, pour s'approvisionner

Ainsi encourager, les chantres du progrès

 

Les maillots des athlètes, griffés de propagande

Heureusement pour nous, pas écrit dans notre langue

On achète des joueurs, à la foire aux bestiaux

Qu'importe ce que ça coûte, aux supporters blaireaux

 

Belle démonstration, seul compte le pognon

Racisme, différence, trompeuses illusions

Si t'as magot garni, te fais pas de souci

Va te servir la soupe, le cercle des nantis

 

Opposer les nations, c'est jouer à la guerre

D'un côté les arabes, de l'autre ceux qui lavent blanc

Quand s'agit d'éviter, banqueroute et découverts

On opte pour nos démons, on leur offre sang pour sang

 

On cherche pas des noises, à la région Persique

Chez nous l'essence flambe, c'est même la panique

Mieux vaut se la fermer, ne pas prendre de risques

Fermer le robinet, ce serait dramatique

On tend tapis volants, aux riches enturbannés

Sans évoquer le voile, bizarre, vous direz

Les cheikhs de l'orient, ne faut pas les blesser

Quand le gas-oil manque, on doit les amadouer

 

Faut être dur de la feuille, et même aveuglé

Pour pas s'apercevoir, qu'on est tous blousés

Car la plus sale race, c'est celle des rentiers

Les discours des extrêmes, arnaquent les simplets

 

On s'enquiert jamais du sort des gens du golfe

Comment sont gouvernés, à la façon d'Adolphe

Faut pas y mettre notre nez, chacun maitre chez lui

Ça arrange l'Europe, qu'a besoin de benzine

 

Personne s'aviserait de leur faire la leçon

On les laisse à leur Dieu, et à leurs concessions

Car tous sommes victimes, complices de leurs forfaits

Pourvu que nous abreuvent, prophètes pétroliers

 

Comment pas s'indigner, de tous ces artifices

On signe des chèques en blanc, à la station-service

On est pris au collet, à nous les sacrifices

Dans ce monde de fric, n'y a pas de justice

 

On fait des ronds de jambes, à ceux qui ont l'argent

Mais ces foutus roublards, parfois appellent à l'aide

Pour sauver leurs derricks, quand la révolte enfle

On marche à tous les coups, car c'est pour nous qu'on plaide

 

Me refaites pas le coup, du révolutionnaire

Plus compliqué que ça, le monde des affaires

Nous les demi-portions, on est boucs émissaires

Souvent nous utilise, comme porteurs de bannières

 

On est tous étonnés, que le club PSG

Rameutent des manchots, des vedettes adulées

Faut changer le slogan, PQ, Paris Qatar

Pour se torcher le cul, d'illustres avatars

 

Je n'irai jamais plus, poinçonner mon billet

Au stade des abrutis, y'a que des abonnés

On gueule, on boit, on chante, avides de succès

Pendant ce temps l'Emir, par ici la monnaie

 

Il y a contradiction dans ce drôle de système

Les clubs de supporters, des bronzés ont la haine

Mais acceptent malgré tout, les pépettes des bicots

Mais ceux-là parait-il, ils sont bien comme il faut

« Adieu l'Emir j'ai rien à foutre, de ta poudre perlimpinpin »

JC Blanc                   mars 2021

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