CHEMIN DE FOI

sociopatate1974

CHEMIN DE FOI.

Elle n’avait rien sur elle.

Juste un fin bout de dentelle

Qui dissimulait à peine

Ses fesses cuivrées.

Elle s’asseyait et prenait son archet.

Son instrument fermement tenu entre ses cuisses de satin

Lumineuse comme un Soleil latin

Elle commençait à jouer.

J’écoutais la symphonie de son corps.

Elle me caressait le cœur

Et emplissait mes yeux

De larmes lourdes et sucrées.

Lentement la mélancolie me lavait dans ses eaux troubles.

Et la vision de sa peau lisse et fluide

De son ventre chaud et de sa bouche avide

Anéantissait ma raison.

Rosemary ; et en plus elle avait un nom unique.

Déracinée du Brésil à sept ans

Elle en avait eu des doutes

Elle aimait rêver à des lendemains sans crainte.

A présent elle jouait pour moi

Et me gratifiait de ses rires ailés

De ses seins tendres et de son échine ardente

De ses chairs où l’extase était la règle.

A présent elle dansait pour moi.

Ses yeux sombres et amoureux me rendaient beau.

Ses mains tenant les miennes

M’agenouillaient d’hébétude païenne.

A bout de souffle

A bout de force.

Les sens bercés par son violoncelle qui souvent me narguait

D’être entre ses mains.

Impatient, les yeux injectés de désir.

Les mains tremblantes de joie

J’attendais tel un désespéré que ma Déesse enfin

Repue de mon envie, se presse contre moi.

Je plongeais en elle et lorsque nos lèvres s’épousaient

En moi même d’extase je pleurais

Pour avoir enfin trouvé

Sur cette planète hostile

Une religion

A observer

Une Divinité

A me soumettre.

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