Chemin du Nord

Jean Claude Blanc

carnet de voyage, par ce pays inspiré...allez y méditer sur une symphonie de Grieg ; fjords profonds et glacés, mystères et légendes qui invitent à la paix, nature à perte de vue.. tout est symboles

                     Chemin du Nord                                       

 

Sur le chemin du nord, traduisez la Norvège

Un pays de légendes, de vikings et de Trolls

S'étale un continent, qui ne fait pas de zèle

Dernière étape avant l'immensité du pôle

 

Un peuple nonchalant, apparences trompeuses

S'arrange de ses saisons, moitié jour, moitié nuit

Sagesse scandinave, elle n'a pas de prix

Pas besoin de discours, de promesses vertueuses

 

Quand il débarque ici, béotien accompli

Le latin que je suis, en demeure interdit

Qu'est ce qui la fait vibrer, cette gent paisible

Une flamme intérieure, sans arrêt la ranime

 

Car « plus les eaux sont calmes, et plus elles sont profondes »

Proverbe Norvégien qu'il nous faut méditer

Nos pensées abyssales, sont ignorées du monde

La partie émergée, simule sérénité

 

Volupté silencieuse, qu'on déguste à loisir

Implicite harmonie, qu'on prend pour discipline

Ecologie innée, qui ne paie pas de mine

T'es libre d'adhérer, ou bien faire ta valise

 

Comment ne pas chanter, les symphonies de Grieg

Sur les landes désertes, dans les fjords idylliques

Décrypter l'alphabet, les symboles runiques

Ne puis y échapper, je suis un romantique

 

La barbe de la montagne, s'engloutit dans l'abime

Le miroir du lac, en reflète les mimiques

Son œil de Minotaure, à couleur d'émeraude

T'en renvoie les humeurs, les moindres chiquenaudes

 

Le Troll barbichu, tignasse ébouriffée

Etire ses naseaux, au milieu des névés

Un peu d'inspiration, deux yeux sont révélés

Juste pour t'impressionner et te faire cogiter

 

Pays du bout du monde, qui semble déserté

La toundra à portée, se coiffe de blancs bonnets

Partout ça dégouline, dégringole des rochers

La sève du printemps, envahit la vallée

 

Des forêts de sapins, épicéas, douglas

Moutonnent sous le soleil, comme une chevelure

Une main gigantesque, en caresse les frisures

Hourra de la verdure ou extasiée ola

J'ai pris la voie du Nord, pour y trouver la paix

Aucune âme qui vive, que des troupeaux de rennes

Je rêve d'aventures, d'aurores boréales

Enclin à démesure, ne cesse de me ronger

 

Suis pas dépaysé, j'ai même trouvé ma place

A y voir de plus près, ça m'évoque mes bruyères

Mais en plus formaté, protégé, vénéré

Que l'on doit admirer, comme un collier de nacre

 

Que notre Terre est belle, protégez la, Mon Dieu

Sans pub, sans panneaux, ni de sens interdits

Cessons de nous bâtir, des leurres présomptueux

La Terre est à portée de nos yeux éblouis

 

J'ai reçu le message du parc Vigeland

Toute l'humanité est résumée ici

Des statues dénudées, alignées, vigilantes

Rappellent la gravité des étapes de la vie

 

Pour couronner le tout, décorer la fontaine

S'étale un labyrinthe, une entrée, une sortie

Symbolise les errances, les impasses impossibles

Elle est tracée d'avance, la destinée humaine

 

J'ai pris la voie du Nord, mais le temps m'a manqué

Pour comprendre ce pays, en saisir la portée

Car j'aime trainasser, discrètement rêver

Ici tout est symbole, mon salaire j'ai gagné

 

J'ai découvert enfin, que j'ai rien inventé

Depuis début des temps, les Hommes sont inquiets

Ils rajoutent une pierre, juste pour se rassurer

Les artistes rêveurs, en cisèlent les pensées

 

Je reviendrai un jour, dans ce coin d'univers

Harmonie des couleurs, dans paysage austère

Le pauvre troubadour, est un alternatif

Un optimiste amer, un pessimiste avide

 

Guitare sur l'épaule, nanti de ma boussole

Un crayon, un carnet, j'y resterai, qui sait

Mon âme est envahie, de nuages tourmentés

Incurable romantique, j'ai trouvé le bon pôle

 

On a coutume de dire, il a perdu le Nord

Bien moi, c'est le contraire, suis revenu plus fort

Suffi de quelques jours, sur cette terre de Norvège

Pour qu'elles soient conquises, mes éternelles neiges

                                                                                         

JC Blanc       août 2012                (pour Ariane, notre Guide)

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