Cher automne
loic-stenk
Cher automne, à présent, que le vent te ravive,
Dans un souffle étendu comme l'éternité,
Maintenant que je sens, par ta caresse vive,
La fraîcheur de rosée, à la mort de l'été,
Dis-moi pourquoi le ciel s'imbibe de colère,
Ou que la mer s'affole en changeant de saison,
Soudain devenu gris, automne sans lumière,
Qui s'efface, qui pleure, autant de déraison.
Mais moi j'aime ta pluie au son triste des heures,
Ce mal imprévisible auquel tu es tenu,
Je ne voudrais jamais te voir fuir nos demeures,
Sans tes autres couleurs, le temps serait bien nu !
Si cher à notre coeur qu'un poète et son âme,
Écrivant la musique à enchanter la nuit,
Du chant dont il s'enivre autant que d'une femme,
Et ses larmes de fiel pour nourrir son ennui.
Cher automne, sans toi, nul homme ne se plonge,
Dans le matin brumeux ou la beauté du soir,
Qui élèvent la grâce à la forme d'un songe,
Et nous promet demain la fin du désespoir.