Cher Monsieur S.

nikki

Bonjour Monsieur S.,

je vous écris car j’aimerai espérer que quelques mots vous fassent réfléchir, au moins le temps de leur lecture.

Je suis une jeune femme de 30 ans, active, aimante, mais surtout vivante. J’ai longtemps réfléchis au sens de la vie, j’ai longtemps cherché à comprendre les hommes, leur manière de vivre, de penser, d’avancer. J’ai longtemps étudié, cherché à disséquer le système social et économique dans lequel nous évoluons. J’ai même choisi d’en faire mon métier, essayer d’améliorer la qualité de vie des citadins, je suis devenue urbaniste.

Mais la vie ne m’a pas toujours laissé le choix. Je suis loin de mon métier aujourd’hui, et le peu de projets que j’ai réussi à concrétiser me font dire que sans savoir lécher les bottes, je n’irai pas bien loin. Mais je ne vous écris pas pour parler de cela. Je vous écris de manière personnelle. je souhaite m’adresser à l’homme, si politique qu’il soit.

En effet, vous êtes homme de pouvoir, homme de décision. J’aimerai pouvoir faire confiance en celui qui occupe telle fonction. Malheureusement, vos actes, vos mots et vos décisions me désolent de plus en plus. Fondamentalement humaniste, j’aimerai voir mon pays, ma terre, mon monde, aller dans le bon sens. A mon sens, celui-ci est de faire en sorte que chacun vive sa vie du mieux possible. Avec toujours à l’esprit les autres. A mon sens nous devons agir de manière à ce que chacun ai de quoi se nourrir, se loger, se protéger des éléments, grandir, se reproduire, aimer, puis mourir. En paix.

Alors ma question est simple. Comment pouvez-vous vous lever chaque matin et être persuadé que vous faites le bien?

A quoi donc sert votre pouvoir si ce n’est à nous amener à vivre mieux? On ne peut faire l’impasse sur la vie de millions de personnes au profit d’une petite minorité. Comment regarderez-vous derrière vous à l’heure de votre mort? Arriverez-vous à cet instant à vous persuader encore que vous avez bien agi? Ceux que vous aidez aujourd’hui vous le rendront-ils à ce moment? La montre que vous portez vous rend-elle heureux? La faim, le froid, la peur, l’angoisse, la crainte de ceux que vous écrasez ne vous tracasse t-elle jamais?

N’avez-vous jamais une pensée pour tous ceux que vous spoliez? Comment pouvez-vous vivre avec une telle charge?

J’espère pour vous que les miroirs de l’Elysée sont assez sales pour que vous n’ayez pas à vous y regarder. Franchement. Je vous plains. Réellement. SI votre vie se résume à ça, et bien Monsieur S., vous êtes un homme malheureux bien que puissant. Et pour rien au monde je n’échangerai ma conscience contre la votre, car vos rêves, la nuit, ne doivent pas être roses.

Sur ces quelques mots, Monsieur, je vous souhaite que la vie soit courte, que vos épaules puissent enfin de délasser et votre coeur de pierre enfin enterré. Je ne vous salue pas.

N.

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