Cher Nicolas
heartthrob
Cher Nicolas,
Voici donc nos retrouvailles, toujours à travers une plume et une feuille ! Je me rappelle de la première lettre que je t'ai écrite. Je te racontais ma journée, comme l'aurait fait un couple. A travers ces quelques mots, ces quelques minutes, je gardais cette illusion d'être tienne ! Puis j'ai continué d'écrire. C'était devenu ma manière de communiquer avec toi ! Les jours passaient, les lettres s'enchaînaient, mes sentiments grandissaient !
Est venu le temps de t'avouer mes sentiments ! Je ne me souviens plus des termes que j'ai utilisé mis à part ces trois mots "je t'aime". Cette lettre t'a été remise vers la dizaine de juin de l'année 2008. Suite à cela, ton regard sur moi a changé ! En quoi ? Je ne le saurais jamais ! Cependant, cette lettre tu l'as gardé ! Je n'y aurais jamais cru et pourtant ...
Six mois plus tard tu disparaissais ... J'ai arrêté d'écrire tout simplement. Est ce pour cela que j'ai fait un déni ? Ecrire ta mort l'aurait rendue réelle ...
La troisième période arrive : le jour où je t'ai réécrit ! Ce moment est assez ironique car c'était dans le cadre d'un devoir "écrivez une lettre où vous raconter un voyage". Tout naturellement, je t'ai écrit à toi ! Par habitude ... Par facilité ... Je n'ai pas fait de brouillon, c'était à toi que je parlais. Je l'ai fait une centaine de fois et les mots s'écoulent comme un flot. Cependant, je gardais toujours en mémoire que c'était un devoir. Je devais laisser mes sentiments que ça soit de l'amour, de la colère, de la culpabilité, de la déception, de la tristesse, ... Tout cela devait rester hors de la feuille. Mais je ne savais comment te dire au revoir ... Comment juste dire "au revoir" à une personne qu'on a aimé de tout son être ? Les sentiments ont tout simplement pris le pas ...
"C'est ma première lettre depuis ce fameux jour qui a bouleversé ma vie. Mais pas la dernière. Tu sais que tu me manques. Ceci est irréfutable. Tu sais aussi que je ne t'oublierais jamais. Ce qu'on a vécu est unique, personne ne pourra le changer. Mais le monde tourne toujours ! Ceci est ma lettre de cicatrisation mais pas celle d'adieu. Je ne suis pas prête pour ça. Je ne serais prête que le jour de ma mort, je crois. Comment puis-je finir cette lettre ? Pourquoi toujours finir avec ces même trois mots ? Je pense que je vais terminer par "Je viendrais te voir au cimetière quand j'en aurais le courage" ou par un "Tu as changé ma vie, positivement ...". La dernière fois, je t'avais cité un écrivain qui disait "L'amour laisse derrière soit un lent poison qui s'appelle l'oublie". J'avais tort.
Cette lettre date de presque cinq ans ! Cinq ans et je pense toujours ces mots !
Ce jour là, ce jour où j'ai écrit cette lettre, j'ai découvert le pouvoir des mots ! J'ai découvert une manière de m'évader mais surtout d'enfin pouvoir dire tout ce que j'ai sur le coeur ! C'est comme ça que j'ai commencé à faire mon deuil ! Merci au commentaire de mon professeur "Ton devoir est très bon ; tu y fais preuve de beaucoup de finesse et de rigueur à la fois. C'est une grande qualité ! Il semblerait qu'écrire soit pour toi un moyen de t'exprimer privilégié, et une façon de dépasser peut-être des moments difficile de la vie." Elle avait raison ! Depuis, je ne me suis jamais arrêtée d'écrire ! Mes textes ne commençaient plus par "Cher Nicolas" mais il s'adressait toujours à toi au fond ...
Cet amour que je te portais est toujours présent ! C'est grâce à toi que je suis celle que je suis aujourd'hui ! Je ne regrette rien, aucun moment ; malgré tout ce qui s'est passé ! Tu sais que j'ai aimé quelqu'un d'autre et que j'ai été avec quelqu'un d'autre. Rien ne te remplacera mais je continue ma vie. Je veux juste être heureuse et je pense toujours que tu me regardes d'en haut, alors s'il te plaît, apporte moi de la joie ! Je veux avoir mon concours ... Je veux être amoureuse et tout donner ...
Tu me manques toujours ! Bientôt six ans ... Six ans que tu es parti ... J'aime imaginer ta vie parfois ! Je te vois bien en informatique, en jeune gamer ! Je ne pense pas trop me tromper mais qui sait ?
J'ai toujours autant de mal à clôturer nos lettres ... Je ne le veux pas ... Je t'aime Nicolas ! Pour toujours et à jamais !