Chercher le chat dans le champ de pois chiches.

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Mort à google traduction !

Il y en a qui croient que traduire une œuvre littéraire revient à remplacer un terme de langue source (langue dans laquelle est rédigé le texte à traduire) par son équivalent de la langue cible (langue dans laquelle est traduite l'œuvre). Un mot pour un mot. Il est vrai que cela peut marcher dans certains cas, pour certains documents plats et sans consistance.

Mais cela reste extrêmement rare.

Imaginez que l'on traduise du mot à mot une expression. En espagnol par exemple, buscar el gato en el garbanzal signifie s'engager dans une affaire épineuse, cela donnerait : chercher le chat dans le champ de pois chiches. Avouez que le sens diffère quelque peu. L'exemple choisi est évidemment un cas extrême qui a pour but de bien illustrer ce qui suit.

Lorsqu'il traduit d'une langue à l'autre, le traducteur doit d'abord rechercher le sens qu'a voulu donner l'auteur. Pour ce, il est indispensable qu'il connaisse parfaitement les deux langues, mais surtout la culture du pays d'où provient l'œuvre, car le traducteur expérimenté sait qu'un seul mot peut avoir une dizaine de traductions possibles selon le contexte, le style voulu ou la région natale de l'auteur.

La majorité des acteurs du monde de la traduction est donc persuadé que le texte final, l'œuvre une fois traduite, a perdu inévitablement une forte part de l'information initiale insufflée par la culture. Même dans la meilleure des traductions. Toutefois, à être adapté dans une nouvelle langue, il acquiert aussi une nouvelle information qui certes, dénature le texte d'origine, mais qui favorise une bonne compréhension auprès des lecteurs de la langue cible.

En fin de compte, lorsque l'on traduit, on adapte. Voilà pourquoi beaucoup considèrent qu'une œuvre traduite est œuvre à part entière, et que le traducteur est en fin de compte un second écrivain.

 

A.W. DARQUEST

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