Chiche Manuel d'inspiration

Jean Claude Blanc

Etude de cas, composition en cette période du Bac; bon sujet, portrait tiré de notre illustre personnage...j'attends ma note pour voir si je suis bon pour la fac...

                  Chiche manuel d'inspiration

Encore à moi de m'y coller

Le débiner ce manche à balai

Qui fait la chasse aux assistés

Ne vont plus rire désormais

Le supporter cet excité

Jeune et zélé, risque les dresser

Trop dépensiers, l'ont bien cherché

Paquets de nouilles, juste pour bouffer

Ration survie pure charité                  

 

Une vraie tronche de vainqueur

Vu son sourire enjôleur

Qui malgré nous ce noble seigneur

Aimerait tant faire notre bonheur

Ce serait tout à son honneur

Manque de pot, qu'un gros menteur !

 

Sacré artiste tragicomique

N'évoque jamais la politique

Car il se doit à son public

N'empêche habile et dynamique

Passe par-dessus bord les critiques

Des insoumis rouges nostalgiques

Et des centristes guère pléthoriques

 

Dur comprendre ce qui l'agite

Ce cabotin qu'un rien l'irrite

Car Président ça se mérite

Elu par bandes d'hypocrites

Qui le bénissent d'eau bénite

 

On ne peut pas lui reprocher

De nous avoir lâchement trahis

Car après tout, fait ce qu'il a dit

N'exécutant que ses projets

Ne s'agit pas d'être surpris

Quand se paie la tête de ses sujets

Notre Dame des Landes, tiré un trait

Aux vieilles barbes plus de CSG

Coché toutes les cases de ses promesses

Nous arnaquant avec finesse

De prime à bord, le peuple en liesse

Subitement « bonjour tristesse »

Ce rejeton nous botte les fesses

Sans aucun doute, péché de jeunesse

 

N'en étant pas de ses courtisans

Ni de droite, ni de gauche au demeurant

Gaulliste social, j'irai voter

« Debout la France » Dupont Aignan

Pas le dernier pour s'en gloser

Lui mettre sous le nez ses faux serments

 

Quel fort en gueule, pas gêné

S'accaparant sans préjugé

Toutes les manettes de l'Elysée

(Juste pour visser les robinets)

Hélas, on ne s'est pas méfiés

Qu'allait de suite en abuser

 

Faire fi des lois, quelle arrogance

En gouvernant par ordonnances

Car de nos avis, il s'en balance

Au point que ses valets de pied

Bossent nuits et jours, obligés

Pas au chômage les Assemblées

Par le burnout menacées

 

Défilent les règles et les décrets

A la va vite pour embrouiller

L'opposition, ou ce qu'il en reste

(Maudits gauchos, qu'ont pris une veste)

 

Boucs émissaires, les fonctionnaires

Et ces durailles de chemins de fer

Trop de vacances pour les scolaires

Pur-sang cheval de retour

A la finance, fait des mamours

Pour qui le fric nerf de la guerre

SNCF, première visée

Car « Sur Neuf, Cinq Fainéants »

En guise de statut qu'un mausolée

Vendu aux compagnies privées

Logiquement à moindre frais

Qui s'entredévorent par intérêt

La conséquence pour les clients

Cher le billet pour voyager

 

Restent en suspens les retraites

A réformer de manière discrète

Manu mijote sa recette

Pas concerné, pourtant je plains

Ce qui va advenir de nos gamins

Qui ne pourront pas mener grand train…

 

Vous passe les taxes et les impôts

Les contre danses pour les autos

Manque pas de toupet, ce maquereau

Souhaite construire, nombres d'hôpitaux

Drôle de blagueur, ce gazier là

Vidées les caisses de l'Etat

Nous fait les poches ce sournois

Même punition pour sans emplois

 

Constatation de français moyen

Que l'on dénomme citoyen

Pas difficile, pas très malin

Comment fonctionne l'économie

Suffit sombrer dans le déni

 

S'estime nanti, pour faire son beurre

Ce roitelet pas très prudent

Trompé par ses prédécesseurs

De leurs anciennes dettes, pas au courant

Depuis un an encore ignare

Ce chefaillon lui-même bonne poire

Au Père Noël veut nous faire croire

 

Si joli cœur auprès de Donald

Dont il endure les estocades

Pour se montrer franc camarade

Intime de Poutine, hélas qu'en rêve…

Ce tsar blafard, jamais en trêve

Illustre élève du KGB

Leste judoka, aux rudes parades

Pas un poète, que notes brèves

Sur ses ennemis, pour les châtier

 

Mais notre artiste trop brave garçon

Comme son gandin premier ministre

Etant de la race de normand

Un jour oui, un jour non

Tout simplement il administre

Du bon côté d'où vient le vent

Devant ses bobos, chaude l'ambiance

Transfiguré en puits de sciences

Ces faux jetons, viennent faire bombance

Vantant puissance et performances

De cet orgueilleux, qui ruine la France

 

Pas d'opinion sur les migrants

S'en garde bien les évoquer

Car à Collomb, s'en démerder…

Les accueillir ces morts vivants

Sur leurs rafiots, près à couler

Une fois encore, jamais sa faute

Contradictoire cette sotte Europe

Où bandent à part les misanthropes

Dont il aimerait en être le maitre

Cet ambitieux, que rien l'arrête

 

Dressé le portrait de cet homme à poigne

Que pour son chien et sa compagne

Un peu frileux côté laïc

Mais aux dépens de la République

Comme il s'en moque comme une guigne

Gentil canard, mais pas un bleu

Demande à sa vieille, pond moi un cygne

Tient du miracle, trop laborieux

Selon Gala ménage heureux

 

Nous autres pingouins, on le félicite

Pourvu que jamais il nous quitte

Comme on sait plus où on habite

Un HLM fera l'affaire

Avec le gite et le couvert

Moindre des choses, être solidaires

 

Français de souche, libre comme l'air

Vais consulter mon dictionnaire

Chiche manuel d'inspiration

Même noté nul, composition

Reçu au bac (embarcation)

Vue ma peau claire, suis dans le ton

Pour être sauvé sans toucher le fond

Du désespoir, prie la Nation

Hors de chez nous ces vagabonds

Pauvres bagnards en haillons

Qu'ils trainent ailleurs leur baluchon

 

Ça ne lui pose aucun problème

De faire la nique aux extrêmes

Même en abuse et exagère

Se changerait en réactionnaire

Pourvu que ses compatriotes l'aiment

 

Sûrement flattés ses soupirants

Pour son programme, si alléchant

Sans aucune honte, ont rejoint son camp

Réalité moins glorieuse

Brassant d'argent en lessiveuse

Poste à la clé, sous influence

Plus tard grandeur et décadence

Toujours ça de pris, sur la sous France

Prendre leur pognon, sans état d'âme

A plat leur encéphalogramme

Manuel de fables pour ces ânes

Que de miroir aux alouettes

Dont dupes recèlent de bêtises secrètes     JC Blanc juin 2018

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