Chronique d’une mort ordinaire

Djamel Cheniki

Adossé à l'un des vieux oliviers qui peuplaient le cimetière, mille pensées traversèrent son esprit déjà perturbé par la terrible nouvelle qu'il venait d'entendre ce matin-même: le décès de son ami d'enfance.

Prenant soin de bien se diluer dans la foule de gens qui assistait à l'enterrement, il déployait un effort presque surhumain, dicté par une pudeur qu'il traînait comme un joug de forçat, à ne pas croiser un regard familier qui l'obligerait à rompre cette solennelle attitude qu'il a toujours adoptée devant la mort.

Il feignait de ne rien lalisser paraître de la tristesse qui l'accablait, mais ce teint blaffard qui gagnait son visage et le soupçon de larmes que laissaient échapper ses yeux moribonds finirent par le trahir.

Puis, ne pouvant empêcher un étrange tremblement qui le mettait mal à l'aise malgré le souci qu'il mettait à bien se vêtir, il décida de rentrer chez lui se dégourdir les jambes de la longue procession funéraire et le coeur du grand chagrin qui désormais le taraudait.

Sur le chemin escarpé qu'il n'empruntait que rarement il fit la rencontre qui va bouleverser sa vie............(A suivre).

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