Chronique familiale 6
aile68
Gabriele a lu et relu la lettre de son cousin Giacomo en imaginant le beau visage de Sara, la plus belle fleur de l'île qu'il a quittée. Rien n'a été dit de précis sur cette dernière, son nom n'a pas été précisé car en fait, tout le monde peut quitter sa terre d'origine, quelle qu'elle soit, et l'histoire de Gabriele, c'est l'histoire de milliers de personnes, un homme éconduit par la femme qu'il aime, certes ceci est impossible dans les pays où l'on impose un mari aux jeunes filles et même à des enfants. Eloignons-nous de ce genre de pratiques, et retrouvons Sara et Gabriele. Leur union pourrait-elle être possible finalement? Giacomo avait écrit dans sa lettre qu'il avait aperçu plusieurs fois la jeune femme, cette dernière ne lui avait accordé qu'un salut poli comme l'usage le permettait entre cousins. Sa voix chaude et légèrement "altière" si tant est qu'on puisse attribuer cet adjectif à une voix, montrait une certaine distinction chez cette personne digne et honnête. Cela, Giacomo l'a rapporté à son cousin, de même qu'il lui fit part, sauf son respect, de la beauté de la jeune femme qui était devenu une femme en vérité. Il a préféré ne pas en dire plus sur ce chapitre. En fait il ne savait pas quoi lui dire sur Sara, elle avait l'air d'aller bien et semblait travailler comme il se doit. La mule que Gabriele avait confié à Giacomo travaillait bien elle aussi, le travail étant dans la famille un sacerdoce, un signe de reconnaissance.