Chronique familiale 7
aile68
C'était décidé: il retournerait au pays au mois d'août durant ses premiers congés. Il parlerait à Sara, lui raconterait sa vie en France, son travail, son petit appartement et le petit jardin près de la voie ferrée que la mairie lui prêtait où il planterait des graines de son pays. Il la demanderait encore en mariage, si elle voulait bien, continuer sa vie avec elle, il voulait bien. Mais elle avait besoin d'espace et de grand air, la ville ne l'intéressait pas, et il n'y avait pas de place pour un homme dans son coeur, c'était vrai. Elle aimait et respectait son cousin Gabriele mais il devait arrêter de souffrir pour elle. Gabriele était un homme d'honneur, c'était elle ou personne. Au pays ou en France, il resterait célibataire. C'était triste mais il tiendrait bon. Une vie c'est long, mais ça peut être court aussi. Il penserait aux enfants qu'il aurait eus, il y aurait eu un garçon puis deux, et une fille qui aurait ressemblé comme deux gouttes d'eau à Sara. Son cousin Giacomo continuerait à lui donner des nouvelles de la femme qu'il aimait et de sa mule, le pays continuerait à évoluer lentement avec les moyens qu'on lui donnerait. La campagne dans le Sud pouvait être aussi aride qu'un désert en été. Le coeur de Sara battait pour ces terres que les hommes possédaient et exploitaient, même si elle ne possédait rien légalement, elle avait en elle un amour infini pour son île bien aimée.
(à suivre)