Chroniques du père JC
Jean Claude Blanc
Chroniques du père JC, N°1
Salut bien,
Me suis levé tard, ce matin, fait pas bien chaud, j'avais laissé tuer ce fourneau ; pour boire le café, pas moyen ; j'ai ouvert les volets, mes amis, ça chirait, on voyait juste devant la porte ; ça en a mis tout le jour, on voyait ni ciel ni terre ; pas un chat sur la route, tu penses, on veut pas aller se débeguer, pourtant fallait bien aller au pain ;
Oh, moi, ça m'arrête pas, à pieds, comme dans le temps !
Avec les bottes, la canadienne, et la besace, j'ai pris la cagoule et le cache nez, ah pas peur !
Verrai bien ; j'ai croisé le laitier, ça voulait pas démarrer son tromblon, mais ce con, y s'était emmaré, on a été chercher le tracteur du voisin, va…ces types de la ville, rien bon à faire ; je lui ai bien dit, méfie-toi, on sera pas toujours là…
Enfin bref, suis arrivé au bourg quand même, oh, moi je suis pas fier, chez la casinote, on a fait une piaillée, j'ai acheté de quoi gouler ; faut bien, on va pas crevé la gueule ouverte à côté du boulanger ; au tabac y'avait l'autre rigolo, je vous dirai pas qui c'est, tout le monde le connait, a toujours chié avant que les autres soient déculottés ; j'ai pas trainé, j'ai donné mes sous, et bye bye la compagnie
De retour dans mon gourbi, j'ai vu ce putain de feu, faisait la trogne, pourtant j'ai des fagots à l'abri, bien secs, t'en fais pas, j'ai fait une de ces flambée, même que le voisin est venu, croyais que ça cramait ; sacré apôtre y voulait boire un canon, et puis savoir ce que se dit au village
Oh, moi m'occupe de rien, déjà assez à faire avec mes rhumatismes
Est parti sans demander son reste mais moi je voulais bouffer, alors, tu parles, l'ai pas tenu par la manche…
Un bon morceau de miche, un bout de lard, un chabréron, et une goulée de rouge, ça peut toujours neiger, on a le temps ; rien à cette télé, une bonne pipe et la sieste
J'ai fait 4 heures, en attendant que ça passe ; mais c'est nuit tôt, veux pas me coucher comme les poules ; y'a ce journal sur la table, juste pour faire joli, je regarde que les morts et le temps qui va faire ; mon fiston est passé, oh, pas longtemps, toujours pressé, pour quoi faire, tu peux me le dire…voir si je suis pas crevé… enfin faut bien que jeunesse se passe.
Pas grand-chose d'autre ce dimanche, mais j'aime noter ce que je fais, je perds un peu la boule
Demain va falloir se lever tôt, pour déneiger devant la porte, à la retraite, pas pressé
J'espère que vous vous portez bien, tous, les bêtes faut les panser, c'est du boulot ; enfin moi j'ai fini d'en voir, oh ! c'est pas que je m'ennuie, mais faut que je roupille mon aise, sinon, suis mal viré le matin ; une bonne soupe et au pieu, séparer ceux qui se battent
Une petite tisane de serpolet, le bonnet de nuit, et vite au chaud
Je vous donnerai de mes nouvelles, je sais pas trop ce qui se passe, mais tant mieux
Moi, la politique, les guinoleries, ça m'intéresse pas ; ouh !, je baille, je vais plier mes soucis
Vous en faites pas, vous rappellerai mais ce soir je suis crevé
Allez, sans adieu les amis ! février de ce mois-ci 2015, bien sûr… sais plus quel jour on est….
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