Chroniques du Père JC n°2

Jean Claude Blanc

suite de chronique

 Chroniques du père JC                                                          N°2

 

 

 

 

Bien le bonsoir à tous,

 

Bin j'en ai vu, pour roupiller ; ça pas arrêté de japper ; faut dire, le voisin, en a de une ces meutes, des pissarots, gros comme un poing, mais t'en fais pas, pour faire chier le monde, sont toujours là où y faut pas ; putain de neige, s'arrête pas, pas bien vaillant ce matin ; franc crevé, j'ai penèché, pour un peu serais tombé par terre ; oh ! pas encore mort ! Le facteur est passé, pour les réclames, juste pour rien, va personne m'écrit ; c'est qu'il est pressé, pas le temps de boire un canon ; ces nouveaux, y font des manières, pas moyen de discuter, à peine descendu de l'auto, ça repart, adieu Berthe !

J'ai fait bouillir un peu d'eau, pour me laver la figure, j'avais pas vu, suis machuré, à cause encore de cette saloperie de poêle ; bof, faut me prendre comme je suis, d'abord, c'est pas les visites qui m'encombrent.

Dans le temps, j'ai chassé, même sur la neige, les képis m'ont jamais coincé ; faut dire je les ai promenés, sur les montagnes, pauvres gars, connaissent pas le pays…

Même pour les grenouilles, juste en mars, on y va la nuit, à la lampe ; ça saute mon petit, t'as qu'à ramasser ; pour remplir la bauge, faut pas longtemps ; enfin ce que je dis, faut pas trop le répéter, y'a des jaloux, et puis vous savez ce que c'est, y'en a qui peuvent pas s'empêcher de piailler ;

Je vous discute, vois pas passer l'heure, faut que je prépare mon fricot, j'aime bien la potée, les saucisses, et le bouillon, j'avale ça comme le petit Jésus, avec un coup de rouge, d'attaque champion

Mais à mon âge, le l'homme de science, m'a dit, faudrait que je fasse du régime ; bouge-toi de là, me suis pensé, vaut mieux faire envie que pitié ; et puis d'abord, tu crois qu'il se gêne, y fait la bringue, comme tout le monde

Ce soir juste avant de souper, y'a mon ainé, qui m'a appelé, besoin de sous, pas demander..

Encore moi qui vais casquer, sa pauvre mère fait pitié

Vous ai pas dit, suis divorcé, faut dire la mienne, c'était pas une bavarde, mais pour la caisse, elle comptait bien ; chez pas où elle est passée, elle a dû trouver une autre gronle, pour lui piquer ses sous ; j'aurais bien pu me remarier, y'en a des filles qui cherchent que ça.

Fous moi la paix, suis bien tranquille, tout seul dans mon cagibi

J'arrête pas, j'écris comme un dératé, sais pas quoi faire de mes journées

Ce putain de temps, va pas finir, je tourne en bourrique ;

Y'a une bonne amie, qui me voudrait bien ; mais la pauvre est tellement moche, qu'elle ferait rater une couvée de singe ; alors, ma garce, tu m'auras pas, (ça reste entre nous je lui dis pas)

Bon mais c'est pas tout ça, faut que je ferme mes volets, sacré bon dieu de nom de dieu, ce que ça caille, me gèle les doigts

 

J'espère que pour vous ça va, mais à la ville vous êtes bien les plus heureux ; je vous emmerde avec mes histoires…

Vais me coucher avec mon fusil, si ces clébards font la vie, je te jure, tu me connais pas, j'ai mis du sel dans les cartouches, tant pis pour eux, vais les soigner

Portez-vous bien, restez bien réveillés, venez me voir à l'occasion, c'est marqué sur la boite à lettres, y'a mon nom, et puis tout le monde me connait ; « le père JC, riche retraité »

Non je déconne, fais partie de la bande des soiffards….Salut la compagnie

 

JC Blanc   chroniques                                    février 2015

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