Chroniques du sexisme ordinaire : chapitre trois

Bruno Francomme

Quand les femmes s’y mettent …

Dans toute relation de maltraitance, on sait que les rapports entre bourreau et victime sont pour le moins ambigus : le sexisme n’échappe pas à la règle, et je le prouve par deux exemples… exemplaires.

 Par une fraîche matinée d’automne, je m’étais rendu à l’école de ma fille pour la mise en place annuelle d’ « ateliers du samedi », animés par des parents. Il y en avait pour tous les goûts : ballons, couture, poterie, c’était plutôt sympathique… jusqu’à l’annonce d’un atelier « technologie ». L’hiver est alors brutalement arrivé sous la forme d’une question, posée par une mère : « Pour la technologie, tous les enfants peuvent s’inscrire ?… c’est mixte ? ».

La bonne réponse était : « Non, c’est que pour les filles, parce que les garçons sont trop cons ! »

 Et quelques samedis plus tard, le 21 décembre 2002, France 2 diffusait une émission médicale, au demeurant fort agréable, dont le sujet était la qualité de la nutrition, et l’équilibre alimentaire. Les légumes. C’est bon les légumes, il faut en manger, ça contient des produits qui stimulent la mémoire qui permet de se rappeler le nom des produits en question. Mais alors que les ânes s’abreuvaient de mots scientifiques qu’ils pourraient bientôt jeter à la figure de leur boucher d’un air péremptoire, Martine Allain-Reignault interrompit soudain l’éminent diététicien triste, pour lui faire remarquer : « les femmes travaillent aujourd’hui, elles n’ont pas forcément beaucoup de temps à consacrer à la préparation des repas… ».

 Il y a même des enfants qui vont à la cantine, parce que leur mère s’en fout, elle travaille ! Le voilà le féminisme raisonnable qui plaît aux hommes.

Copyright B. Francomme 2002

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