Ciao
annah
Ce matin, comme d’habitude, elle est arrivée la première, elle a ouvert la portail et garé sa voiture.
L’hopital de Jour est encore endormi, ça sent le propre, elle rentre et elle ouvre les volets: la journée peut commencer:c’est la derniére.
Les collégues arrivent les uns aprés les autres: Bertrand, Odette, Mariette,Marie-Ange , Marion, les deux Sylvie de Pertuis, Jessica,les infirmiers, .François ,le psychomotricien,fume sa prmiére cigarette.Zaiâ ,l’aide soignante,va arriver . Bruno, le médecin arrive en courant, un peu en retard...
Le premier taxi arrive avec Mariano: il est en fauteuil roulant., François le prend dans ses bras,il ne crie pas ,c’est toujours ça,il a même l’air content.Cynthia est rêveuse ,un peu endormie,une méche de cheveux dans la bouche.Alan s’est mis dans un coin,et se fait oublier et Valentin court chercher Babar pour lui tordre le nez.Sami sautille sur place, il s’approche pour lui toucher le bras, un instant ses yeux clairs croisent les siens.Johanna arrive en hurlant, se jétte par terre,apparamment ,elle ne voulait pas venir.Lionel court vers la cuisine pour sortir les biscuits.Andy ,la sucette dans la bouche déboule comme un taureau dans ll’arène.Romain est déjà alangui dans un fauteuil regardant par terre.Giovanni court partout, Noêl ne pense qu’à manger, et Lucas laisse trainer ses oreilles. Tous sont autistes.
Aujourd’hui , c’est la course: d’abord la fête des enfants, ensuite l’apéritif avec les parents et puis le pot de départ: elle y est.!
Une vie à l’hopital psychiatrique ,avec les fous, les vieux, les jeunes ,les enfants..
.Comment dire:
La psychose, le contact avec la folie, celle qui corrode et pompe l’energie vitale alors qu’il en faut pour les amours, la famille ,les enfants...
La bataille avec l’administration, l’énergie qu’il faut déployer pour obtenir des rames de papiers , la réparation d’une porte ,ou des travaux de peinture,.
Les rapports d’amitié, de haine ou d’indifférence avec les collégues.
La joie de voir tel ou tel enfant progresser en sachant que la normalité est hors de portée.
Le combat avec l’éducation nationale pour maintenir les enfants à l’école avec une intégration digne de ce nom, le soutien aux parents qui n’en peuvent plus et puis la théorie,la psychanalyse ,comme fil conducteur , pour ne pas sombrer et qui dit que sous la folie, l’humanité subsiste et que même un fou est un sujet..;
Sa vie professionnelle est exemplaire, infirmiére puis surveillante , elle est arrivée à 20 ans à l’hopital.elle y a passé 35 ans.
Le premier jour elle a failli abandonner ,ne pas revenir,à cause de l’odeur de merde, les femmes attachées sur leur lit, les cris, les portes fermés à clés, la façon dont les infirmiers traitait les malades.Depuis l’hopital a changé , en bien. et puis elle avait un fils à nourrir, le pére de l’enfant etait reparti en Afrique..
..Avant cela une enfance triste, 7 freres et soeusr ,sa mére débordée qui la confie à 2 ans une tante, comme on confie un colis encombrant et la reprend à 8, elle n’a jamais compris pourquoi..Et puis la misére en revenant de Tunisie , le pére qui se tue au travail sur les chantiers, le plat de pates quotidien et les plaintes incessantes de sa mére, elle dit que la pauvreté rend méchant..
Aujourd’hui, elle rend les clés, elle prend sa retraite.
Ciao....