Circumnavigation autour de l'ineffable
Galatea Belga
J'ai déjà supprimé mon envie de te contacter., mon premier pas vers l'élimination du besoin Toi.
Je me donne du temps, la fin de notre amour je la préfère lente et par évanescence du sentiment.
Avant de t'aimer, j'ai embrassé tes peines , ta mélancolie, tes fragilités , tes incongruités, ta beauté d'homme sincère qui se cache derrière les mots.
Je reste encore un peu bercer ta douleur...
Je déteste la perfection , j'adore ton singulier perfectionnisme désespéré de te révéler sans te découvrir.
J'aime marcher parmi les obstacles d'une palude d'émotions.
Les pauses forcées me font inventer des solutions , savourer le mètre gagné dans la traversée , me font regarder chaque fois avec un angle de vision différent la rive encore loin mais visible…
Probablement je mettrai un jour mon pied sur ta rive de la sincérité et de la compréhensibilité mais, à ce moment là, j'aurai peut-être déjà envie de commencer la traversée d' un marécage diffèrent…
Tu es en exil.
Je viens te chercher partout.
J'entre dans les bars des ports croyant te reconnaître dans chaque marin au visage contracté et aux mots qui tranchent.
J'entends ta voix quand un homme ivre chante son désespoir, prononce enfin sa tendresse honteuse.
Je crois voir un autre Riace quand un jeune trop vieilli, laisse couler ses larmes et ouvre sa bouche à l'amour sensuel mais impossible.
Mes yeux m'ont trahie, mes oreilles ont modifié les accents entendus, je t'ai reconnu mille fois sans t' avoir devant moi une seule fois.
Les marins sont mes amis.
Les ports sont mon chez moi.
Je suis la fille du port. Tout le monde me connaît,
Personne n'a compris que je suis là pour toi. Et il m'aiment , il me trouvent jolie, ils me croient sincère.
Je suis sincère...
Je les aime car j'ai compris que toi, tu n'as jamais existé.