Cléo de Mérode

Emmanuel Rastouil

Je pense encor parfois à Cléo de Mérode,
Délicate cocotte, aventurière offrant
Ses charmes d’égérie aux hommes de haut rang,
Croquant l’argent facile en habile méthode.

De fastueux banquets en défilés de mode,
Offenbach ou Zola vous aimaient, admirant
Vos colliers agités, votre air indifférent
Et vos yeux insoumis aux reflets d’émeraude.

Oh, savais-tu, Cléo, que ta modernité
Même frêle et naïve allait grandir, si vaste ?
Les femmes d’aujourd’hui rêvent ta liberté.

Tu te jouais pourtant de ces pauvres dévots,
Sûre que ton destin ôté de tout ce faste
Eût été misérable au bord des caniveaux.

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