colère

Mari Beuscher Pribat

COLERE                             

Tu n’y feras rien quoique tu dises

je serai toujours du coté du plus faible

et même si je suis radicale

je ne peux m’empêcher de penser

que le blanc n’invite pas à la transparence

on dit parfois que le blanc grossit

moi je dis que le blanc souvent salit

où qu’il soit passé

au nom de faux arguments bien réfléchis

il a détruit humilié anéanti

aujourd’hui les stigmates toujours persistent

même au temps de la reconnaissance

combien de générations pour évacuer cette rancœur

combien de visages pour effacer ce regard équivoque

hier conquistador avide de richesses

aujourd’hui sauveur des peuples premiers

il est temps de réveiller les consciences

in extremis récupérer quelques objets d’art

décoration dernier cri des salons branchés

 

 

Tu n’y feras rien quoique tu dises

je serai toujours du coté du plus faible

et même si je suis intransigeante

je ne peux m’empêcher de penser que l’homme

n’a pas cessé d’avoir le premier rôle

on parle de parité d’égalité

le pari est loin d’être gagné

trop de femmes restent encore sa proie humiliée

combien de rondeurs bafouées

combien de femmes en pleurs violées

 

 

Tu n’y feras rien quoique tu dises

je serai toujours du coté du plus faible

et même si je suis catégorique

je ne peux m’empêcher de rire

à tous ces discours hypocrites

qui clament haut et fort le respect de la différence

les paroles s’envolent les gestes restent

qui cultivent encore et toujours l’indifférence

apologie de la comparaison

culture de la déraison

logique de la symétrie

analphabétisme du vivant

 

Tu n’y feras rien quoique tu dises

je resterai toujours du coté du plus faible                                                              Mari

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