Colombe et Goéland

Sylvain C.

Colombe et Goéland, de bien beaux spécimens, qui sur les flots naviguent fièrement en quête de continent. À contre-courant ils se laissent emportés, par la bise légère sous leurs ailes déployées. Les étendus salines qui à perte de vue, se succèdent sans soif de contours infinies, sont autant d'aventures que de rêves vagabonds - à bâbord ils s'éloignent, à tribord ils s'en vont, au large rebroussent chemin droit devant l'horizon. Avis de tempête. La boussole à la mer, le compas par la fenêtre. Le vent de plein fouet ils luttent pour avancer, se faufilent à rebours dans la houle glacée, s'agrippant à leurs plumes pour ne pas en laisser. Rament, rament, pauvres naufragés! De leur barque écopée à la cime des vagues, l'océan se précise à mesure qu'il se gorge d'épaves. « Terre! Terre! », la fin de la traversée - amarrés à bon port ils y jettent l'encre, signant à la pointe du bec le récit de voyages inspirés. Le nouveau monde à la portée d'un vol d'oiseau.

Colombe et Goéland, explorateurs téméraires, me sont passés devant riants de mes ailes trempées.

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