Colorful

evagreen

J'ai jeté l'espoir sous les ponts et l'ai noyé.
Je fais semblant d'être fou, en attendant de regagner quelques sous de raison.

J'ai vu les mêmes masques blancs, partout, une vague de cristal qui résonne à l'infini, le bleu des temps perdus, le rouge des jours fânés, le vert des lendemains rêvés.

J'ai dansé autour des flammes du monde, j'ai avalé la clé des mystères et l'ai a jamais enterrée dans mes entrailles, monstre de chair , monstre de terre, je suis un enfant du sable et de la poussière.

Quelques visions evanescentes...
Et même si je te regarde, et que tu me regardes, m'aimeras tu si je ne t'aime plus ?
Nous dansons dans l'ombre, comme des amants déchus, comme des chiens dans la rue, comme des corps dévêtus.
Deux mondes cloisonnés, distincts. J'ai bien compris que jamais nous ne pourrions briser le champ magnétique qui entourne nos âmes, voilà donc l'immense provilège de la poésie, ai-je été assez fou pour y croire ?

A voir mes mains trembler et mes yeux rougir, mes genoux s'entrechoquer et ma peau s'effriter, je dirais...Oui, bien assez.
On m'attache les mains et les jambes, on me fait remonter dans ce même vieux bateau,je ne le connais que trop bien.
On veut m'arracher la voix et me confiner dans le silence de la raison.

Il y a des cris, des danses, des fléches de feu qui transpercent l'âpreté de l'air et une apocalypse qui découvre son visage tranquille, le soleil s'affaissse sur un rayon luminescent, les couleurs implosent et s'entremêlent.

Le réacteur en fusion des vieilles couleurs ne tardera pas à imploser. Fission nucélaire colorée , un arc-en-ciel radieux qui déchirera un ciel odieux.

Le mauve des fantasmes délirants, le jaune des forces envoûtantes, le marron des réalités enchaînées, le pourpre des folies déchainées, le noir de l'abîme englouti, le blanc des mondes inouies.

J'ai jeté l'espoir sous les ponts, mais je l'ai ranimé.


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