Comme des milliers de papillons
Mon Ame M'a Muse
C'est juste comme si ils venaient se poser en moi, comme si ils avaient décidé tous au même moment de battre de leurs ailes, de tous me prendre d'assaut, sans que je m'y prépare, juste me faire décoller un peu plus, un peu plus fort encore, juste me faire partir encore et encore. Dès que je t'aperçois, dès que je pense à toi, dès que mes souvenirs, pourtant si bien rangés dans une jolie boite ne cessent de frapper mon coeur en demande de partage, ils arrivent par milliers, ils font résonner tout mon ventre, ils s'agitent tellement fort, que même mes extrémités n'en sont capable de le dissimuler. Tout se met à vibrer, à résonner si fort, que les cloches des églises des villages d'à côté entament leur joli chant. Voilà, c'est dit, c'est cela que tu produis, juste quelque chose, entrée là par hasard, juste quelque chose que je ne contrôle pas, juste quelque chose qui ne m'appartient pas. Je t'aime en sourdine, et ces papillons j'ai décidé de les dresser, de leur donner un nom, de les appeler simplement lorsque j'en ai envie, lorsque le manque se fait trop grand, juste pour un moment, juste pour le présent. Et lorsque rassasiée de ces jolis instants, de ces moments si forts, ces moments si prenants, alors je me décline, je pars tout doucement, ne cessant de leur dire, ce n'est qu'un au-revoir, un au-revoir, je reviens au printemps. Je reviens quand je veux, quand je l'ai décidé, et ces instants, si magiques, et si grands, je vais les rendre uniques . Alors je les organise pour qu'ils deviennent si rares mais tellement précieux, que même le plus grand diamantaire n'en croirait pas ses yeux. Je les espace, et je leur donne la plus belle place. Alors ces moments là, je les décide, je les prépare, je les prépare avec toi, lorsque tu seras libre, lorsque toi aussi, les papillons viendront te caresser aussi, et puis qu'à l'unisson ils s'unirons aux miens. Et pendant ce temps là, je voyage, je vole et découvre la vie. Je l'introspecte, je la déguste, je la cajole et en raffole. Je m'en mets même plein les poches, je m'en remplis le coeur. Je me sens libre, libre de vivre, et de garder bien pour moi tous mes petits secrets, de les garder enfouis, de ne les partager. Et puis il y a la vie, la vie de tous les jours, celle qui nous anime si l'on en prend bien soin, celle qui nous nourrit pour nous faire du bien. Je fonce avec elle, c'est mon acolyte, mon plus grand compagnon, celui qui ne me lâche jamais, qui ne me fait défaut, alors celui-là je le bichonne, j'en prends tellement soin, que l'on dirait même qu'il m'appartient, que c'est le mien. Je ne te partage pas toutes mes envies, toutes mes joies, ni toutes mes peines aussi. Celles-là je me les garde, elles m'appartiennent , et sans doute une ou deux viendront caresser tes oreilles, et puis aussi ton coeur, pour un instant choisi, pour un moment de pure harmonie. Tu es libre mon coeur, libre, libre et j'en suis tellement ravie que je bondis de joie. Je suis tellement heureuse de te savoir rempli, rempli de tout, de rien, et aussi de la vie. Continue, va et viens, danse, bouge, respire et puis simplement apprécie. Comme j'aime te regarder simplement, juste te voir bouger, te regarder sourire. Alors, je plonge un moment dans tes yeux, je n'ai pas besoin de ma combinaison, comme dans le grand bleu, je plonge plus profond, encore un peu plus loin, et là je m'évapore, je disparais. Mon âme se sent bien, elle a simplement retrouvé le sien, juste un morceau d'elle même qu'elle croyait disparu, et qu'elle croyait perdu.