Comme si c'était vrai
Jean Claude Blanc
Comme si c'était vrai
Avant de m'endormir, je regarde la lune
Je crois au Père Noël qui comblera de frusques
Le pauvre vagabond, tellement frigorifié
Il va le réchauffer, comme si c'était vrai…
Je rêve que le monde, va enfin s'éveiller
De ses haines, de ses guerres, et de ses intérêts
Reconstruire la Terre, la reconsidérer
Sauver l'humanité, comme si c'était vrai
Ecrouler le béton, les murs des prisons
Enfin s'apercevoir, qu'on doit la compassion
A ceux qui malgré eux, devenus fous à lier
On veut les faire soigner, comme si c'était vrai
Sans papiers, sans culottes, à nous les intégrer
La France a des ressources, pour tout boursicoter
Elle peut faire un geste, pour ses Etres oubliés
Recouvrer dignité, comme si on le pouvait…
Nos montagnes désertes, plus aucuns paysans
Il est venu le temps, convier en transhumance
Ceux qui sont enfermés, dans de sombres cités
Y'a la place pour tout le monde, suffit de décider
Remettre en marche usines, qu'on cède à l'étranger
Sans avoir à pleurer du sort qui nous est fait
Montrer notre savoir-faire, suffit de s'y coller
Nos élus le rabâchent, comme s'ils y croyaient
Dès l'école maternelle, apprendre les valeurs
De notre démocratie, en chanter le meilleur
Nos enfants entrainés dans la course effrénée
Réussite encensée, comme si ça suffisait
Sauver notre planète, qu'est devenue poubelle
Où les miasmes morbides, en déchets s'amoncellent
Chacun a dans la tête, « ça ne peut plus durer »
On est tous écolos, au moins par la pensée
Ne plus nous répéter, qu'on est tous coupables
Rien ne sert de gémir, il faut se mettre à table
Se regarder en face, cracher nos vérités
Peut-être se convaincre, comme si c'était gagné
J'emploie conditionnel, ça parait plus prudent
De peur de faire rêver, les naïfs innocents
Demain rase gratis, on dit pour se moquer
Blaireau un peu rasoir, pourvu que ça fasse effet
Hélas, plein d'illusions, me suis laissé berner
Mobiliser les peuples, de leur torpeur, tirés
Ils sont tellement blasés, de sornettes éthérées
Que leur tend le pouvoir, juste pour les contenter
Les avions renifleurs, le nuage atomique
On nous ment, chaque instant, c'est du tragi-comique
On a tout avalé, pour bien nous rassurer
Qu'on veut nous protéger, comme des nouveaux nés
Distinguer vrai du faux, on demeure circonspects
Dans nos petits cerveaux, on tend à s'emmêler
C'est la raison d'Etat, aux secrets camouflés
Sans doute pour notre bien, comme si c'était vrai
On se laisse balader, tellement on est dociles
Nos fiers dignitaires, font leur popote, tranquilles
Ils vont se révolter, les gueux, les aliénés
Il faudrait l'espérer, car on ne sait jamais
J'ai pris parti d'en rire, des infos frelatées
A ma télévision, lui ai coupé sifflet
J'observe du journaliste, ses mimiques appuyées
J'en traduis ses discours, cette fois pour de vrai
Faut lire entre les lignes, rien n'est jamais acquis
La vérité en fait, elle reste au fond du puits
Mais on n'est pas tombés de la dernière pluie
On fait semblant d'y croire, comme si c'était vrai
T'as beau te torturer toute ta sainte nuit
Et même philosopher, sans cesse à l'infini
Ce qui est vrai un jour, le sera plus demain
On joue à la loterie, aléatoire destin
Dialogue avec moi-même, personne dans les parages
Les lobes de ma cervelle, ils se renvoient la balle
Mélange réalité, et songes imaginés
Pour une fois c'est sûr, ça compte pour de vrai
Je suis comme Saint Thomas, me laisse pas enfumer
Des bonnes intentions, en est pavé l'Enfer
Je ne juge qu'aux actes, je suis dur en affaires
Vous conte des histoires, comme si elles étaient vraies
Dans un monde virtuel, on est bien engagé
Y'a plus de vrai, de faux, le tout on a mixé
Ne faut pas s'étonner, qu'on soit désorienté
On décide pour nous, on ne sait plus trancher
JC Blanc décembre 2022 (cessons de rêver au Père Noël sa hotte risque d'être vide )