Comme un départ arrivé,
eaurelie
Sur les murs, aux fenêtres, dehors, dedans. Il y a des fleurs. Il y a des fleurs partout ici. Ici, c'est Ailleurs. C'est mon Paradis caché à moi. Tout le monde le connait, mais personne n'y a mis les pieds. Il nous a fallu six longues heures, à Chaton et moi, pour traverser la France, passer les montagnes dans le noir et arriver. On a eu parfois peur, mais tout en tranquillité. Ce voyage perdu au milieu de la foule, avec mon sac si grand, moi qui le suis déjà tellement, avec cette valise si lourde, moi qui le suis déjà tellement, et ce Chaton Roux perdu dans sa cage, qui me dévisageait, les yeux immenses, me demande pourquoi. Aucune réponse à lui donner. Sinon celle, archi connue, de la fatalité. C'est comme çà et puis voilà.
Mais Chaton a accepté de dormir, j'ai pu dormir aussi. Et faisant preuve d'une organisation militaire inhérente à l'arrivée d'un être dépendant de nous, j'ai bravé toutes les difficultés et souri à la mer. A bord de ce troisième et dernier train.
Maintenant, nous voilà installés. Chacun son coin pour dormir, une chambre pêche et fleurs, une journée de travail qui commence demain.
Mais beaucoup de douceur pour un Chaton qu'il a fallu bercer pendant des heures afin d'adoucir sa peur.
Les voyages forgent ou brisent.