Comme une lettre à la mer

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Nantes, France, Côte Ouest le samedi 12 janvier 2019 18.01

  Ne l'avez-vous pas éprouvé, écrire appelle écrire, une lettre en appelle une autre, vous vous dites stop, mais mille choses se bousculent dans votre tête, et ils vous faut les conter, raconter, mettre en forme, et puis quand l'histoire est bouclée, ou l'anecdote, ou une pensée, ça remet ça, c'est ce carré de chocolat dont vous vous dites ce sera le dernier, puis allez encore un, cette fois c'est fini, et hop on saute au troisième ..

  Oui mais ça c'est le fond, est-ce à dire que vider votre tête, votre sac, liquider vos angoisses, suffit, peut-être, c'est vous qui voyez .. ( Rassurez-vous je parle comme La Flèche, le valet d'Harpagon, je parle à mon bonnet ...) mais ne faut-il pas rechercher une qualité d'écriture qui attire, happe, accroche, séduise, plaise, suscite une émotion ...  

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    Bon ça va, la traversée de la ville dans les nuages de lacrymogènes, les fumées de conteneurs brûlés, les vapeurs qui vous piquent la gorge, devant quelques vitrines brisées, et des cordons d'escadrons de gendarmerie et sur fond de détonations assourdissantes n'a pas complètement asphyxié mes neurones.

   La foule des grands samedis curieusement semblait présente, voyeuse, photographiant. Dans une rue adjacente, une fanfare d'étudiants sur le parvis d'une église envoyait quelques gaîtés cuivrées, l'on se mouvait dans une ambiance insolite de kermesse ...

    Enfin pour conclure cet instant, du Houellebecq - qui par moment me fait penser à Cioran - ;

    “ L'écriture ne soulage guère. Elle retrace, elle délimite. Elle introduit un soupçon de cohérence, l'idée d'un réalisme.”

   Je vous embrasse, vous savez pourquoi je vous embrasse, parce que c'est doux, c'est bon, c'est tendre... La vie devrait être toujours douce, bonne et tendre, l'écrire le porte à croire ..

   Et ce sera un soir pareil à tous les soirs absents ...

                   µµµ

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